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Tableaux anciens - 23 MARS 2012 -
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École romaine de la seconde moitié du XVII
e
siècle
Nature-mortes aux putti, poissons et gibier, guirlandes de fleurs
Toile
64 x 108 cm
Provenance :
- collection privée, Novara
Les deux : 8 000 / 10 000
Ces deux nature-mortes viennent probablement du décor d’une riche demeure où
elles servaient de dessus-de-porte. Elles représentent des putti ailés qui voltigent
le long de deux festons suspendus à des architraves en trompe-l’œil. Les deux
festons sont constitués de morceaux de gibier et de poissons accrochés, avec le
ciel à l’arrière-plan.
Ces décors en trompe-l’œil constituent l’une des productions les plus répandues
au XVII
e
siècle dans l’Italie centrale. Il suffit de rappeler les exemples de Franz
Werner Tamm (G. Bocchi,
Pittori di natura morta a Roma : artisti stranieri 1630-
1750
, Viadana, 2004, fig. 44, 48, 49, 50, 51), des frères Stanchi (L. Ravelli,
Stanchi
dei fiori
, Bergame, 2005, fig. 131-134) mais aussi de Mario dei Fiori (
La Natura
Morta in Italia
, Milan, 1989, vol. II, fig. 899). 
La particularité de ces deux toiles tient à la combinaison de l’atmosphère déco-
rative et du sujet mythologique. Des poissons aux brillantes écailles qu’on dirait
qu’ils viennent d’être pêchés à ces trophées de gibier qui pendent fièrement, le
sujet n’est pas si fréquent même si l’archétype est connu. Il n’est pas possible
pour le moment de reconnaître la main d’un peintre précis. La comparaison la
plus directe que nous puissions établir avec des modèles connus nous ramène à
Rome, entre la seconde moitié du
Seicento
et les premières décennies du siècle
suivant. On pense aux représentations de Joannes Hermans dit Monsù Aurore dont
on retrouve des similitudes avec les oiseaux de l’une des deux nature-mortes (G.
Bocchi, op. cit., fig. 1-3, 11). D’autre part, il ne serait pas exclu de penser que les
putti appartiennent à une main différente que celle qui a peint les guirlandes de
fleurs. En effet, le style plus délicat, et presque théâtral des putti jouant et dansant,
les rapproche quelque peu des compositions napolitaines de l’époque. Même si on
ne peut pas totalement exclure qu’une main formée à Naples se soit exprimée dans
ces décors, il est plus probable de penser que ces deux pendants aient été réalisés
dans le contexte romain d’un suiveur de Carlo Maratta.
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