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Sur ce manuscrit, de la main d’un secrétaire, Mirabeau a apporté d’importantes corrections et additions, en une
vingtaine d’endroits, parfois par des suppressions, ou des additions développées. Citons par exemple cet ajout à des réflexions
sur les progrès de la Révolution, accélérés par l’impéritie du gouvernement « et l’heureuse stupidité des aristocraties qui n’ont
pas même su compter avec lui comme en Hollande contre la liberté naissante » (p. 2)… Ou encore (p. 3) : « Et si la révolution
françoise a resserré les liens de l’obéissance dans les pays passablement combinés et paisiblement organisés, ou le bien est
ennemi du mieux ; dans ces pays où le gouvernement est sage et le peuple ménagé, elle a marqué irrevocablement le terme des
gouvernements arbitraires »… Citons encore ces lignes sur sa nouvelle édition (p. 10) : « La théorie a fait en deux années des
pas de géant ; l’expérience a acquis d’immenses richesses »…D’importants ajouts marginaux de sa main traitent de la liberté du
commerce (pp. 18-22) : « à supposer dans les provinces unies deux millions d’habitans, on calcule par tête, toutes compensations
faites la consommation des marchandises angloises à vingt florins. C’est un produit d’environ 40 millions de florins dont notre
traité pouvoit enlever la plus grande partie aux fabriques de
Londres, de Northwick, de Manchester
, &c. Ajoutez que par une
convention faite avec l’amirauté de Hollande la contrebande est permise, et les déclarations ou passeports absolument faux. […]
D’un autre côté les vins, les caffés, et surtout les sucres appellent notre attention sur le commerce des Bataves avec l’Angleterre.
Jusqu’à présent la Hollande a tiré la plus grande partie des sucres bruts de la France, mais depuis quatre à cinq ans les Anglois au
moyen de leur
Drawbach
sur les sucres rafinés, et par la grande quatité de sucres bruts qu’ils ont tirés de leurs isles, ont été en
état de vendre leurs sucres rafinés (
Lumps
) à beaucoup plus bas prix que les Hollandois, de sorte que les raffineries de Hollande
touchent à leur ruine. Et que deviendront alors tous nos sucres bruts ?... »... Etc.
Reproduction page 95
318. [
Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de MIRABEAU
]. Manuscrit provenant des papiers de Mirabeau,
Lettre
à mes compatriotes du Tiers Etat
, [vers 1789] ; 6 pages in-fol. (cote d’inventaire).
500/700
Intéressant manuscrit prenant la défense du Tiers-État, et notamment des artisans et journaliers… L’auteur déplore
la conjoncture : le sang versé par des compatriotes, la disette, la corruption, Louis le Bienfaisant souffrant de tenir le sceptre…
« Les Etats généraux sont assemblés, et le Roi, comme un bon pasteur, tend les bras à tous ses sujets. […] N’est-ce pas à notre
Roi que nous devons nous adresser, si nos concitoyens, nos compatriotes nous tyrannisent et nous écrasent sous le poids de
l’oppression ? Si on enlevait à la Majesté Royale le droit de juger ses sujets, elle deviendroit donc l’esclave de ses propres sujets,
et la Royauté, désormais chimérique, ne serait qu’un vain simulacre […] Ne craignez rien, vous dis-je, en osant adresser vos
justes plaintes au monarque même. Vous n’avez point de députés aux Etats généraux, pris dans votre classe propre ; ce sont
tous propriétaires qui vous représentent, et qui, par conséquent, sont intéressés à vous fouler et à vous écraser ; vous formez
cependant les six dixièmes de la nation »…
On joint 2 enveloppes avec cachet cire rouge aux armes de Sophie Monnier, à Mlle Michaud l’aînée, à Pontarlier (Franche-
Comté), et à l’adresse de son frère, Michaud, procureur du Roi du baillage de Pontarlier.
319.
Louis-Mathieu MOLÉ
(1781-1855) homme politique et ministre. L.S. comme Directeur général des Ponts et
Chaussées, Paris 8 mars 1813, au ministre des Finances Gaudin, duc de Gaëte ; 2 pages in-fol.
100/150
Le conseil municipal de Condes (Jura) a demandé à rétablir le bac sur l’Ain, à ses frais et avec droit de percevoir le péage :
les directeurs des Droits réunis et le sous-préfet ont été d’avis que le passage fût affermé au compte du gouvernement, mais les
ingénieurs des Ponts et Chaussées ont démontré que « ce passage n’était utile qu’à la commune de Condes, et à quelques autres
environnantes ; que ces produits ne couvriraient pas les dépenses d’établissement ni les frais d’entretien annuel, qu’il convenait
en conséquence de l’abandonner à la commune de Condes »…
320.
Gabriel Jean Joseph MOLITOR
(1770-1849) maréchal de France. L.A.S. comme général de brigade, Nesthal
2 vendémiaire VIII (24 septembre 1799), au général Soult ; 1 page et quart in-8.
200/300
Bataille de Näfels [25 septembre 1799 : victoire de Molitor sur les troupes autrichiennes du général Jellacic]. Il reçoit sa
lettre pour le mouvement de demain. « Un emissaire […] m’assure que l’ennemy est en marche depuis 8 h de ce matin pour
m’attaquer. Le logement du g
al
Jelachitz etoit fait hyer soir à Mutthorn : il doit y être arrivé cette nuit avec un renfort assés
considerable. Cet homme m’assure aussi que l’ennemy rassemble à toutte hâte des bateaux sur le lac de Valenstat. Il est possible
que l’ennemy ait appris le mouvement de demain et qu’il veuille le prevenir »…
321.
Gabriel Jean Joseph MOLITOR
. P.S. comme général de brigade, 7 vendémiaire VIII (29 septembre 1799) ;
1 page et demie in-fol. (lég. mouill.).
200/250
Copie conforme (transmise à Soult) d’une lettre que lui a envoyée le général Lecourbe, d’Altorf le 7 vendémiaire VIII [le
surlendemain, Molitor perdra, puis reprendra Näfels aux Russes commandés par Souvarov]. « Nous avons été malheureux,
mais notre tour viendra de nous venger : toutes les forces de l’ennemi s’étant dirigées sur ma Division, il n’est pas surprenant
qu’elle ait rétrogradée. Je me suis maintenu jusqu’à ce moment sur la rive gauche de la Reusse au Pont de Sudorf. Le général
Gudin a reçu le prémier à Urseren le choc de 25 000 Russes qui se sont dirigés par Altorf, le Schlakenthal et le Muttenthal.
Suvarouw est en personne à la tête de cette colonne »... L’intention de l’ennemi serait de marcher sur Schwyz, se réunir à
l’armée battue ou de percer sur Zürich ou Lucerne : « je préviens le Géneral Soult de la marche de Suvarouw, qui a passé lui-
même avant-hier soir à Altorf où il a dormi »…