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Le maître à voltige de
Marie Antoinette
Mandement donné par Marie Antoinette
à Marc Antoine François Marie Randon
de la Tour, trésorier général de ses maison
& finances, de payer au sieur Antoine
Marie Ciolly, maître à voltige, la somme
de cent trente six livres dix-sept sols
six deniers, que la Reine lui accordée
pour sa nourriture, en considération de
ce qu’il a montré à voltiger à ses pages
pendant le quartier de janvier, février et
mars derniers. Versailles,
1
er
avril
1783
.
Feuille de papier, avec le mot autographe «
payez » et la signature autographe « Marie
Antoinette ». Signature et contreseing (de la
main du secrétaire). Dans un encadrement de
maroquin bleu entouré de filets & dentelles, et
sommé des armes de la Reine (encadrement de
Gruel, à Paris).
Antoine Marie Ciolly, écuyer de la grande et
de la petite Écurie du Roi, avait succédé en
1770
comme maître à voltige de la Reine et des
Princes, à son père Louis Ciolly et à son grand-
père Jean Baptiste Ciolly, seigneur de La Vigne
de Lestang (
1702
). Un Cioli était déjà écuyer du
jeune Louis XIII en
1610
.
Le testament méconnu Marie Antoinette
Recueil manuscrit de la dernière décennie du XVIII
e
s., donnant copie :
• du premier testament de la reine Marie-Antoinette (
5
septembre
1793
)
• du
Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple
, par M. de Cléry.
Un volume in-
12
, pleine basane marbrée, dos à nerfs orné & muet; tranches jaunes.
Ce volume contient :
• pp.
2
-
60
: Prières diverses :
Oraison à Jesus & a Marie pour obtenir ce qu’on désire.
Renovation des vœux que nous avons fait dans le bapteme. Le pater de la jardiniere. Priere
pour son confesseur. Priere a la Ste Vierge pour obtenir la constance dans le bien. Oraison
a St Joseph. Priere a l’ange gardien. Priere a St Francois de Sales. Etc. Fragment d’un
sermon prechée a St Sulpice par Mr Bridaine a Paris en 1751
.
6
ƒƒ non chiffrés :
Peroraison du sermon sur la pensée de la mort par le Père Beauregard
.
4
ƒƒ non chiffrés :
Testament de Marie Antoinette Reine de France femme de Louis seize
.
• pp.
1
-
160
et
1
-
148
:
Journal de ce qui s’est passé à la tour du Temple pendant la
captivité de Louis seize Roi de France, Par Mr Clery valet de chambre du Roi
[
2
parties].
53
ƒƒ blancs.
Si la lettre que Marie Antoinette rédigea à l’intention de sa belle-sœur, au matin de son
exécution, le
16
octobre
1793
, est abondamment connue, depuis sa découverte en
1816
, au
point de passer pour le testament de l’infortunée Reine, le testament proprement dit, daté du
5
septembre précédent, et que donne notre recueil, est resté presqu’inconnu aux recherches
historiques. Publié une première fois par Regnault-Warin en
1800
, quelques extraits en ont
été publiés dans un journal parisien,
La Quotidienne
(
21
février
1816
) et furent ensuite repris
par Gabriel Peignot dans son
Choix de testamens anciens et modernes ...
(tome II, p.
63
-
64
). Le
silence des historiens a contribué peu à peu à jeter le discrédit sur ce testament, alors que tout
(tant la forme que le fond et la provenance) en garantit la parfaite authentiticité. Notre version
manuscrite diffère par plusieurs détails de la publication donnée par Regnault-Warin : elle
semble donc copiée directement sur l’original qu’avait gardé en sa possession l’abbé Edgeworth
de Fermont, confesseur de la famille royale.
Il s’agit donc du « vrai » testament de Marie Antoinette, la lettre du
16
octobre méritant
davantage le nom de « lettre d’adieu ».
Quant au
Journal
de Cléry, il offre bien des variantes avec le texte habituellement publié dès la
fin du XVIII
ème
siècle (Londres,
1798
). On y trouve des tournures et des graphies anciennes qui
indiquent que la présente version est certainement conforme au texte original ; il est en tout
cas certain que ce manuscrit n’a pas été copié sur l’une ou l’autre des versions imprimées, mais
bien plutôt sur le manuscrit de Cléry lui-même. Nous avons donc ici le texte initial, avant les
modifications apportées par l’imprimeur, texte initial dont aucun autre exemplaire n’a subsisté.
C’est donc un manuscrit unique.
En résumé, ce volume est un témoignage de toute première main des derniers jours de nos
infortunés souverains.
extraordinaire copie manuscrite
du testament méconnu de la reine
142
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