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Devoir d’écriture du Dauphin (
1790
-
1791
)
Louis-Charles de France, duc de Normandie, Dauphin de Viennois, futur Louis XVII (né en
1785
, mort en ?). Feuillets
d’écriture. Sans date, vers
1790
-
1791
.
Double feuillet (
155
x
195
mm) de papier vergé (filigrane : D&CBeauw); écrit à l’encre brun-noir, sur cinq lignes tracées au crayon ; tranches dorées.
Dans une chemise de papier vergé.
Il s’agit d’un des feuillets d’écriture du jeune Dauphin, qui s’exerçait sous la conduite tantôt de son père, le Roi, tantôt de Pierre-Louis Sourdon-
Dumesnil de Saint Cyr qui accomplissait la charge de « maître à écrire des Enfants de France ». Le jeune prince s’exerçait principalement à écrire son
nom (Louis Charles) ; on trouve ici un autre mot : « larmoyant », ce qui ne manque pas d’évoquer, de façon touchante, les persécutions que l’Enfant
subira prochainement.
A la quatrième ligne, on remarque qu’une main adulte et plus sûre (le Roi ou le maître d’écriture ?) a écrit, en guise de modèle, le mot « Louis »,
accompagné des guides d’inclinaison.
Ce document provient de l’extraordinaire collection de Prosper Tarbé (
1809
-
1871
), donnée presqu’entière à la ville de Reims par sa fille, à l’exception
de quelques pièces majeures. M. Tarbé avait très probablement acquis ce manuscrit lors de la vente des archives de feu Pierre-Louis Sourdon Dumesnil
de Saint Cyr, maître d’écriture des Enfants de France (tenue à Versailles le
25
avril
1845
), d’autant plus qu’à cette époque Prosper Tarbé était substitut
du roi à Versailles et qu’il acheta de nombreuses pièces à cette vente (dont un recueil de dessins de Charles Gilbert, maître à écrire de Louis XIV et
ayeul de Sourdon-Dumesnil ; ce recueil vient d’être acquis par la Bibliothèque sainte Geneviève). La chemise qui resserre ce document est semblable
à celles de la collection Tarbé aujourd’hui conservée à Reims, et l’on y reconnaît bien l’écriture du collectionneur.
Dans l’attestation qu’il rédigea en
1843
pour reconnaître Louis XVII dans la personne du baron de Richemont, Sourdon-Dumesnil évoqua un
portefeuille dans lequel se trouvaient des modèles d’écriture tracées de la main du duc de Normandie. Ce sont ces documents qui passèrent en vente
en
1845
, parmi lesquels le présent bifeuillet acquis par Prosper Tarbé.
Deux autres feuillets d’écriture du duc de Normandie, sont passés en vente depuis le début du siècle : • vente de la collection Alain Bancel,
21
mai
2003
(Drouot, Piasa). • vente du
27
mars
2007
(Drouot, Piasa).
Nota bene
: on a parfois confondu les devoirs d’écriture du futur Louis XVII (Louis-Charles), avec ceux de son frère aîné Louis, le « premier Dauphin »,
mort en juin
1789
. Les écritures et les signatures étant très différentes, on ne s’explique pas qu’une telle confusion soit encore possible. Très récemment
encore (mars
2012
), un devoir de l’aîné, passé en vente dans une ville de Provence, a été erronément présenté comme étant de la main du cadet...
émouvant souvenir du futur louis xvii,
avant son lugubre enfermement dans la prison du temple
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