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246. GIONO
Jean [Manosque, 1895 - id., 1970], écrivain français.
Ensemble de 8 lettres et d’1 carte autographes signées. De
1961 à 1969 ; formats in-8° et in-4°. Au sujet d’articles à faire
paraître, des droits d’auteurs, de la longueur d’articles, etc.
Avril 1964 «
Hélas non, je n’ai jamais rien écrit sur le 14 juillet.
Et mon programme de travail est trop chargé pour que je puisse
le faire
». Mi novembre 1966 il est très souffrant depuis plus d’un
mois «
Il me sera impossible d’écrire un conte de Noël pour
M. Amouroux, mais s’il en a besoin j’ai un conte de Noël intitulé
“La nuit du 24 décembre 1832”,
25 pages dactylographiées
[…]
C’est une nuit de Noël fort curieuse
». «
Voici donc le conte de
Noël intitulé la nuit du 24 décembre 1826
». Il envoie «
une
préface sur les Châteaux en Italie qui ne serait éditer que l’année
prochaine et le Conte de Noël. Je vous avais prévenu il n’est pas
du tout orthodoxe
[…]
j’avais oublié de vous dire que ce texte pour
Noël avait été publié il y a 7 ou 8 ans en revue. Donc ne soyez
pas gêné si vous préférez me le retourner
».
400/600
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247. GUILLEMIN
Henri [Mâcon, 1903 - Neufchâtel, 1992], historien et critique littéraire français.
Correspondance adressée à Henri Amouroux. De 1947 à 1976 ; format in-8°. Remerciements au sujet d’articles, avis sur les
textes, le style du roman
Alceste
, lettres amicales, échanges de livres, remerciements pour articles, etc.
250/300
248. GUITTON
Jean [Saint-Étienne, 1901 - Paris, 1999], écrivain et philosophe français.
Ensemble de 6 lettres autographes signées, adressées à M. Amouroux. De 1983 à 1985 ; formats in-8° :
— 28 novembre 1983 :
« Vous avez été bien inspiré en dédiant votre ouvrage à Robert Aron. J’ai grandement apprécié son
équité et son courage. Vous savez qu’il m’avait demandé de le recevoir à l’Académie. J’avais fait un discours dans l’esprit qui
est le vôtre. Ce discours avait été lu en commission le jeudi. Aron mourait le samedi. […] J’y rappelais ce mot de Saint-Just
qu’Aron me citait souvent “ll faut condamner Louis XVI ; car s’il est innocent, c’est nous qui sommes coupables”. »
Il a lu le VI
tome de son correspondant :
« ce qui m’a le plus frappé, c’est l’étude fouillée, perspicace sympathique (à la Sainte-Beuve) que
vous faites sur vos personnages en général damnés par l’opinion comme Darnand, Laval, Bassompierre. Et aussi la lumière que
vous projetez sur des destins shakespeariens, tels ceux de Jean Moulin qui avait prophétisé sa fin
[…]
Ce qui est inhumain dans
cette “guerre civile”, c’est que pour la torture chacun était exposé à livrer les siens, et nul ne pouvait savoir d’avance s’il aurait
la force de se taire. Or, les martyrs du Christ n’étaient pas soumis à une telle épreuve. »
— 4 mai 1984 :
« Votre texte m’a donné une des plus fortes émotions de ma longue vie. Car vous pouviez louer ce livre avec
prudence, comme tous le feront... Mais vous avez frappé au centre du coeur. Et pas seulement à mon pauvre coeur, mais au
cœur de la France. Et chaque ligne, chaque mot de chaque ligne porte (et tremble de mon propre tremblement). »
— 9 juillet 1984 : Il le remercie pour son article sur la réhabilitation :
« Il est difficile de lutter contre le legendum qui si vite recou-
vre à jamais l’histoire, surtout quand le pouvoir politique impose une contre-vérité ! C’est ce que vous faites. J’admire, oui j’ad-
mire votre courage.
[…]
Vous savez peut-être que j’étais lié avec le fils de mon vénéré ami lord Halifax, qui fut “ministre aux
Aff.étr”. en 1939. Il avait causé avec les deux personnes les plus opposées à Gandhi (quand il était vice-roi en Inde) et Hitler,
qu’il ne méprisait pas.
[…]
Or, je me souviens de ce qu’il avait dit en 46, quand je le vis après la guerre.
[…]
Nous avons
été hantés par le spectre d’un possible renversement des alliances. »
— 30 août 1984 :
« Je viens de déjeuner chez la Maréchale. Elle m’a chargé de missions : 1er vous remercier pour vos études
sur son mari parues dans le Figaro. 2° Vous demander quelque chose de délicat, vous sonder sans en avoir l’air ! Elle réunit
des documents secrets, inédits sur les circonstances de mai 1945 à l’armistice, le rôle de son mari, les démêlés avec de G.
etc... Ces événements figureront dans un 2° vol de Ne pas Subir. »
— 8 février 1985 :
« Je vous écris dans l’émotion de vous avoir vu, lu, entendu, de vous avoir admiré. Il est si rare d’entendre le
vrai, le courageux, en ce monde ambiant et où triomphent les idola fori ! Je suis sûr que, dans leur for intérieur, la plupart des
Français vous approuvent, et aussi Sainte Thérèse-de-l’enfant Jésus
[…].
Le risque de ce procès, c’est de diviser la Résistance
en deux, et de muer le bourreau en victime. »
— 14 mars 1985 :
« J’ai déjeuné hier chez Mme de L, qui était enchantée de votre préface, laquelle est en effet parfaite, et
donnant à réfléchir sur les conflits des chefs... Elle avait reçu une lettre de l’amiral de G., disant que l’amalgame était l’oeuvre
de son père. »
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