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.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. L.A.S., à la Bastille 6 décembre 1762, [à M. P
ARENT
(premier commis des Finances)] ; 2 pages in-4.
. ⁄ .
U
N MOIS APRÈS SON INCARCÉRATION À LA
B
ASTILLE
(5 novembre 1762).
Depuis son retour en France, il lui a representé plusieurs fois son chagrin de se voir accusé d’avoir « detourné les
deniers du roy et de la compagnie [des Indes] » pendant qu’il commandait en Inde. Il lui a remis un dépouillement
des registres du Conseil de Pondichery et il a les comptes signés des quatre tresoriers du Conseil, conformes au
depouillement du teneur de livres pour toutes les sommes passées par leurs mains. Lally ne s’étonne pas que le
gouverneur et le Conseil n’aient pas rapporté les registres originaux et les pièces : « ce sera le 1
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conte qu’il se seront
vû forcéz de rendre a leur compagnie depuis l’etablissement de ses comptoirs comme cette meme compagnie le leur
reproche par la lettre qu’elle m’a adressée en 1759, mais ces registres font foy de 14 a 15 millions perçus en especes
par le s
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de Leiry [D
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EYRIT
] depuis l’arrivée du chevalier de S
OUPIRE
jusques au 1
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bre
1759 ils font foy de
8 à 9 cent mil livres employéez sur mes ordonances pendant l’année 1760 »… Il suffit donc pour établir son
éventuelle responsabilité d’examiner l’emploi des 15 millions de Leyrit et des 900.000 francs dont lui-même a
ordonné la distribution… Ce serait une consolation pour lui, « que le roy sçut que je n’ay point eté capable de
detourner ses deniers ou ceux de la compagnie, cet examen permettéz moy de vous le dire n’a rien de commun avec
toutes les horreurs et abominations qui me sont imputéez par une cabale animée et soudoyée et dont vous avéz vu
de vos yeux une partie de ses manœuvres scandaleuses, je detruiray toutes ces accusations particulieres avec autant
de facilité que vous en avéz pour etouffer le cris general sur une comptabilité dont il vous est facile de voir que je
ne suis point tenu. Il est triste pour moy Monsieur de n’avoir d’autre recours que celui de la justice des ministres,
et puisque les intrigues et le dechainement general excité contre un seul homme ont etouffé leurs bontéz, je n’ay de
ressource que le tems qui les desabusera tot ou tard sur le compte d’un homme qu’ils ont confondus avec les trois
quarts de ceux qui les approchent et qui auroyent commis les crimes qu’ils m’imputent si ils avoyent eté à ma place
puisqu’ils ont pu m’en supposer capable »…
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