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L’exécution d’Honoré d’Estienne d’Orves
Affiche annonçant la condamnation à mort pour espionnage et le fusillement du lieutenant de vaisseau Henri Louis Honoré
Comte d’Estienne d’Orves, de Charles Émile Barlier, et de Jan Louis-Guilleaume Doornik. Paris,
29
août
1941
.
Une affiche (
75
x
59
cm). Texte bilingue.
« Honoré, comte d’Estienne d’Orves, militant de l’Action Française, puis officier de marine, entra dans la Résistance dès août
1940
. Débarqué en France
en décembre
1940
, il organisa un réseau de renseignements. Trahi par un agent double (un Alsacien qui s’était mis au service du socialisme allemand),
il fut emprisonné (à Berlin, puis à Paris), et condamné à mort (avril
1941
). Grâce à l’intervention de l’amiral Darlan, vice-président du gouvernement
français, la sentence ne fut pas immédiatement exécutée. Or, le
21
août
1941
, un jeune communiste fanatisé (le futur « colonel Fabien »), désireux de
marquer par un coup d’éclat la rupture des négociations de son parti politique avec l’Allemagne, assassina le premier officier allemand désarmé qu’il
croisa sur le quai du métro Barbès, l’aspirant de la Kriegsmarine Alfons Moser. Les réprésailles furent immédiates : de nombreux prisonniers français
furent désignés pour être fusillés. Parmi eux, le lieutenant de vaisseau d’Estienne d’Orves, et ses deux compagnons Maurice Barlier et Yann Doornik,
qui furent emmenés en fourgon au Mont Valérien, assis chacun sur son cercueil. Devant les murailles du fort, ils reçurent à genoux l’absolution des
mains de l’aumônier Franz Stock. S’approchant de Keyser, magistrat allemand qui avait prononcé les condamnations à mort, D’Estienne d’Orves lui
dit : «
Monsieur, vous êtes officier allemand. Je suis officier français.
Nous avons fait tous les deux notre devoir
. Permettez-moi de vous embrasser.
» Les
condamnés moururent criblés de balles. Le comte d’Estienne d’Orves avait quarante ans, et laissait cinq enfants.» (E.M.).
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