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266 [MALVAUX (Abbé J. de)]. Les moyens de détruire la mendicité en France, en rendant les mendians utiles à l’Etat sans
les rendre malheureux ; extraits des Mémoires qui ont concouru pour le prix accordé en l’année 1777, par l’Académie
des Sciences, Arts et Belles Lettres de Chaalons-Sur-Marne.
Chaalons-Sur-Marne, Seneuze, Paindavoine ; Paris,
Delalain, 1780.
In-8, veau brun moucheté, filets dorés, dos lisse, tranches mouchetées (
Reliure de l’époque
)
.
400 / 500
Seconde édition, revue, corrigée et augmentée.
« Moyens propres à supprimer la mendicité (politiques, moraux, coactifs, etc.). S’attacher à détruire la mendicité illégitime.
Ce n’est pas par les hôpitaux, jugés néfastes, mais par le travail, qu’on aide les mendiants, qu’ils soient valides ou invalides ;
Malvaux admet néanmoins l’existence de bonnes œuvres, de Monts-de-Piété, de loteries, etc. Enfin, il propose de supprimer
ce qu’il estime être les sources de la mendicité, telles l’usure, la prostitution, etc. » (INED, n°
3039
).
Coiffes et coins usés.
267 MANUSCRIT : COMMERCE DES GRAINS. — Lettre d’un citoyen patriote au peuple sur la nécessité de la libre
circulation des grains dans tout le Royaume. [Non daté, vers 1789]. Manuscrit in-folio de 6 ff., couverts d’une écriture
moyenne assez lisible, à raison d’environ 30 lignes par page, avec de nombreuses corrections et biffures, en feuilles.
800 / 1 000
Ce manuscrit forme le brouillon d’un appel ou d’une plaquette qui ne semble avoir connu aucune publication.
Le contexte est celui des mois extrêmement troublés de juillet et d’août
1789
, où, dans le peuple, les traditionnelles émeutes
frumentaires se combinaient à des troubles d’un ordre nouveau pour constituer une agitation meurtrière, dont l’assassinat
de Foulon et Bertier à Paris avait été le prélude. L’auteur semble un patriote modéré : il cherche à calmer les agitations, dont
il dresse un tableau très complet, en présentant la nécessité de transporter du grain d’une province à l’autre sans être accusé
d’accaparement.
Le reproche, issu des perceptions d’Ancien Régime, courra pendant toute la durée de la Révolution, comme l’on sait : « Le
Roi, de concert avec l’Assemblée Nationale, ne cesse de vous défendre de porter le moindre obstacle à la libre circulation
des grains dans tout son royaume. Ces deffences ne peuvent être ignorées de vous : elles ont été publiées et affichées dans
toutes les villes, dans tous les bourgs, dans tous les villages : vos curés dans chaque parroisse vous les ont annoncées, ils
vous les ont expliquées : et cependant vous ne cessés de murmurer comme si des précautions aussi salutaires pouvoient
vous être suspectes. »
268 MANUSCRIT PHYSIOCRATE. — Pierre-Paul LE MERCIER DE LA RIVIÈRE. Mémoire pour Monseigneur le duc
de Choiseul. [Paris, 1764]. Manuscrit in-folio de 76 pp. couvertes d’une écriture moyenne et lisible, à raison d’environ
45 lignes par page, avec de nombreuses notes en marge de la même main, cousu.
15 000 / 20 000
EXCEPTIONNEL MANUSCRIT INÉDIT DU PHYSIOCRATE LE MERCIER DE LA RIVIÈRE.
L’original est conservé aux Archives Nationales (col. E.
276
, pièce n°
43
) ; le nôtre est une copie de l’époque. Nous n’en
avons pas trouvé d’autres exemplaires.
Pierre-Paul Le Mercier de La Rivière (
1719
-
1801
), issu d’une famille de financiers, est l’un des physiocrates les plus connus
de la seconde moitié du XVIII
e
siècle, auteur de
L’Ordre naturel et essentiel des sociétés politiques
(
1767
), dans lequel ce
disciple de Quesnay affirme que la propriété foncière garantie par les lois est la base de la société.
D’abord conseiller au Parlement de Paris à partir de
1747
, Le Mercier de La Rivière est nommé Intendant des Petites
Antilles dix ans plus tard. Remarqué grâce à son esprit ironique et son travail parlementaire, il bénéficiait également de la
bienveillance de la marquise de Pompadour et de ses proches — parmi lesquels, Quesnay, son médecin. Comme l’écrit
Louis-Philippe May, son biographe, Le Mercier de La Rivière y trouva « l’occasion inespérée de révéler ses talents de
financier [et] un sujet pour expérimenter la nouvelle science économique. La lutte quotidienne qu’un intendant devait
soutenir avec les représentants divers des intérêts particuliers, la résistance qu’offre le Réel à l’application d’une doctrine,
le contraindront d’ailleurs à assouplir la méthode et à renoncer parfois à des maximes qui s’avéraient inopérantes dans un
intervalle de temps restreint et dans un milieu donné. » Ses théories physiocratiques ultérieures se fonderont sur cette
connaissance pratique des réalités. Sa décision de retira le pouvoir de police aux colons suscita leur colère et ils obtinrent
sa révocation, qu’il n’apprit qu’une fois rentré en France, après la mort de la marquise de Pompadour. Il entreprit alors
d’écrire un mémoire pour justifier son action, avec le soutien de son ami Fénelon, qui en assura la diffusion.
Le Mercier de La Rivière avait déjà rédigé un important
Mémoire sur la Martinique
en septembre
1762
, à l’intention de
Choiseul, dont le présent mémoire reprend les grandes lignes en y ajoutant une dimension de polémique. Il est sous-titré :
Mémoire pour Monseigneur le duc de Choiseul, servant de réponses aux motifs de mon rappel, et à plusieurs de ses
dernières dépêches qui ne me sont parvenues que pendant le cours de ma maladie
.
Le texte comporte trois objets principaux, suivis de trois autres considérations plus spécifiques :
1° Nécessité d’admettre à
la Martinique un nombre quelconque de bâtiments anglais. 2° Parmi les marchandises que les Anglois ont aporté à la
Martinique, il n’y a rien eû de superflu, et ces marchandises n’ont n’y fait, ni pû faire aucun préjudice à la vente de celle