Page 59 - cat-vent_drouot18-12-2012

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mission… 2° Ces mêmes accusateurs, réunis par le gouverneur, ont déclaré « que M
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D’A
CHÉ
etoit seul cause de la
perte de l’Inde, que Pond. etoit perdu sans ressource quand meme il y reviendroit avec son escadre au printems pro-
chain comme il le promettoit en abandonant Pond, et qu’ils en demanderoyent justice au roy »… 3° Ramené pri-
sonnier, Lally a lui-même demandé à la cour de Londres la permission de rentrer en France ; à Versailles il trouva
« un dechainement general contre luy, une multiplicité de libels qui l’accusent d’avoir vendu Pond. en un mot toute
l’Inde aux Anglois, il en demande justice aux ministres le cris general etouffe sa demande »… Lally expose ensuite
les circonstances qui rendaient impossible un accord avec l’ennemi, et fait valoir qu’en cas d’accord pour livrer la
place contre de l’argent, « M
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de Lally n’eut pas ordonné de vuider les magazins au profit de la Comp. de jetter les
poudres salpetres agrests de marine et pieces de fonte à la mer pour en frustrer l’ennemy qui n’eut pas trouvé son
compte à donner de l’argent pour les simples murs des maisons »… Du reste, nul n’achèterait une place à un com-
mandant sur le point de capituler, et « le salut de Pond. ne dependoit pas de M
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de Lally il dependoit de M
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Daché »… Il raconte ensuite les circonstances de la capitulation de Pondichéry, la démolition de la place, et les ma-
chinations du « saint homme », le jésuite L
AVAUR
, pour l’incriminer. Il accuse le gouverneur de Pondichéry, Duval
de L
EYRIT
, d’avoir communiqué des documents confidentiels au gouverneur de Madras, le général P
IGOT
. Enfin il
raconte son terrible départ de la place, le 18 janvier 1761, lorsque 80 officiers ou employés de la place, ameutés par
un membre du Conseil, M
ORACIN
, ont insulté et attaqué le général vaincu, et assassiné le commissaire ordonnateur
de l’armée, Du Bois ; son transfert comme prisonnier fut indigne ; « une intelligence entre M
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de Lally et les An-
glois » est donc inconcevable… Quant au deuxième chef d’accusation, les concussions, Lally répond en détaillant
ses propres pertes, et en faisant valoir que, s’il avait autorisé le vol et le pillage comme ses prédécesseurs, « il seroit
aujourduy dans le meme cas qu’eux et personne ne se plaindroit de luy ». Enfin il accueille avec sarcasme la certi-
tude de ses adversaires, de découvrir au ministère des traces de sommes qu’il aurait fait passer en Europe : « M
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de
Lally les met a l’aise sur ce point et ne leur demande qu’une decouverte non de 10 mil francs mais de 10 sols »…
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