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44.
Max ERNST
(1891-1976). Photogramme original avec légende autographe, [1927] ; environ 12 x 18 cm.
700/800
Rare épreuve du 16
ème
des 19 photogrammes destinés à illustrer
Mr. Knife, Miss Fork
, premier chapitre du roman
Babylone
de René Crevel (Kra, 1927), extrait traduit par Kay Boyle et publié à part dans un tirage de 255 exemplaires numérotés à Paris,
à la Black Sun Press, en 1931. Ces photogrammes ont été réalisés dans l’atelier de Man Ray d’après des frottages originaux de
Max Ernst, qui ont été chacun appliqués 255 fois sur du papier photo et exposés à la lumière, les parties dessinées retenant la
lumière et apparaissant ainsi en blanc sur fond noir. Dans la marge supérieure du photogramme, Max Ernst a inscrit au crayon :
« 16) Sonne l’heure des lampes… (p. 24) ».
On joint un tirage justificatif incomplet de l’ouvrage, une reproduction de la page de titre, et une photo d’une autre
illustration d’Ernst.
45.
FÉLIBRIGE
. Manuscrit autographe par Donnadieu,
Mes heures pensives
, 1821-1872 ; volume in-8 de 325 pages
(plus qqs ff blancs), rel. chagrin vert, plats et dos ornés, tr. Dorées, titre en lettres dorées sur le plat sup. (accident
au dos).
250/300
Recueil de vers ou « Versificatiens Prouvençalos », en provençal et en français, dont les dates s’échelonnent de 1821 à 1872 :
épîtres, énigmes, acrostiches, chansons, stances, etc. Il est dédié : « À mon fils », Louis-Victor Donnadieu (Donnadiou). L’auteur
est un félibre de Marseille, qui a recueilli des pièces de jeunesse (
Meis Proumiers Vers
) et des pièces plus tardives : une pièce
de 1848 sur la République, une dédiée à Napoléon III (1866), une à la gloire de Pierre Puget (
Uno Vouax Phocéénno
), une de
1872 sur une ascension en ballon... Parmi les dédicataires de certaines pièces, on relève les noms de Jean-Baptiste Blanc, Pierre
Belot, Ernest Rolland, Jules Lejourdan, Victorine Tombarelly, etc.
46.
félibrige
. Manuscrit autographe signé par J.J.E. Manuel,
Lou Felibre Descounsoula, conte et poësio diverso
,
1860-1863 ; cahier petit in-4 de 171 pages, cartonnage dos basane violette ; en provençal.
200/250
Manuscrit inédit d’un félibre né à Faucon (Basses-Alpes), demeurant à Tarascon et séjournant souvent à Graveson :
Le Félibre désolé, contes et poésies diverses
, recueil de fables, épitaphes, épigrammes, proverbes, moralités, contes, etc., écrits sur
deux colonnes, précédé d’un avertissement, d’une lettre-dédicace à Frédéric Mistral avec la réponse de Mistral, et complété
par des notes.
R47.
Léonard FOUJITA
(1886-1968). Lettre dictée, 1
er
novembre ; 2 pages in-8 (traces de scotch).
50/60
André Salmon étant occupé, il a parlé de l’article à Robert Rey, qui ne pourra pas l’écrire avant décembre. « J’ai beaucoup
de travail en ce moment et ne dispose pas d’assez de temps pour m’occuper de cet article comme il le faudrait ». Il demande
de trouver un autre critique, désolé de faire faux bond, mais « je n’ai pas une toile chez moi et je dois préparer plusieurs
expositions »…
48.
FirminGÉMIER
(1869-1933) acteur et metteur en scène. 3 L.A.S. et 3 L.S., 1931-1932, au peintre LouisAnquetin ;
6 pages in-4.
100/120
Évocation de souvenirs anciens, et de la création de
La Rabouilleuse
en mars 1903... « Je n’ai jamais été soutenu ni par l’Etat
(tu connais ça) ni par un mécène. Le mécène est un bonhomme riche, il faut être
très gentil
avec lui, faire partie de son écurie.
Je ne connais pas de gens riches. Si j’avais été allemand, américain, russe, j’aurais fait de grandes choses. Voilà tout. C’est
raté. »… Il recommande un restaurateur de tableaux, Henri André : « je voudrais donner ce tableau soit au Théâtre de l’Odéon,
ou ce qui serait mieux au Luxembourg »… En février 1932, il espère « partir pour Berlin dès les premiers jours de mars et pour
6 semaines. Pour tourner un film – quand on a faim »… Etc.
49.
Edmond et Jules de GONCOURT
(1822-1896, 1830-1870). Notes autographes pour
La Fille Élisa
, [vers 1862-
1875] ; un volume petit in-4 de 23-3 feuillets in-4 ou in-8, bradel vélin rigide ivoire à recouvrements, titre en long
sur pièce de maroquin rouge (
reliure de l’époque
).
3.000/4.000
Recueil de notes préparatoires pour le roman
L
a
F
ille
É
lisa
, sur les femmes, les prisons de femmes et la prostitution.
Ce volume, qui rassemble des notes de formats divers et un carnet de travail, fut composé par Alidor Delzant (1848-1905),
secrétaire puis légataire universel d’Edmond de Goncourt, biographe des frères Goncourt. Les principales notes furent prises
par les deux frères après leur visite à la maison centrale de Clermont, en octobre 1862, et ont servi de documentation à Edmond
pour la rédaction du roman
La Fille Élisa
, commencé après la mort de Jules, et publié en 1877. Une couverture de papier
marbré porte le titre autographe par Edmond :
Projet de roman
, puis sur une étiquette le titre
La fille Elisa
, avec des références
bibliographiques (
Les Femmes en prison
, par J. Mallet,
Les Établissements pénitentiaires
par le vicomte d’Haussonville, la
Revue pénitentiaire
, etc.). Aux notes mêlées des deux frères, prises sur le vif ou au fil des lectures, s’ajoutent des feuillets collés
avec d’autres notes et quelques coupures de catalogues de libraires. On relève notamment des observations sur l’uniforme des
prisonnières de Clermont, une maquerelle, une sage-femme, un cimetière du bois de Boulogne, etc. ; un compte-rendu d’audience
aux assises (procès du meurtrier d’une femme) et de saisissants portraits de différents personnages dont nous citerons celui
de l’Abbesse : « Poses abruties, rire bestial, les deux coudes sur la table, les reins en arrière, avachie dans une pose de vacherie ;
des mains bêtes et s’occupant des traitements avancés sur le bois de la table. Voix de Juive allemande d’une mère Rachel, une
voix où il y a de la coasse de l’usurier et du gazouillement de la négresse. Beaux mouvements bestiaux des étirements vacheux :
un rire qui montre toute la rangée des dents d’en haut, des bâillements vagues cachés de la main, paupières un peu abaissées