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
.
Conseil supérieur de PONDICHÉRY
. 9 L.S. ou P.S. par des conseillers, mars 1760-février 1761, à la
C
OMPAGNIE DES
I
NDES
à Paris, avec 10 copies de lettres ou pièces (qqs doubles), plus une L.S. de C
OSTAR
,
secrétaire de la Compagnie des Indes ; 157 pages in-fol., dont 9 cahiers liés d’un ruban bleu ou rouge.
. ⁄ .
I
MPORTANT ENSEMBLE SUR LA DÉFENSE DE
P
ONDICHÉRY ET SA CAPITULATION
,
AVEC DE VIOLENTES CRITIQUES DU
GOUVERNEUR ET DES CONSEILLERS CONTRE
L
ALLY
-T
OLENDAL
.
1760.
Pondichéry 20 mars
. Déclaration de L
E
V
ERRIER
, ci-devant chef de Surate, B
OYELLEAU
, procureur général,
P
ORCHER
, ci-devant commandant à Karikal, D
ENIS
, ci-devant commandant à Mazulipatam, et d’autres conseillers
« pénétrés d’amertume pour les traitements indignes qu’on vient de faire essuyer audit conseil en corps et la violence
exercée contre deux de nos confreres »… Ils déplorent « le comble d’humiliation où l’on nous a reduits, ainsi que
l’abus du pouvoir, et l’exercice du despotisme sous lequel gemissent les fideles sujets du roy », et racontent le conflit
provoqué par l’ordre de Lally, aux civils, de participer à une parade sur la place et sous les murs de la ville [pour im-
pressionner l’ennemi au large de la côte]…
21 mars
. Procès-verbal signé par les mêmes : les conseillers et employés
de la Compagnie ayant reçu l’ordre du commandant général de s’assembler au Fort Louis de Pondichéry, furent re-
joints par le gouverneur L
EYRIT
, puis par le lieutenant-général de Lally. Ce dernier s’avança à la tête de deux com-
pagnies de grenadiers, fit battre un ban puis lire par son aide de camp G
ADEVILLE
sa commission de commissaire
du Roi, « par laquelle il etoit enjoint à touttes personnes de quelque qualité et condition qu’elle fût de suivre les or-
dres du susdit M
r
le comte de Lally sous peine de desobeissance »… Puis Lally d’ajouter : «
Vous l’entendez, quiconque
ne m’obeira pas, je le punirai de mort
»… Cette menace n’étant point autorisée par le contenu de sa commission, les
conseillers prennent acte d’un abus du pouvoir et du « peu de cas qu’on fait des intentions de Sa Majesté »…
20
mai 1760
. Protestation des mêmes conseillers aux syndics et directeurs de la Compagnie des Indes, contre le des-
potisme et les « ordres les plus inhumains » du commandant général, qui a fait traîner en prison deux des leurs, Guil-
lard et La Selle, à travers une foule d’habitants : « quel excès ! quelle tyrannie ! »… Il ne s’agit pas seulement d’outrages
au Conseil supérieur, puisque depuis son arrivée Lally n’a montré « que du mépris pour tout ce qui est à votre ser-
vice, qualifiant tous sans distinction du nom de petit marchand », discréditant par là l’autorité de la Compagnie…
17 septembre
. D
UVAL DE
L
EYRIT
et les conseillers dénoncent à la Compagnie les nombreuses pertes de places depuis
la bataille de Vandavachy : « nous n’avons conservé que Gingy, Tiagar ayant été remis aux Maïssouriens par un traité
que M
r
de Lally nous a forcé de signer […] Jamais despotisme ne fut porté aussi loin que le sien ; jamais tirannie
ne fut plus complette » ; le gouverneur et les conseillers font l’objet des « outrages les plus sanglants » et sont convain-
cus que ce général furieux sème contre eux en France des préventions injustes : « mais les ministres du Roy sont justes,
et vous devés être nos protecteurs, contre un homme mechant, avare et incapable, qui n’a d’autre merite que de re-
duire les affaires les plus serieuses, et les plus importantes en quolibets »… B
USSY
, officier éclairé et bon patriote,
donnera des détails de la ruine des affaires de la nation et de la Compagnie par la faute de Lally…
3 octobre
. Lettre
chiffrée (déchiffrée dans l’interligne) de D
UVAL DE
L
EYRIT
et des conseillers, annonçant la perte des limites de Pon-
dichéry ; Lally a refusé des lettres de change aux employés prisonniers de guerre…
6 novembre
. Extrait d’une lettre
de Z
IEGENBALG
, directeur danois dans le Gange, dont les services à Lally, au Conseil supérieur et à la nation fran-
çaise, ont coûté cher à lui-même et au Danemark ; il demande qu’on le défende en Europe contre les calomnies an-
glaises. « Les Anglois ont essayé d’assieger Pondicheri, mais M. De Laly a fait 13 sorties en 13 jours qui les ont
déconcertés et ils ont quitté leurs entreprises »…
1761
.
14 janvier
. Copie certifiée par D
UVAL DE
L
EYRIT
de la lettre du Conseil à Lally, de la déclaration de Lally
à Coote lors de la reddition, et de 5 autres lettres ou pièces des conseillers relatives à la négociation d’une capitula-
tion (14-15 janvier).
30 janvier
. Copie certifiée par D
UVAL DE
L
EYRIT
de son mémoire de « Représentations » faites
au gouverneur général anglais P
IGOT
, en vue d’éviter la destruction de la ville…
30 janvier-1
e
février
. Copie des let-
tres de Leyrit à Pigot, l’amiral Stevens, l’amiral Cornich et le colonel Coote, pour leur communiquer ses « Repré-
sentations », et traduction des réponses de Coote et Cornish…
4 février
. Longue lettre de D
UVAL DE
L
EYRIT
et des
conseillers annonçant et relatant à la Compagnie des Indes la perte de Pondichéry : elle renouvelle les accusations
contre Lally… Sont joints : le procès-verbal du 19 janvier, signé par D
UVAL DE
L
EYRIT
, le jésuite L
AVAUR
, un prê-
tre et les conseillers, constatant « des faits arrivés dans les derniers jours du blocus et à la reddition de la place » ;
copie certifiée conforme par D
UVAL DE
L
EYRIT
de ses « Représentations » à Pigot du 30 janvier ; copies des articles
de capitulation proposés par le Conseil et par Lally… Les 3 premiers font l’objet de copies transmises par C
OSTAR
,
secrétaire de la Compagnie, à M. de Beaumont (5 septembre 1761).
6 février
. 2 copies de la lettre de D
UVAL DE
L
EY
-
RIT
à la Compagnie, accusant Lally d’erreurs stratégiques, outrages, cupidité, jalousie envers Bussy, acharnement
contre lui-même ; Leyrit entrevoit, sans se prononcer, l’éventualité de « trahison et d’intelligence avec l’ennemi »…
9 février
. Copie de l’envoi par Leyrit et les conseillers des états des lettres de change qu’ils ont tirées sur la Compa-
gnie depuis octobre 1759, « et qui n’ont été fournies que sur les ordonnances de M. de Lally »…
O
N JOINT
un dossier de 6 lettres ou pièces (dont 2 avec notes autogr. du contrôleur général B
ERTIN
) : nouvelles
par les gazettes anglaises, dépêches, etc. (1761).