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officiers en campagne que la moitié de leurs appointements et de ne fournir aux soldats que des acomptes…
Mazulipatam est assiégé ; Lally s’est proposé de secourir la place en envoyant des troupes commandées par Bussy,
mais son indécision a retardé le départ du vaisseau, avec Moracin plutôt que Bussy… Les Anglais ont enlevé Surate…
Lally est parti faire marcher son armée à Arcate, et faire contribuer les paléagares de la province en route, « mais cette
operation a trop tardée et est devenue impraticable »… L’armée est sans paye et la situation à Pondichéry, critique,
d’autant plus que Lally s’empare des fonds et des vivres tirés des domaines, tout en donnant des ordres
inexécutables de fonds, munitions et approvisionnements : son intention est « de charger auprès du ministre,
M. de L
EYRIT
et le Conseil de toutes les suites facheuses que dot avori naturellement la conduite qu’il tient dans ses
operations »…
15 octobre
. Relation de récents combats à Vandavachy, dont le succès a sauvé Pondichéry ; le comte
d’A
CHÉ
s’est contenté de débarquer 400 hommes de marine, 200 cafres, et de la poudre et des boulets : « M. d’Aché
paroît plus jaloux de la conservation de ses vaisseaux que persuadé du principe qu’ils ne luy ont été confiés que pour
le bien des colonies de l’Inde, et pour les sacrifier même si leur salut l’exigeoit »… Il a d’ailleurs retenu à l’île de France
(Maurice) une partie des secours que la Compagnie leur envoyait…
22 octobre
. Importante communication sur la
désertion des troupes à la suite de deux bataillons du régiment de Lorraine, emmenant de Vandavachy armes,
canons, munitions et bagages : ces révoltés demandaient la solde de huit mois qui leur était due… De promptes
mesures d’apaisement et une amnistie empêchèrent les hommes de passer à l’ennemi, mais Pondichéry « et toutes
les Colonies de la Compagnie ont touché à l’instant de leur ruine »…
31 octobre
. La rébellion renaîtra chaque fois
qu’on ne pourra payer les troupes… Ils écrivent à M. d’Aché que « notre situation exigeoit qu’il vînt a notre secours
avec l’escadre dès le mois d’avril prochain »… Cependant l’escadre anglaise a appareillé de Madras, pour hiverner,
dit-on, à Bombay, ce qui fait craindre pour le comptoir de Mahé, qu’ils ne peuvent secourir et dont ils n’ont
aucune nouvelle depuis 3 mois. « Nous venons d’apprendre par la voye de Negapatnam que M. Louet avoit
abandonné Ramataly et Meliceram pour réunir toutes ses forces a Mahé »…
O
N JOINT
une L.S. des syndics et directeurs de la Compagnie, à Lally, Paris 29 novembre 1758, déclarant
Beausset et Delarche exclus du Conseil de Pondichéry (7 p. in-fol., mouill.).
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