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107. [
Pablo NERUDA
(1904-1973)].
Delia del CARRIL
(1884-1989) peintre et graveur argentino-chilienne, épouse
de Pablo Neruda. L.S. avec 5 lignes autographes, Santiago du Chili 23 septembre 1952, à Paul et Dominique Éluard ;
1 page in-fol. dactylographiée.
300/400
Longue lettre sur le retour triomphal de Pablo Neruda au Chili en 1952, après son exil politique de trois ans. Si elle
n’a pas écrit depuis si longtemps à ses « chéris, très chéris, à tout jamais chéris », c’est que « la tâche qui m’était désignée par un
obscur destin était un peu trop lourde pour mes épaules de fourmi, bien que nous savons tous la force inouïe que les fourmis
sont capables de déployer. […] Après sept mois, dont deux en Argentine, j’ai pu faire le télégramme qu’il attendait pour rentrer
dans son pays. (Pardon, il, c’est Pablo) ». Des milliers de personnes, attendaient le poète à sa descente d’avion. Suite à des
malentendus, elles avaient fait, à l’annonce de son arrivée, quatre fois le chemin jusqu’à l’aéroport, deux jours durant : « Cette
fidélité d’une énorme foule a décidé ce gouvernement ennemi à laisser passer Pablo le plus vite possible pour ne pas provoquer
une réaction violente. L’annonce qu’avait fait le préfet de police qu’il arrêterait Pablo à son arrivée a fait prendre la décision à des
milliers et des milliers d’hommes et de femmes d’empêcher cela ». Le gouvernement a donc radicalement changé son attitude, et
« le parti du Président Videla qui a persécuté Pablo et les communistes, a été mis dans le plus grande honte »…Malgré le succès
des élections, elle continue à s’inquiéter de l’avenir, ne faisant que peu confiance au nouveau président, le général Ibanez, qui
avait auparavant été un dictateur chassé du pouvoir par de violentes grèves générales, mais que le peuple a réélu « parce qu’il a
promis de châtier et de balayer le parti de cet ignoble président qui n’a fait que s’enrichir »…
108.
Jean PAULHAN
(1884-1968). L.A.S.,
Paris
27 février 1934, à Ole Winding à Chantilly ; 3 pages in-8, en-tête
nrf
,
enveloppe.
150/200
Il a lu l’essai de Winding (journaliste et critique danois) avec « un plaisir mêlé de gêne. Il arrive que vos réflexions soient
justes et fines. (Et parfois saisissantes. Je songe particulièrement à celles qui ont trait au mensonge de la société, au destin de
l’âme, à la nature de nos “découvertes”.) Mais elles sont terriblement desservies par une langue ambiguë, confuse, incorrecte
et qui laisse
constamment
votre lecteur en doute sur l’exactitude de la pensée qu’il vous attribuait d’abord ». Il en donne
7 exemples, pour lesquels il donne une nouvelle version à l’encre rouge. Il s’excuse d’insister : « Je ne le ferais pas, si votre
pensée n’exigeait aussi vivement une précision, hors de laquelle elle n’est pour nous que confusion et que vague »…
*109.
PEINTRES
. 4 L.A.S.
200/300
Lawrence Alma-Tadema, Édouard Detaille (1889, rapportant une conversation avec Meissonier), Jean-Léon Gérôme
(commentaire de son tableau
Acteurs essayant des masques
), William Charles Ross (1845, à James Reynett).
110.
PEINTRES
. 9 L.A.S.
150/200
Maurice Barraud, Emmanuel Bellini, Yves Brayer, André Dunoyer de Segonzac, Jean-Louis Forain (plus une de son
fils Jean-Loup), Michel Kikoïne (à G. Pillement, au sujet de son travail sur
Les Enfants d’Israël
), Marie Laurencin, Pierre
Letellier.
111.
PEINTRES
. 12 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. à Madeleine Marceron.
150/200
Michel Ciry (plus 2 cartes), Henriette Gröll, Thérèse Manessier, André et Jean Marchand, Robert Rey, Fernand Sabatté
(2), Ginette Signac (2), Gustave Singier, Stival (2). On joint un feuillet d’esquisses d’un « projet de Jean Marchand pour la
Mairie de Louveciennes », un portrait aquarellé, et un carton pour vernissage d’exposition Fautrier (1942).
112.
Edgar quinet
(1803-1875). 2 L.A.S., Veytaux (Suisse) juin-juillet 1870, [à Jules Steeg] ; 4 et 3 pages in-8.
150/200
Belles lettres politiques.
23 juin 1870
. Il salue l’apparition du
Progrès des communes
auquel il souhaite de porter la
vie dans tous les coins de la France. « Partout, la civilisation grandit, autour de nous, avec la liberté, et la dignité humaine. La
France seule ne restera pas comme un point noir, sur la carte du monde social. Ne nous accoutumons pas à cette nuit morale
qui nous enveloppe. Luttons, jusqu’à notre dernier jour, contre notre vieil ennemi, le pouvoir absolu, quels que soient les noms
nouveaux qu’il se donne »...
5 juillet 1870
, il renouvelle son soutien : « c’est là le commencement et la fin. Il s’agit de porter la
vie publique là où l’on a mis la mort ». Et il cite le modèle démocratique suisse, « où le moindre paysan agit sur la commune, le
canton, et prend sa part de discussion dans tous les grands intérêts de l’État », alors que la France est « condamnée, à ce degré
inférieur où l’habitant des campagnes n’est rien que l’agent muet d’un grand chef qu’il ne connaît pas ? Aidez-nous à sortir de
cette condition barbare dont l’Europe ne veut plus. Polissez-nous, civilisez-nous. Il est temps que nous devenions hommes »...
On joint 3 L.A.S. adressées à Jules Steeg par Jacques Reclus (Bergerac 1870), Élisée Reclus (1875), Jules Simon (1870) ; une
belle L.A.S. de Jules Steeg à M. Pédégert (Libourne 1867) ; une carte de visite autogr. de F. Buisson.