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40.
Pierre DRIEU LA ROCHELLE
. Manuscrit autographe,
En Afrique
, [avril 1944] ; 10 pages et quart in-4 (petite
fente au premier feuillet).
1.200/1.500
Cri d’alarme contre l’abandon de l’Afrique du Nord à l’influence russe et communiste, publié dans
Révolution
nationale
(n° 130) le 8 avril 1944. Le manuscrit, sur papier bleu, présente des ratures et corrections.
Les Américains-Anglais font aux Russes de vastes concessions en Afrique du Nord, et si les diplomates et agitateurs russes
sont à Alger, ce n’est pas le fait du général De Gaulle ; l’action communiste et l’action saxonne sur les indigènes assurent que
la prise administrative des Français va s’user rapidement. « C’est ici qu’apparaît l’audace du jeu russe qui ne se contente pas de
saper les avancées du barrage arabe en Syrie, en Palestine, en Irak, mais qui va jeter le trouble jusque dans le fond de ce barrage,
dans le monde arabe occidental, en Algérie, dans le Maghreb »… Il doute que les Anglais soient de force à déclencher une guerre
sainte de l’Islam contre le communisme, et les Allemands ont déjà trop négligé la Méditerranée en 1940, alors qu’ils auraient
dû déclencher des révolutions socialistes sur ses rives européennes pour en assurer la garde. L’Europe « n’a plus une minute
à perdre pour se sauver. Cette Europe si petite, si pauvre. […] Mais c’est l’union surtout qui lui manque […]. Si cette union,
qui ne peut être fondée que sur le socialisme européen, se faisait, certes l’Europe avec plus de 300 millions d’hommes, qui sont
les plus intelligents, les plus cultivés, les plus riches de tradition et de continuité, les plus braves, pourrait aisément primer sur
les 130 millions d’Américains, dont 12 millions de nègres, qui traînent après eux 80 millions de Sud-Américains récalcitrants,
sur les 44 millions d’Anglais qui traînent après eux 300 millions d’Indiens mécontents, sur les 80 millions de Grands-Russes
qui traînent après eux 100 millions d’allogènes »… Cependant en l’absence de cette union européenne, « De Gaulle, qui est le
Colonel de la Rocque – en un peu mieux, tout de même –, qui a comme chef de cabinet M. Palewsky, demi-juif polonais, pour
Fouquier-Tinville le général enjuivéWeiss etc. refait la politique du Front Populaire en Afrique » ; en témoigne l’ordonnance du
7 mars 1943 reconnaissant l’égalité des droits des Français musulmans et non-musulmans d’Algérie, que Drieu cite
in extenso
:
« c’est bien l’embryon d’une législation de Bas-Empire, c’est bien le chienlit des races confondus posée en principe »…
41.
Pierre DRIEU LA ROCHELLE
. Manuscrit autographe, [fin avril 1944] ; 4 pages et demie in-4.
500/600
Présentation et notes pour
La Trahison en Afrique du Nord, vue par un Américain, avec des commentaires de Drieu la
Rochelle (II)
, publication en français, dans
Révolution nationale
(n° 133) du 29 avril 1944, d’un article paru en juillet 1943 dans
le
Saturday Evening Post
. « Ce petit travail est dédié particulièrement aux collaborationnistes anglophiles et américanophiles
de la Résistance, qui ignorent aussi bien la langue anglaise que la politique en général. Mais, sans ironie, aux braves types qui
se font mettre dedans là comme ailleurs, jusque par-dessus la tête. Tout cela n’est rien à côté de ce qui s’est passé à Téhéran »…
Suivent 37 notes (les deux dernières barrées) : « 1. “Caricature des Français”. Darlan est le type du politicien démocrate, de
l’opportuniste de couloirs, du maçon louvoyant que les Anglais et les Américains ont cultivé en France depuis vingt ans. […]
5. Avant Giraud, les Américains avaient sollicité d’autres personnages. D’abord, un chef fasciste dont le nom dans cette affaire
ferait sensation. Ensuite, longuement, Weygand […]. 6. Giraud, prisonnier, n’avait pas été à l’écart de la politique. On lui avait
proposé de remplacer Weygand en Afrique pour y soutenir la politique de collaboration et il n’avait pas dit : non »… Outre
quelques remarques ironiques, ces notes comprennent des observations sur le débarquement anglo-américain en Afrique du
Nord, les généraux Béthouart et Noguès, De Gaulle, les Internationales, les Français « escamotés par leurs chefs »…
42.
Raoul DUFY
(1877-1953). 2 L.S. (la première avec 3 lignes autographes), 1948-1951, à son amie Marcelle Laclais
à Marseille ; 2 pages in-4 dactylographiées.
300/400
Perpignan
15 mars 1948
. Nouvelles de leurs amis et condoléances…« Pour ton lumbago je te conseille le traitement
électrique : diathermie profonde. C’est ce que Berthe vient de faire et elle s’en trouve très bien ». Il va mieux mais a eu un
coup dur, « et comme je suis à la diète […] j’ai perdu un peu de forces »…
Paris 19 octobre 1951
. Il revient d’un long séjour en
Amérique, « tellement occupé par les soins et toutes les autres choses que j’ai bien négligé toute correspondance. Et puis, c’était
toujours la même chanson : dire que j’allais mieux sans que ce soit absolument vrai. Mais aujourd’hui, après ce long et dur
traitement, je peux dire que je suis vraiment amélioré ». Ils descendront bientôt dans le Midi et espèrent l’y voir. Il la félicite
pour son mariage et leur envoie « tous nos vœux à tous les deux »…
43.
Georges ENESCO
(1881-1955). P.A.S., 1947 ; 1 page in-4.
300/400
Réponses à un questionnaire. Il a senti naître sa vocation « à 4 ans », mais il a consacré dans sa jeunesse le moins de
temps possible au violon, « instrument chantant, mais limité. À 5 ans on m’a donné un piano ; c’est alors que j’ai commencé à
composer
, et je suis resté
compositeur
». Il considère la France, après son pays natal, comme sa secconde patrie, et il y a vécu ses
meilleurs souvenirs musicaux : « mon
Poème Roumain
chez Colonne (1898), ma 1
ère
Symphonie
chez Colonne en 1906, mon
Œdipe
à l’Opéra (1936) ». Il ajoute : « Je n’aime interpréter que de la bonne musique, et je n’ai pas le temps, vu que je compose
la plupart du temps, d’avoir un “hobby” ».