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été prononcé par la compagnie elle-même (et tel est le fait dans sa plus rigoureuse exactitude) n’est-il pas étrange qu’elle en
veuille conclure une extension de son privilege ? » (p. 3) ; la correction du mot « affaire » en « speculation » (p. 5) ; ainsi que les
additions marginales, « Leur valeur primitive est-elle de 500
ff
ou de 10 000
ff
? C’est ce qu’on laisse dans une obscurité parfaite »,
et « confusion de choses, de formes et d’idées » (p. 6)…
On joint un autre manuscrit ayant servi à la documentation de Mirabeau et provenant de ses papiers (4 et 2 pages in-fol.),
deux questionnaires avec réponses sur le Commerce (19 questions) et sur la Banque royale (5 questions) ; quelques corrections
ne semblent pas être de la main de Mirabeau.
315.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU
. Manuscrit (fragment) avec corrections autographes,
[
Projet d’adresse au Roi pour le renvoi des ministres
, présenté à l’Assemblée Nationale le 16 juillet
, 1789] ;
2 pages in-4, paginées « 9
e
» et« 10
e
» (cote d’inventaire).
1.200/1.500
Demande de renvoi des ministres du Roi. Fragment du projet d’adresse qui fut publié dans son intégralité dans la
Dix-
neuvième et dernière lettre du comte de Mirabeau à ses commettans. Du 9
juillet jusqu’au 24 du même mois
. Ce projet avait
fait l’objet d’échos dans
Le Point du jour
du 17 juillet 1789, le
Journal de Paris
du 18, etc.
Le présent feuillet, de la main d’un secrétaire, correspond au passage où l’on insiste sur les risques que les ministres
représentaient pour le règne de Louis XVI : « Etoient-ils bien sûrs, ces courtisans de violence, que tout eut fléchi sous
l’impetuosité de leurs mouvements, que le desespoir des peuples eut été facile à contenir, que 25 millions de françois eussent
subi les lois de leur despotisme », jusqu’à « votre indulgence ne doit pas protéger ceux qui ont creusé sous nos pas l’abyme
que vous venez de fermer »… Il présente plusieurs corrections autographes d’un ou de plusieurs mots : « on ne peut nous
supposer », etc., et des suppressions intéressantes. Citons ce passage barré dans le manuscrit, après avoir été corrigé : « Ces
conseillers perfides auroient-ils osé imposer à V.M. de faire venir des troupes etrangeres ? Mais où les auroit-on prises ? Qui
les auroit soudoyées ? Comment leur eut-on assuré des subsistances ? Quand partout il auroit fallu non recevoir l’impôt mais
l’arracher : un Royaume de 25 millions d’ames, est-il facile à subjuguer ? S’il est possible de le demembrer, est-il possible de
l’asservir et de le detruire ? »…
316.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU
. Manuscrit avec corrections autographes,
Adresse des
Amis de la Constitution à l’Assemblée Nationale
, séance du samedi soir 6 novembre [1790] ; cahier de 6 pages
in-fol. (cote d’inventaire).
2.500/3.000
Adresse des Jacobins pour préserver le bâtiment du Jeu de Paume, et immortaliser le souvenir du serment qui y fut
prononcé sur un tableau offert à l’Assemblée Nationale. [Le 28 octobre, Dubois-Crancé avait présenté aux Jacobins une
motion pour la commande à David, par souscription, d’un grand tableau (et de sa gravure) représentant le Serment du Jeu de
Paume, prêté le 20 juin 1789 dans la salle du Jeu de Paume de Versailles par les députés du Tiers-État.]
Cette adresse fut lue à l’Assemblée Nationale le 6 novembre 1790. Le manuscrit, de la main d’un secrétaire de la Société des
Amis de la Constitution de Paris, est celui qui a servi pour la lecture : des barres au crayon marquent le découpage des phrases
pour l’orateur ; il présente des corrections de la main de Mirabeau ; il fut ensuite envoyé à l’impression, comme en témoigne la
note : « Envoyer l’epreuve à M. Mirabeau l’aîné. Vafflard ».
La Société des Amis de la Constitution veut attirer l’attention des députés « sur le sort d’un monument sacré » qu’il faut
sauver des ravages du temps, ce lieu qui a servi d’asile aux « dépositaires de la Souveraineté du Peuple, contens de pouvoir graver
sur les murailles les droits éternels des nations, la première explosion de leur courage fut un serment solemnel de ne se séparer
qu’après avoir conquis la Liberté » ; ce tableau historique du 20 juin 1789, « c’est à l’immortel pinceau, c’est à l’impérissable
burin à le retracer ». L’adresse conclut : « Ô premiers Législateurs des François ou plutôt premiers orgânes des loix de la nature
couronnez nos vœux, en agréant l’hommage du tableau qui représentera votre héroïque serment ! il sera éternel ce monument
dédié au tems & à la Patrie, si, placé dans la salle même de vos assemblées, il a sans cesse pour spectateurs des hommes capables
d’imiter le patriotisme dont il retracera l’image ».
Le manuscrit présente une douzaine de corrections, modifications et additions de la main de Mirabeau, qui a apporté au
texte un certain nombre d’améliorations stylistiques : interversions, expressions plus heureuses (« indifférence » à la place
d’« inconséquence », « amoncelées » à la place d’« élevées », « ces palais, orgueilleuse retraite des dominateurs de la terre »
à la place de « ces palais somptueux, mais impénétrables des maîtres de la terre », « à jamais » à la place de « toujours »),
augmentation du beau mouvement oratoire où est représenté le « peuple immense » se pressant autour de la salle du Jeu de
paume à Versailles, attentif « comme s’il avoit pu voir à travers les murs ; silencieux », etc.
Reproduction page précédente
317.
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte deMIRABEAU
.Manuscrit avec additions et corrections autographes,
Préface
, [1790] ; 24 pages in-4 (cote d’inventaire notarial).
3.500/4.000
Préface pour un projet de nouvelle édition du célèbre texte,
A
ux
B
ataves
sur
le
S
tathoudérat
(1788), adresse par
laquelle Mirabeau proposait aux patriotes hollandais un « tableau des droits » en 26 articles, embryon de la
Déclaration des
droits de l’Homme et du Citoyen
, qui sera adoptée en France en août 1789, par l’Assemblée constituante.
Mirabeau rappelle les circonstances de la publication de son texte en 1788 pour « la défense des patriotes Bataves », les
appelant au soulèvement ; mais, depuis, « la Révolution qu’appelloit le progrès des lumières » s’est accélérée en France, avec
l’adoption d’une Constitution « sur les bases de la liberté et de l’égalité ». En rappelant la nécessité pour les Bataves de se
débarrasser du Stathoudérat, il explique la nécessité de cette nouvelle édition : « Cet ouvrage a subi beaucoup de changemens ;
le plus considérable est la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen »… Etc.