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
.
Georges DUVAL DE LEYRIT
(1717-1764) employé de la Compagnie française des Indes, gouverneur de
Pondichéry. 22 L.S., 8 P.S., plus 4 pièces manuscrites jointes, Pondichéry 1759, la plupart aux syndics et
directeurs de la C
OMPAGNIE DES
I
NDES
, dont 4 au « Comité secret » ; 154 pages in-fol., dont 9 cahiers liés
d’un ruban rose ou bleu (3 documents avec mouill. et bord abîmé).
. ⁄ .
I
MPORTANTE CORRESPONDANCE SUR LE SIÈGE MANQUÉ DE
M
ADRAS
,
LES ERREURS ET FAUTES DE
L
ALLY
-T
OLENDAL
,
ET LA DÉTRESSE MATÉRIELLE QUI POUSSE L
ARMÉE À LA MUTINERIE
.
19 février
. Rapport au Comité secret, insistant sur les erreurs de L
ALLY
: ses hésitations qui ont retardé le départ
pour Madras jusqu’à la saison des pluies ; sa décision d’emmener toute l’armée, laissant les possessions de la Com-
pagnie sans défense contre les pilleurs noirs soutenus par des Anglais ; sa décision de ne pas s’assurer Chingelpet avant
d’aller à Madras, ayant pour conséquence la coupure des communications entre Pondichéry et Madras ; l’imprépa-
ration des troupes, qui, néanmoins, eurent l’avantage lors d’une sortie de l’ennemi le 14 décembre ; la sous-estimation
du nombre des ennemis du dehors ; la décision de faire feu alors que le Corps royal eût préféré attendre l’arrivée de
munitions ; « la méfiance et la jalousie » de Lally pour B
USSY
qui l’ont empêché d’adopter le projet de celui-ci, etc.
Lally a « tout sacrifié » pour prendre Madras : les provinces du Nord, les possessions des côtes, toutes les munitions,
plus de 80 officiers et on ne sait combien d’hommes. Il eût fallu employer la négociation autant que la force, et pro-
fiter de l’expérience et des connaissances de Bussy. Mais Lally « a conçu contre luy tant d’ombrage qu’il ne veut ab-
solument faire aucun usage de sa bonne volonté. Il [Bussy] a fait jusqu’à present le service de brigadier au siège et
s’y est distingué »…
10 mars
. Nouvelles de la levée du siège, le 17 février, après l’arrivée de renforts anglais. « M
r
de
L
ALLY
a entamé à Arcatte quelques négociations avec les Marattes, et le fossédar de Velour : il demandoit à celui cy
de l’argent, et vouloit engager les autres à se déclarer contre les anglais. Il paroît qu’il n’a reussi ny d’un côté ny de
l’autre »… Leyrit l’a mis en garde contre l’entrée des Mahrattes dans la province, et il transmet toute leur corres-
pondance : « Il est étrangement prévenu contre M
r
de B
USSY
qu’il semble accuser de trahison. Accusation frivole […].
Il a voulu aussy en accuser M
rs
les officiers du corps royal. Il ne sait sur qui rejetter le mauvais succès de son entre-
prise »…
13 mars
. Leyrit voit « avec peine » les soupçons qui éloignent Lally de toutes les personnes qui pourraient
lui être utiles…
30 avril
. Bilan désastreux des affaires de la colonie, confié au Comité secret, deux mois après la levée
du siège : état désavantageux des troupes françaises, découragement des officiers, manque de munitions, imprudences
de L
ALLY
; défaite de C
ONFLANS
dans le Nord ; embarquement de M
ORACIN
, au lieu de Bussy, pour secourir Ma-
zulipatam assiégée… Leyrit n’a rien pour rembourser L
AW
de ses secours aux familles de Chandernagor car « M
r
de
Lally s’empare pour son armée de touts ceux sur lesquels il peut mettre la main » (sont à ses ordres les nouveaux fer-
miers et le percepteur des revenus d’Arcate et des pays conquis), et pourtant il cherche à rendre Leyrit responsable
de l’approvisionnement de Pondichéry et des places… B
USSY
est « le seul qui puisse nous rétablir dans le nord » mais
il voudrait partir… Leyrit transmet des copies ou extraits de lettres de Z
IEGENBALQ
, directeur pour la Compagnie
de Danemark à Bengale, et L
A
B
RETESCHE
, conseiller, à propos des affaires de la Compagnie française à Bengale ;
un état des officiers tués ou blessés pendant la campagne de Madras ; une lettre d’un officier à Bussy sur le siège de
Mazulipatam…
21 juin
. L
ALLY
voulait chasser les ennemis de Cangivaron, mais son mouvement n’a occasionné
que « quelques escarmouches où nous avons perdû une trentaine d’hommes »… Ils sont dans la misère, les troupes
n’ont pas été payées depuis six ou sept mois ; les Anglais attendent deux escadres, dont celle de l’amiral P
OCOCK
20 juillet et 18 août
. Détails sur la défaite de Mazulipatam, mal défendue par C
ONFLANS
; D
UROCHER DE
L
A
P
ER
-
RINE
s’est tenu trop loin de la place pour faire diversion… Refus de S
ALABETZINGUE
de livrer aux Anglais les qua-
tre provinces… M
ORACIN
s’est rendu maître de Chicacol… Détails sur la prise du fort de Thiagar, et nouvelles de
la négociation de M
AINVILLE
pour engager N
ANDI
R
AJA
à se joindre aux Français pour prendre Trichinapaly…Vive
critique des décisions de L
ALLY
concernant la régie des terres d’Arcate, et de son âpreté à s’emparer de tous les fonds
pour payer ses troupes. B
USSY
, « mécontent et dégouté », veut repasser en France par la première occasion… « La
paix est aujourd’huy le remède le plus sur à nos maux »… Il joint deux mémoires qu’il a présentés au Conseil, contre
la nomination de R
AJAH
-S
AËB
à la Nababie d’Arcate, et un extrait d’une lettre de L
EVERRIER
, chef à Surate, à pro-
pos de cette place…
30 septembre
. Si les craintes que le comte d’A
CHÉ
a pour son escadre ont précipité son départ,
« je ne sais si la mésintelligence et l’animosité qui regnent entre lui et M. de Lally n’y ont pas aussi contribué »…
Une lettre du même jour à Antoine D
ESFORGES
-B
OUCHER
, gouverneur de l’île de France (Maurice), donne des dé-
tails sur le départ de D’A
CHÉ
(copie jointe).
11 octobre
. Le comte d’A
CHÉ
a livré une troisième bataille navale, le 10
septembre : « combat indécis », on a manqué de peu de détruire l’escadre anglaise… L’arrivée de B
USSY
à l’armée,
avec des renforts, produira un bon effet, quelque mauvaise opinion que L
ALLY
ait de lui, mais il ne faut pas se flat-
ter qu’il puisse nous rendre la supériorité : « Le projet formé pour la destruction des Anglois est manqué »… Cri-
tiques d’erreurs militaires et diplomatiques de Lally, de son idée de billets de caisse, de sa nomination de R
AHJA
-S
AËB
nabab d’Arcate… Ils ont imposé sévèrement les Malabars : « les plus riches ont été jettés dans des cachots […]. Tous