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les affaires étrangères, etc.) : défilèrent ainsi les affaires intérieures et extérieures, militaires et diplomatiques, religieuses,
financières... Et c’est précisément par les finances qu’elles commencèrent, le
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août, à dix heures et demie du matin,
comme si cette matière était, après la faillite du fameux Système, la plus importante de toutes.
La rédaction du texte lu à Louis XV est probablement due à Lefèvre d’Ormesson, intendant des finances. Il comprend deux
parties distinctes :
1
)
La Leçon royale sur les finances
, dont le contexte est exposé ci-devant, et qui occupe, après la présentation (p.
1
) et le
discours liminaire du Régent (pp.
2
-
7
), la presque totalité du volume, à savoir les pp.
8
-
126
. C’est un exposé des plus
classique des différents types de revenus du Trésor royal, adapté à la compréhension d’un enfant, fût-il royal, et, qui, après
deux paragraphes consacrés au Don gratuit (p.
14
) et aux impositions en général (pp.
15
-
30
) se concentre sur les parties les
plus essentielles des finances : les Traites et les cinq grosses fermes (pp.
31
-
87
) ; les Domaines (pp.
88
-
126
), avec leurs
multiples déclinaisons : amortissements, francs-fiefs, aides dites de chevalerie, quints et requints, lods et ventes, cens et
rentes, bois, confiscations, amendes, épaves, deshérences et bâtardises, aubaine, nouveaux acquêts, etc.
2
) Un
Mémoire concernant les fermiers généraux
, divisé en neuf sections et occupant les pp.
127
-
174
. Il n’a, sauf la matière,
aucun rapport avec ce qui précède, puisqu’il fut rédigé en
1728
ou
1729
par Durant, ancien fermier général (Durand de
Mézy, client du duc de Bourbon et à ce titre éliminé par Le Peletier des Forts dans le bail Carlier en
1726
), et adressé à la
princesse de Carignan, pour lui démontrer la réalité des extorsions de droits pratiquées par les fermiers généraux aux
dépens du Trésor royal (« plus de quarante millions »). La princesse de Carignan l’aurait transmis au cardinal de Fleury, ce
qui est assez douteux au regard de l’hostilité de l’ancien évêque de Fréjus aux partisans du duc de Bourbon.
EXEMPLAIRE DU CHANCELIER D’AGUESSEAU (
1668
-
1751
). Il a existé plusieurs copies de ce manuscrit, comme il est
attendu, et comme l’atteste le manuscrit L.
198
de la collection Lebaudy conservé à la Bibliothèque municipale de Versailles.
La nôtre a appartenu à l’importante collection réunie par le chancelier d’Aguesseau et a figuré à sa vente où elle fut adjugée
60
livres. Il l’avait peut-être reçue de la famille de sa femme, née Anne-François Lefèvre d’Ormesson (
1678
-
1735
).
Bel exemplaire malgré d’infimes accrocs sur deux coiffes. Les pp.
175
-
186
sont demeurées vierges. Il est conservé dans un
emboîtage moderne de chagrin olive au dos lisse cloisonné à froid.