Page 40 - cat-vent_piasa11-12-2012

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121.
Edgar quinet
(1803-1875). M
anuscrits
et
brouillons
autographes, [1870-1871] ; environ 85 pages in-fol. ou in-4.
500/600
Ensemble de manuscrits fragmentaires de premier jet et d’ébauches, en grande majorité relatifs à la
guerre de
1870-1871. —
En Avant !
... « Au bruit des bombes, au seuil de cette année 1871 (il dépend de nous qu’on l’appelle l’année de la victoire !), calculons nos chances.
Comparons la France à l’Allemagne ; voyez où elles sont arrivées l’une et l’autre »... —
La Victoire morale
. ... « Au nom de la fraternité
dont on parle tant, nous devons à nos frères allemands de leur donner une leçon exemplaire qu’ils n’oublieront jamais [...] Chargez
donc vos armes ; visez juste, tirez tranquillement, libéralement, consciencieusement. C’est aujourd’hui le premier et le dernier jour de
la philosophie, telle qu’ils nous l’ont faite »... — ...« Si vous tombiez (ce que je ne puis admettre), voyez la ruine ; je ne dis pas seulement
ruine publique, je dis ruine privée. Pour accomplir leurs projets insensés, ils ont besoin d’argent. Et où prendront-ils ces milliards, si
ce n’est dans notre avoir »... Il ne s’agit donc pas de sauver l’honneur mais de vaincre à tout prix, de chasser les barbares... — ...« Vous
connaissez la nouvelle circulaire de M
r
de B
ismark
. [...] Ce qu’il y a de pis dans l’abus de la Force, c’est la tentation de le faire passer
pour la modération et la raison. Pourquoi ne pas dire à la façon des orientaux : je suis fort, vous êtes faible ; je suis le maître, vous êtes
l’esclave. Obéissez ne raisonnez pas »... — Plus des pages sur les méthodes scientifiques, les femmes impudiques de l’Empire, des notes
bibliographiques... etc. Les manuscrits présentent de nombreuses ratures, corrections et additions.
122.
Jean-François RAFFAëLLI
(1850-1924) peintre. L.A.S., Asnières 7 juillet 1891 ; 1 page in-8.
80/100
« Je suis très touché de l’idée que vous me soumettez d’écrire un livre sur mon œuvre. Je viens vous demander d’en venir
aimablement causer avec moi Samedi, si rien ne vous empêche, à midi. Présenté par mon bon ami H
uÿsmans
vous serez le bien venu ;
vous déjeunerez avec nous, et nous causerons »…
123.
Jean-François regnard
(1655-1709) auteur dramatique. N
otes
autographes ; 2 pages obl. in-12.
250/300
Notes historiques diverses (fragment) : « En 1580 la coqueluche, et la peste qui tua pres de la quatriesme partie du peuple. – Joyeuse
epouse une belle sœur du roy. […] Le duc d’Albe gouverneur des provinces fit tuer par la main du boureau plus de 18 mil persones. –
Villequier surintendant des finances autheur des edits brutaux et fort odieux »…
Ancienne collection
V
illenave
.
124.
Henri de régnier
(1864-1936). M
anuscrit
autographe signé,
La Vie littéraire
, [1925]
; 6 pages in-4.
150/200
Chronique consacrée à V
ersailles
, à propos de
Versailles inconnu
de Pierre de N
olhac
,
Ange-Jacques Gabriel
du comte de F
els
, et
Le Palais du Louvre
d’Henri V
erne
. « Depuis que M. de N
olhac
a cessé de “conserver” la royale et magnifique demeure, il s’y est passé
plusieurs événements notoires. On y a expérimenté un nouveau procédé pour le nettoyage des statues et on a dévasté une partie
du parc par d’absurdes et meurtrières coupes d’arbres. Mais ce n’est pas de ce Versailles d’aujourd’hui que s’occupe M. de Nolhac.
