Page 46 - cat-vent_drouot18-12-2012

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de diamants, qu’on avoit retiré de la taxe que l’on avoit fait sur les habitans malabars des sommes considérables et
qu’enfin on ne devoit point manquer d’argent pour les payer »… À Pondichéry, les particuliers durent envoyer leur
argenterie à la monnaie pour en faire des roupies, et M. de F
UMEL
, major-général de l’armée, fut dépêché au camp
des révoltés… Leyrit rappelle ses fréquents augures d’une ruine prochaine. « Les fonds que M
r
de Lally parvient à
se procurer aujourd’huy par des moyens forcés et extraordinaires ne font que la differer de quelque tems »…
11 novembre
. Révolte à Arcate, où il y avait 4 compagnies de grenadiers, dont une de Lorraine, une de Lally et deux
de l’Inde, qui n’avaient pas pris part à la première et qui ont considéré que leur demi-mois de paye était non un
acompte sur les six mois dus mais une gratification : ils « ont voulu faire feu sur leurs officiers qui ont été obligés
de se soustraire à leur fureur »… Exposé des mouvements de troupes de Vandavachy et Thiagar à Arcate, et de la
jonction projetée avec l’armée de B
ASSALETZINGUE
, que doit amener B
USSY
; estimation des forces en présence ;
nouvelles de mouvements de vaisseaux anglais et hollandais... Cette lettre figure en 2 exemplaires, dont un en
partie chiffré.
12 et 15 décembre
. On apprend que B
USSY
doit incessamment arriver à Arcate avec 2000 Cipayes et
700 à 800 cavaliers, mais qu’il n’a pu déterminer B
ASSALETZINGUE
à venir. La division de nos forces « contre toutes
les regles de la prudence » a permis aux ennemis de dévaster une grande partie des terres dont les revenus paient les
troupes, leur subsistance etc. « La prise de Chéringham ne nous dédomagera pas de cette perte »… – Nouvelle de
la prise de Carangouly. « Les ennemis se rassemblent à Vandavachy et nous à Arcate dont ils ont levé le siege à
l’approche de M
r
de B
USSY
, qui doit incessament se mettre en campagne pour chasser l’ennemy au-dela du Paler »…
Cependant les troupes blanches paraissent « déterminées à ne point marcher si on ne leur paye ce qui leur est dû
jusqu’à ce jour »… L
ALLY
a obtenu 8 à 10 000 hommes grâce à une négociation avec M
ORARAO
, mais leur solde
montera à 80 000 roupies par mois…
20 décembre
. Envoi de l’extrait d’une lettre d’A
NQUETIL DE
B
RIANCOURT
, de
Surate, sur la prise de navires anglais par des vaisseaux français : « Bombay est dans des trances inexprimables.
Suratte quoyque tout aux Anglois couve un feu qui causera une incendie à la premiere etincelle françoise »… Plus
l’extrait d’une lettre de L
OUET
, commandant de Mahé : plaintes que Lally n’ait jamais répondu à ses questions
concernant la neutralité, nouvelle de l’arrivée de l’escadre de P
OCOCK
, et écho d’un équipage français assassiné par
des cafres achetés à Goa…
30 décembre
. À Bengale les Anglais seraient déterminés à s’opposer au débarquement des
troupes que les Hollandais ont envoyées dans le Gange ; ces derniers comptent sur les dispositions des Maures.
« Tous les anglais qui étoient a Négeaille ont été massacrés par les Brâmas »… Etc.
O
N JOINT
un résumé (« extrait ») de la lettre du 20 juillet, un « Précis » de 4 autres (10 pp. in-fol.), et un état des
vaisseaux anglais engagés en Inde en 1759-1760 (1 p. in-fol.).
.
Georges DUVAL DE LEYRIT
(1717-1764) employé de la Compagnie française des Indes, gouverneur de
Pondichéry. 3 L.S. et 2 P.S., Pondichéry 1759-1761, aux syndics et directeurs de la C
OMPAGNIE DES
I
NDES
;
72 pages in-fol. ou in-4, dont 3 cahiers liés d’un ruban rose (une lettre aux bords effrangés).
. ⁄ .
I
NTÉRESSANT ENSEMBLE SUR LES OPÉRATIONS MILITAIRES ET LES DISSENSIONS SURVENUES ENTRE
L
ALLY
-T
OLENDAL
ET
D
UVAL DE
L
EYRIT
.
[1759-1760].
Cahier signé de
COPIE DES LETTRES ÉCRITES PAR
L
EYRIT À
L
ALLY
depuis le 3 avril 1759 jusqu’au 25
janvier 1760, : plus de 45 lettres, avisant Lally de l’arrivée de troupes, de vaisseaux, de communications écrites ;
précisant des envois d’argent ou de vivres ; recommandant de profiter des talents et de la bonne volonté de B
USSY
,
et reprochant à Lally ses « excès »… – Autre
CAHIER DE COPIES DES LETTRES ÉCRITES PAR
L
ALLY À
D
UVAL DE
L
EYRIT
, signé par ce dernier, depuis le 8 mai 1759 jusqu’au 23 janvier 1760 : 10 lettres qui, tout en informant le
gouverneur de ses opérations, témoignent de sa frustration et sa rage d’être si mal soutenu : « vous pouvés vous
tranquilizer sur la reussite de mes négociations. Je sens bien par les peines que l’on prend de les traverser sous main,
que je dois borner toutes mes ressources à la vive force » (8 mai)… Le défaut de vivres et de paie pour ses hommes
et soldats « n’émeut point les habitans tranquiles de Pondichery. Il seroit facheux que le canon de l’ennemy vînt à
son appuy […] et vous savés aussi bien que moi, Monsieur, qu’en supposant dès demain une victoire complette de
M
r
le comte d’A
CHÉ
sur l’escadre anglaise, nous ne sommes point en état de former une entreprise en conséquence
d’ici à six semaines ; et pour finir par une prédiction, ou vous chasserés les anglais de cette côte avant l’hiver, ou ils