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208.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte deMIRABEAU
(1749-1791). Manuscrit avec additions et corrections
autographes,
Précis de la dissertation Allemande (sur les causes de l’universalité de la langue Françoise) qui a
partagé le prix de l’Académie de Berlin
, [vers 1784-1785] ; 38 pages in-fol. en 2 cahiers.
3.500/4.000
Sur l’universalité de la langue française, à propos du texte de Johann Christoph Schwab (1743-1821), primé
ex aequo
avec celui de Rivarol, par l’Académie de Berlin, le 3 juin 1784, sur le sujet mis au concours : « Qu’est-ce qui a rendu la langue
française universelle ? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? Est-il à présumer qu’elle la conserve ? ». Selon C.N. Allou,
auteur d’un
Essai sur l’universalité de la langue française
(Firmin Didot, 1828), le mémoire de Johann-Christoph Schwab,
professeur de philosophie de Stuttgard, fit l’objet d’une analyse lue en séance publique par Jean-Bernard Mérian (1723-1807),
puis publiée dans les
Mémoires
de l’Académie de Berlin pour 1784-1785, analyse dont le manuscrit fut révisé par Mirabeau
et retrouvé dans ses papiers. C’est notre manuscrit, qui a été publié, en 1797, à la suite des
Lettres
de Mirabeau à Chamfort. Il
est en effet abondamment corrigé par Mirabeau, avec une quarantaine de corrections et additions autographes, plus d’autres
corrections d’une autre main, probablement de Mérian. Le titre est de la main de Mirabeau :
Précis de la dissertation Allemande
(sur les causes de l’universalité de la langue Françoise) qui a partagé le prix de l’Académie de Berlin
, ainsi que cette note : « Ce
précis a été lû dans l’assemblée publique de l’académie de Berlin par M. Mérian ». Les nombreuses modifications de la main de
Mirabeau témoignent d’une lecture attentive de ce manuscrit : correction de termes ou de tournures de phrase plus allemands
que français (« ramifiés » à la place d’« ébranchés », « soulevoient » à la place d’« excitoient », « assurèrent une fortune » au
lieu de « font une fortune », « l’honneur d’être nommé » au lieu de « la peine », etc.), clarification du style parfois embrouillé
(« Non seulement » à la place de « Il s’en faut de beaucoup que », suppression de répétitions…). Mirabeau développe aussi les
remarques sur le moment propice d’arrêter l’évolution d’une langue : « Toutes les langues n’ont-elles pas besoin dans ce but
d’un travail philosophique qui classe les mots par familles, fixe les expressions, par genre, désigne et détermine les nuances par
acception ? »… Etc.
209.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU
. Manuscrit avec additions et corrections
autographes, le premier fragment signé « Le C
te
de Mirabeau » et daté du 18 mai 1790 ; 15 pages in-4 (cotes
d’inventaire notarial).
1.500/2.000
Discours sur le droit de guerre et de paix, et projet de décret, fragments des interventions deMirabeau dans la discussion
de la question constitutionnelle de savoir si la Nation doit déléguer au Roi l’exercice du droit de la paix et de la guerre. Un
important fragment de 12 pages (sur 3 feuillets doubles, numérotés 2, 8 et la conclusion), signé et daté du 18 mai 1790, provient
du brouillon de son discours prononcé le 20 mai 1790 à l’Assemblée Nationale, dicté à deux secrétaires différents, et fortement
corrigé par Mirabeau ; trois pages sont le brouillon du projet de décret présenté le 22 mai, après un nouveau discours. Les textes
ont été recueillis dans les
Œuvres de Mirabeau. Les Discours
(Fasquelle, 1921, p. 35-83).
Dans son discours, Mirabeau a biffé des passages, et est intervenu pour modifier sa rédaction et insérer des ajouts parfois
importants. Citons celui-ci : « Ne s’agit-il donc que d’une guerre défensive ; ou l’ennemi a commis des hostilités, voilà la guerre,
ou sans qu’il y ait encore des hostilités, les préparatifs de l’ennemi en annoncent le dessein et déjà par cela seul la paix n’existe
plus. La guerre est commencée. Il est un troisième cas ; c’est lorsqu’il faut décider si un droit constaté ou usurpé sera repris ou
maintenu par la force des armes et je n’oublierai pas d’en parler. Mais jusque là je ne vois pas qu’il puisse être question pour le
Corps Législatif de délibérer. Le moment viendra où les préparatifs de défense excédant les fonds ordinaires, lui seront dénoncés,
et je ferai connoître quels sont alors ses droits »… La conclusion du discours est complète ; Mirabeau y ajoute notamment de sa
main : « Et ensuite je propose de décréter comme articles constitutionnels 1° que l’exercice du droit de faire la paix ou la guerre
sera délégué concurremment au pouvoir législatif et au pouvoir executif de la manière suivante »…
Dans le projet de décret, dont manquent seulement les trois premiers articles (la fin du 4
e
a été biffée, et les autres articles
(5° à 11°) renumérotés de 4° à 10°, Mirabeau est notamment intervenu pour supprimer le droit du Corps législatif de requérir
le pouvoir exécutif de prendre les moyens de négocier la paix, et pour peaufiner la clause sur l’éventuelle improbation du corps
législatif de la guerre, obligeant le pouvoir exécutif à la faire cesser, « les ministres demeurant responsables des délais »…
210.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU
. Manuscrit avec additions et corrections
autographes,
Sur les demandes et prétentions de divers Princes d’Allemagne, qui ont des propriétés dans les
Provinces d’Alsace et de Franche Comté
, [février 1790] ; 7 pages grand in-fol. et 1 page in-4.
1.500/2.000
Mémoire inédit sur les prétentions féodales de princes étrangers en Alsace et Franche-Comté, préparé à la demande
de Mirabeau par le littérateur et diplomate Claude-Charles de Peyssonnel (1727-1790), et corrigé par lui.
Ce mémoire est mentionné par Lucas de Montigny, fils adoptif de Mirabeau, au tome VII des
Mémoires biographiques,
littéraires et politiques
de Mirabeau (Delaunay, 1835, p. 87-88) : « Le 11 février 1790, l’Assemblée avait eu connaissance d’une
démarche de quelques princes d’Allemagne qui demandaient que les décrets réformateurs du 4 août ne fussent pas appliqués
à leurs possessions d’Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté. Nous dirons seulement, à propos de cet incident, que Mirabeau
voulait combattre tout de suite cette prétention, non sous le rapport, soit de l’équité, soit de la politique, mais d’après les principes
du droit germanique, “une des choses inutiles”, disait-il à l’Assemblée, “que j’ai apprises dans ma vie” ; mais la demande ayant
été renvoyée au comité féodal, Mirabeau fit préparer pour le débat ultérieur une dissertation que nous avons, écrite de la main
de Peyssonnel, corrigée par Mirabeau », mais dont il ne fit pas usage. Parmi ces princes, Lucas de Montigny cite le prince de
Wirtemberg, le duc des Deux-Ponts, l’électeur de Trèves, le margrave de Bade-Dourlach, le landgrave de Hesse-Darmstadt, le
prince de Salm, le prince de Nassau-Saarbruck, le prince de Limbourg, le comte de Linange, l’évêque de Bâle, l’évêque de Spire,