[…] Il nous convie à l’accompagner dans certaines parties du château non offertes à la visite du public et qui constituent ce que l’on
appelait les “petits cabinets du Roi” […] et qui composaient un véritable labyrinthe »… Etc.
125.
Jean-Pierre Abel rémusat
(1788-1832) le grand sinologue. 11 L.A.S., 1826 et s.d., à la marquise de M
ontcalm
 ; 13 pages in-8, un en-tête
Bibliothèque du Roi
, adresses (qqs lég. mouill.).
400/500
J
olie correspondance à
l
aristocrate
bossue qui
tint un des
plus
influents
salons de
la
R
estauration
. Assurément, « si j’étois le disciple aveugle
des Chinois que vous supposez, j’abandonnerois mes maîtres en les voyant mal penser des femmes. Je me rappelle confusément le
passage qui vous a choquée. Ceux qui l’ont traduit y ont cru voir un souvenir du péché originel. Mais […] les femmes ont si bien réparé
ce premier tort, qu’il y a plus que de l’injustice à le rappeler. Les personnes qui ont le bonheur de vous connoître auroient une belle
réponse à faire à ce malavisé d’auteurs chinois »…
Dimanche 
: il lui fait porter « le 4
e
vol. de D
uhalde
. Il me semble que vous ne sentez
pas assez ce qu’il y a de mérite à pousser jusqu’au bout une pareille lecture »…
Ce lundi 
: il réclame de son temps « pour guérir d’un
rhumatisme et d’une commission ministérielle, deux maladies fort à la mode au tems où nous sommes, et dont l’une m’ote tous mes
moyens, et l’autre me prend tout mon tems »…
Ce samedi 
: convalescent, il déplore de ne pouvoir aller s’informer de sa santé à elle, et
retarder le moment de connaître personnellement M. de C
azalès
Ce vendredi
 : « si vous n’admettez les voyages que j’aurois en grand
nombre à vous offrir, j’ai peur de vous voir épuiser en peu de mois tout ce que l’Asie avoit d’agréable et de lisible »…
30 décembre
1826 
: ce n’est ni par oubli, ni par fausse modestie qu’il n’a pas mis ses propres ouvrages dans la liste demandée : « Le métier d’
érudit
a ses exigeances, et l’etat où j’ai trouvé cette branche études m’a imposé non des travaux brillans où je n’eusse pas réussi, mais des
compilations, des dissertations, & jusqu’à des rudimens, que tout le monde peut faire, et que personne ne peut lire. Je répugnois à me
montrer à vous avec cet attirail pédantesque »…
Ce vendredi 
: il n’aurait dans la journée « qu’un moment qui m’est pris habituellement
par les Sciences, les Commissions et les conférences administratives »…
30 janvier 
: le
Hoassian
peut rester chez elle ; Rémusat est
« comme ces bibliomanes qui ont plus de livres qu’ils n’en peuvent lire. J’en réunis, surtout dans mes études, pour
être complet
, et j’y
jette rarement les yeux »…
14 décembre 
: « C’est un adoucissement dans la douleur que de voir qu’elle n’est pas tout à fait indifférente,
et le poids s’allège par le plus petit partage »…
126.
Ernest RENAN
(1823-1892). L.A.S., Paris 8 août 1855, [à Charles W
addington
] ; 2 pages in-8.
150/200
B
elle
lettre
remerciant de l’envoi de
Ramus, sa vie, ses écrits et ses opinions
. « Je me suis confirmé dans mon antipathie contre
cette scolastique dégénérée et dans ma reconnaissance pour ceux qui nous en ont débarrassés. Il est impossible de présenter d’une
manière plus vivante que vous le faites l’état intellectuel, les intérêts, les préjugés, les passions du temps où a vécu votre héros. Je
vous félicite bien de vous être toujours assujéti aux faits et aux documents, et d’avoir évité cette recherche vaine d’intérêt qui fait
fausser presque toujours la physionomie des temps pour les subordonner à de récentes catégories. Votre livre réalise pour moi l’idéal