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
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. M
ANUSCRIT
autographe,
Abregé militaire de mon expedition
dans l’Inde depuis le 1
er
janvier 1757 jusques au 16 janvier 1761
, [vers 1762-1765] ; au verso et dans les
marges d’une carte gravée, 46 x 58 cm (petite fente à un pli).
. ⁄ .
D
ÉFENSE SUCCINCTE PAR
L
ALLY DE SON ACTION MILITAIRE EN
I
NDE
. Elle est écrite au dos et dans les marges d’une
CARTE GRAVÉE
représentant
Madraz et le Fort S
t
Georges pris par les François commandés par M
r
Mahé de la Bourdonnais
le 21 Septembre 1746
. Lally l’a pliée en quatre pour écrire son
Abrégé
, remplissant tout le verso puis les marges de
la carte, et tout ce qui y était resté en blanc.
« La perte de Pondichery n’est point la perte du commerce de la Compagnie dans l’Inde, et je l’ay conservé
audela de ce que l’on pouvoit esperer des moyens que l’on m’a fournis. […] La perte du Bengale est la perte du
commerce de la Compagnie dans l’Inde et elle etoit faite un an avant mon arrivée dans le pays. […] La perte de l’isle
de France, eut eté pour la Compagnie la perte de l’Inde sans ressource et je l’ay sauvée »… Lally a fait tout ce qui
dépendait de lui pour conserver le comptoir de Pondichéry, malgré la jalousie du gouverneur et malgré le
mécontentement que le Conseil répandait dans les troupes. Il retrace l’historique de l’expédition : un départ de la
métropole avec du retard, avec moins de troupes et de vaisseaux que prévus ; l’occasion ratée par le chevalier de
S
OUPIRE
de s’emparer de Madras et du Fort Saint-David ; l’attaque de Gondelour ordonnée par Lally, trois heures
après son arrivée à Pondichéry [28 avril 1758] ; le refus de d’A
CHÉ
de concerter avec lui pour attaquer Madras, bien
que Lally eût payé ses matelots et lui eût prêté des hommes [4 juin 1758] ; la sommation faite par le Conseil de
Pondichéry à d’Aché [13-17 juin 1758] ; les difficultés pour trouver des fonds pour solder les troupes ; la tentative
de rançonner un raja, après avoir recouru aux Hollandais et aux Danois pour des munitions et des vivres ; un
second combat naval perdu par d’Aché contre l’amiral P
OCOCK
; les craintes infondées du chevalier de Soupire
d’une attaque anglaise sur Pondichéry… D’Aché parti, l’amiral anglais était désormais maître de la mer, et Lally
marcha vers Madras, prenant Arcate sans combat [5 octobre 1758], et deux autres postes, un troisième lui ayant
echappé « pour des raisons honteuses à deduire il s’agissoit de 10 mil francs sans quoy la cavalerie noire ne vouloit
pas marcher »… L’abandon de D’Aché est vivement incriminé, ainsi que les conditions dans lesquelles Lally a tenté
de reprendre Vandavachy [janvier-février 1760] : « il n’y avoit pas 12 of
rs
par bataillon aux drapeaux le reste etoit à
Pondichery tachant d’y vivre à credit et du debris des tables de m
rs
les conseillers » ; le maréchal de B
ELLE
-I
SLE
avait
rappelé tous les officiers principaux de l’armée sauf M. de B
USSY
« designé pour la commander à ma place en cas de
mort ou de maladie, c’est icy où je peux placer l’epoque de tous les evenements inouïs qui ont precedéz la catastrophe
de Pondichery, fruit des cabales et des intrigues suscitéez et fomentéez contre moy par des personnes relligieuses
comme on le verra en partie dans cet exposé, et comme je suis en etat de le demontrer par la suitte toutes les pieces
justificatives à la main, en un mot la porte de l’enfer s’ouvre icy contre moy »…
.
Thomas-Arthur de LALLY-TOLENDAL
. M
ANUSCRIT
autographe,
Cent preuves que Mr de Lally ne s’est
jamais melé directement ny indirectement de l’administration civile ou pecuniaire du comptoir de
Pondichery
…, [vers 1763-1765] ; 16 pages petit in-fol.
. ⁄ .
R
ÉPONSE AUX ACCUSATIONS DE CONCUSSION EN
I
NDE
,
ET CRITIQUE DES ADMINISTRATEURS LOCAUX DE LA
C
OMPAGNIE DES
I
NDES
. Ce mémoire semble être resté inédit ; le titre complet en résume la teneur :
Cent preuves
que M
r
de Lally ne s’est jamais melé directement ny indirectement de l’administration civile ou pecuniaire du comptoir
de Pondichery et de ses dependances, que le s
r
Leiryt et les conseillers ou sousmarchands qu’il a employez sont seuls
responsables des deniers de la Compagnie, et que le s
r
de Leiryt s’est meme arrogé des pouvoirs sur la partie militaire qui
ne le concernoit pas
.
Lally ne s’est jamais mêlé de l’administration civile ou financière du comptoir de Pondichéry ; le gouverneur
Duval de L
EYRIT
, les conseillers et les sous-marchands sont seuls responsables des deniers de la Compagnie. Lally
raconte ce qu’il sait du bail des fermes, de la gestion de G
ODEHEU
, commissaire du Roi, et de la régie de Rangapa
et Desvaulx ; il parle d’abus d’autorité de la part du gouverneur, précise les sommes qu’il fit verser dans sa caisse en
1758 et raconte les difficultés harassantes qu’il a connues pour faire vivre et marcher son armée dans le Tanjaour et
sur Arcate, puis sur Madras, difficultés alléguées par D’A
CHÉ
pour expliquer l’éloignement de son escadre au
moment critique de l’expédition à Madras, et qui expliquent les mutineries et la levée du siège de la capitale des
établissements anglais… Lally raconte ses prêts au trésorier de l’armée, ses engagements personnels, cependant que
les billets de caisse émis par le Conseil de Pondichéry pour payer les troupes noires firent l’objet de spéculations…
Il incrimine le « despotisme » du gouverneur, la retenue par D’Aché de fonds critiques, ainsi que la rumeur que
Leyrit fit circuler que Lally lui-même se préparait à quitter Pondichéry avec la solde due aux troupes et des diamants :