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Reims ce que Mme Boucicaut pour Paris. Veuve de M. Pommery en 1858, dirigea 32 ans sa maison avec une intelligence et une
activité hors ligne, avec la collaboration de M. Varnier, associé. Charités de Mme Pomery : fourneaux économiques l’hiver, donnait
du travail au lieu d’obole, travaux de terrassement et de transformation du quartier et ses caves [...]. Artiste : achat de tableaux, dont
les glaneuses de Millet, achetées 300 000 francs à Bischoffsheim et données au Louvre [...].
L’établissement Pommery à Reims
couvre 13 hectares.
On le distingue de loin à ses hautes tours, minarets orientaux. Construction gothique, byzantine, renaissance.
Caves crayères romaines. Escalier 116 marches. Température régulière, sol sec. 200 caves 30 mètres x 20, reliées par tunnels
baptisés de villes. Eclairage électrique. Parcours total 30 kilomètres. Bas relief des caves : tête de Bacchus, un souper au
XVIII
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siècle, Silène personnage grandeur naturelle. 4 monte-charges, 2 monte-tonneaux actionnés par des dynamos Bréguet.
Renferment 10 millions bout. et 4000 pièces. Expéditions : en 1856 : 45.500 bouteilles [...] En 1890 : 2.500.000 bout. [...]. Ouvriers :
500 en temps ordinaire, 850 aux tirages. Gratifications versées : 1/2 aux ouvriers, 1/2 à leur caisse de retraite [...]”.
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De l’apogée du commerce à la révolte.
Archive d’un colon de Saint-Domingue, Mathurin Thomas (mort en 1792),
ancien lieutenant civil et criminel au siège de Léoganne, île et côte de Saint-Domingue,
propriétaire de “l’habitation Thomas” à l’Archahaye.
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. Mathurin Thomas. 3 lettres à son frère, avocat au parlement de Bordeaux, et à M. Andrault procureur
au siège royal de Port-au-Prince. Arcahaye [Saint-Domingue], 1763-1764. Mouillures.
Sur la venue de son neveu qu’il veut embaucher pour gérer ses propriétés de Saint-Domingue, le négoce de “milliers de carreaux”
et une succession qui revient à sa fille. “Je crois comme vous qu’en faisant déguerpir que les jouissances seront considérables et
que l’habitation étant détériorée soit en nègres, animaux, ustensiles, bâtiments et cannes, la valeur de mon cinquième ne se retrouvera
pas à beaucoup près [...]”.
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. Mathurin Thomas. 35 lettres à son économe à l’Arcahaye (Saint-Domingue). Paris, 1785-
1788 + 1791. 40 pp. in-4. Adresses au dos,
la plupart avec marques postales de Saint-Domingue
.
Correspondance du propriétaire d’une sucrerie à son économe, relative à la gestion de son habitation et à la question de
l’esclavage, en des termes qui font froid dans le dos
. De nombreuses lettres sont relatives à l’expédition de barriques de sucre
de sa production sur divers navires. Il donne des directives pour la bonne administration de “l’Habitation Thomas”. “Enfin, je me
réfère à mes instructions et procuration pour tous les intérêts qui concernent mon habitation, comme vous ferés pour les vôtres
même.
Soyés assuré que sous peu nous aurons les nègres à très bon compte, les anglois insurgens ont permission d’apporter
tout ce qui sera nécessaire pour nos habitations
, le commerce nonobstant ses représentations n’a pû l’empêcher, enfin tout est
réglé à ce sujet [...]”. Il se plaint de la mauvaise qualité de ses productions sucrières. “J’ai reçu la facture des 40 barriques de
sucre que vous avés chargées sur le navire le comte d’Estaing. Ils sont aussy mauvais, pour ne pas dire plus que ceux chargés sur
le navire le Bienfaisant,
on n’en a jamais fait de sy mauvais sur mon habitation
. C’est sans doute l’ouvrage de votre prédécesseur,
il faut espérer qu’ils seront meilleurs à l’avenir. M. Drouin me marque cependant qu’il y a 4 barriques de passables [...]”. Il donne
des instructions pour le chargement des sucres, leur commercialisation, la gestion de ses intérêts, des affaires judiciaires en cours
en donnant l’ordre express de ne jamais rien engager devant la justice. “Je reçois [...] le recensement des nègres de mon habitation.
Je vous en suis obligé.
Marqués moy si mes nègres nouveaux sont estampés Thomas [il dessine la marque du fer]
[...] Vous
n’avés pas fait sans doute attention à ma procuration et instructions par lesquelles
je vous recommande d’acheter tous les ans
de jeunes nègres de l’âge d’environ 18 ans pour remplacer les morts
[...]. Marqués moy, je vous prie par les premiers navires,
sy vous avés obtenu des sentences de condamnation contre générallement tous les débiteurs de ma poterie, vous n’ignorés pas
toutes les pertes qu’elle m’a occasionnée [...]”. La mauvaise qualité de ses sucres l’indispose de plus en plus. “Vos sucres du
Louis Marie ont perdu plus de 55 %. Il falloit jetter les sept barriques de sucre brut de Mrs Grasset à la mer plutôt que de les
embarquer dans ledit navire, M. Louis Drouin m’ayant marqué qu’ils ne vallaient rien du tout.
Je crois que vos cannes sont
plantées à trop de distance, ce qui fait qu’elles couchent toujours, pourquoy ne pas les planter comme de mon tems ?
[...].
Je vous ay prié de ne faire sur mon habitation que du sucre blanc ; la perte des revenus que j’ay faite la guerre dernière par
l’abandon que l’on a fait sans mes ordres de ma raffinerie pour faire une poterie, qui a détérioré mon habitation et tué mes nègres,
m’a été trop préjudiciable pour consentir jamais à ce qu’il soit fait du sucre brut [...]. Je suis bien satisfait de tout ce que vous
avés fait pour le bien de mes nègres, ce qui doit contribuer à leur bonne santé [...]”.
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. Mathurin Thomas. 30 lettres à son économe à l’Arcahaye (Saint-Domingue). Paris, 1785-
1791. 35 pp. in-4. Adresses au dos,
la plupart avec marques postales de Saint-Domingue
.
Même correspondance que précédemment. Mathurin Thomas prenait soin d’expédier systématiquement une seconde lettre afin
d’augmenter les chances de réception. Il manque 5 lettres d’un intérêt secondaire. Tous les extraits cités au numéro précédent se
retrouvent dans cette seconde correspondance.
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OMMERCE COLONIAL
. 27 pièces manuscrites, toutes écrites de Saint-Domingue (Boucassin, Arcahaye, Port-au-Prince),
1783-1791.
Série de reçus : madriers d’acajou, rentes, lettres de change, mules et mulets, ballots de coton, barriques de sirop et de tafia,
cheval anglais, etc.
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