Page 58 - cat-vent_drouot18-12-2012

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
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. M
ANUSCRIT
autographe,
Causes générales de la perte
de l’Inde…
, [vers 1763-1765] ; petit cahier de 19 pages petit in-fol.
. ⁄ .
M
ÉMOIRE DE
L
ALLY POUR SA DÉFENSE SUR LES CAUSES DE LA PERTE DE L
’I
NDE
,
LA CAPITULATION DE
P
ONDICHÉRY
ET LES CONCUSSIONS
. C’est la mise en place de sa défense et justification, préparée sous forme d’énumération
sommaire et articulée en six parties.
Causes générales de la perte de l’Inde, avant l’arrivée de M
r
de Lally
, en 11 articles : « 1° la perte du Bengal malgré
les representations du conseil de Chandernagor au s
r
de Leiry [Duval de L
EYRIT
] qui eut pu le sauver. 2° les abus et
les depradations qui se comettoyent dans la perception des revenus de la compagnie par les 2 fermiers noirs successifs
et par les s
rs
de Leiry et D
ESVAUX
regisseurs […] 3° les folles depenses de la ville de Pond. […] 4° la dissipation des
fonds que le chev. de S
OUPIRE
avoit apportéz avec luy d’Europe », ainsi que le départ retardé, les forces réduites de
l’expédition, la défaite de D’A
CHÉ
à l’arrivée, et « le defaut de volonté et le peu d’interest de la part de
l’administration »…
Causes particulières de la perte de l’Inde depuis l’arrivée de M
r
de Lally
, en 22 articles, incriminant les défaites et les
abandons du comte d’A
CHÉ
; le mauvais vouloir et le despotisme du gouverneur L
EYRIT
; le défaut de munitions ;
« le manque total de solde » ; les intrigues pour faire révolter l’armée contre Lally, accusé de s’être enrichi de la solde
due à celle-ci ; la désobéissance des sous-marchands et employés, et l’insolence du Conseil de Pondichéry, etc.
Depuis le ministre et l’administration jusqu’au dernier actionnaire de la Compagnie, « il n’est pas un seul homme
de bonne foy qui ne sache que sans une flotte on ne peut conserver l’Inde, qui ne sache que 6 vaisseaux de guerre
maîtres de la mer suffisent pour faire tomber Pond. Madras ou tout autre comptoir sur la cote, et l’ennemy en avoit
14 »…
Sur la prétendue vente de Pondichéry
, en 9 articles. « Cette imputation emanée de l’enfer, dirigée et redigée par deux
relligieux et cinq ou 6 personnes chargéz des depouilles de l’Inde, loin d’indigner un homme de l’age et de la
reputation de M
r
de Lally devroit le tranquiliser sur toutes les autres dont on s’efforce de le flétrir »… Et de démontrer
l’impossibilité de vendre ce qui ne pouvait être sauvé, ainsi que la responsabilité du gouverneur Leyrit, et l’évidente
absurdité de l’accusation, car « si M
r
de Lally eut eté d’accord avec l’ennemy pour luy livrer la place il eut eté
pareillement d’accord pour luy demander des conditions avantageuses […], l’ennemy n’avoit aucune raison pour
menager la Comp. de France dont Pond. etoit la derniere place et la seule ressource à la cote Coromandel »…
Sur la capitulation de Pondichéry
, en 11 articles, suivis d’« Objections » et réponses : « Obj. M
r
de Lally a envoyé
une declaration à l’ennemy et non une capitulation. Reponse. Il n’y a pas d’ordonance du roy qui prescrive un
protocole pour une capitulation, une capit. est un ecrit qu’un commandant assiegé envoye au general assiegeant par
lequel il demande telles et telles conditions en remettant sa place, ces conditions sont stipuléez dans la declaration
de M
r
de Lally, signée du conseil de guerre. Il a donc capitulé. Obj. Mais M
r
de Lally a declaré longtems avant la
prise de Pond qu’il ne capituleroit point. Rep. M
r
de Lally a fait son devoir », etc.
Sur l’approvisionnement de Pondichéry
, en 13 articles. Lally rejette la responsabilité de non-approvisionnement sur
le gouverneur : Duval de L
EYRIT
n’a pas écouté ses recommandations d’approvisionner la place, il a fait preuve de
bêtise, méchanceté, « nonchalance » criminelle, « mauvaise volonté et quelque chose de pis », puisqu’il a mis des
obstacles à l’approvisionement de Pondichéry (récit circonstancié).
Sur les concussions
, en 9 articles. Il y a eu « de petites concussions ou monopoles » dans l’Inde, impossibles à
prouver, et les grandes, commises par les régisseurs des terres, ont été couvertes de la signature du Conseil. « Le fait
est que M
r
de Lally a supprimé pour plus d’un million d’abus et de folles depenses qui se commetoyent dans l’Inde »,
qu’il n’a pas touché un sol de ses appointements et qu’il a laissé plus de 400 000 francs au trésor de Pondichéry pour
la subsistance des troupes. « De concussions M
r
de Lally n’en a certainement jamais commis, il ne s’est attiré la
colonie à dos que parcequ’il empechoit autant qu’il etoit en luy qu’on en commis, qu’il a menacé ceux qui en
comettroyent, et qu’il a puni quelques uns qui en ont commis. On l’accuse d’avoir traitté tout le monde de
frippon. Cela n’est pas vray il en a traitté la moitié et cela n’est que trop vray »…
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. M
ANUSCRIT
autographe,
Precis du proces criminel que le Conseil
et la colonie de Pondichery intente au c
te
de Lally
, [vers 1763-1765] ; 9 pages petit in-fol.
. ⁄ .
M
ÉMOIRE RÉPONDANT AUX ACCUSATIONS D
AVOIR VENDU
P
ONDICHÉRY À L
ENNEMI
,
COMMIS DES CONCUSSIONS
,
MAL FAIT LA GUERRE ET COMMANDÉ AVEC TROP DE DURETÉ
.
Avant de répondre aux premiers chefs d’accusation (les deux derniers étant hors de la compétence de ses
accusateurs), Lally fait trois observations essentielles. 1° Lui-même a servi le Roi avec fidélité et zèle pendant 50 ans,
comme en témoignent des ministres et des généraux, alors que les deux tiers de ses accusateurs sont « gens sans
aveu, la plus part transfuges laquais, calfats tailleurs barbiers et valets protegéz par des comissaires indus et directeurs
de la Comp. », et Lally devait examiner leur gestion, d’où leur résistance, leur révolte, et les obstacles mis à sa