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TA J A N – 9
43 — [FOUCHE, Duc d’OTRANTE].
Manuscrit. Rapport du duc
d’Otrante au Roi, sur la situation de la France et sur les relations avec
les armées étrangères.
(19 août 1815).
4 pp. ¼ in-folio.
200/250 €
Copie d’un rapport du duc d’Otrante à propos de l’opinion publique sur
l’occupation de la France par les troupes alliées. La paix signée, Fouché préconise
que l’on négocie le retrait des troupes étrangères, mais que la France garde son
armée ; le renvoie immédiats des soldats dans leurs foyers fragiliserait le pouvoir
du Roi.
44 — Joseph FOUCHE.
1759-1820.
Duc d’Otrante, Ministre de la
Police.
Minute autographe d’une lettre au duc d’Havré.
15 janvier 1815.
1 pp. ¼ in-4, ratures et corrections.
400/500 €
Très belle lettre de recommandation en faveur de la famille Cazalès ;
Mr le Duc,
vous connaissez les services que M. de Cazalès a rendus à la Monarchie. Le Roi
qui sait apprécier le dévouement ne les a point oubliés ; mais Sa Majesté ignore
la position de la veuve qu’il a laissé avec quatre enfans sans moyen de les élever.
Madame de Cazalès s’addresse à moi parce qu’elle sait combien j’étais attaché
à son mari. Sa mémoire n’a pas besoin de mon témoignage (…). Sa vie était plus
au Roi qu’à lui-même. La demande de Mde de Cazalès n’est dans les attributions
d’aucun ministre ; vous êtes, Mr le Duc, placé près du Trône, vous avez le bonheur
d’approcher du Roi. Parlez lui de la fortune de Mde de Cazalès (…). Les bienfaits
qu’elle recevra du Roi iront au cœur de tous les Français (…).
45 — Joseph FOUCHE.
1759-1820.
Duc d’Otrante, ministre de la
Police.
Minute aut. d’une lettre adressée au duc de Richelieu.
Dimanche
3 décembre (1815).
3 pp. double feuillet in-folio, nombreuses ratures et
corrections.
1000/1 500 €
Importante lettre politique de l’ancien ministre de la police prônant la
réconciliation avec le passé et l’amnistie général ; Fouché a reçut la lettre du duc
de Richelieu sur les arragements définitifs entre les France et les puissances
alliées et dont il a fait part à la Cour.
La nation se résignera, sans murmure à tous
les sacrifices qu’on lui impose (…). La France ne doit pas regretter ce qu’elle a
perdu. L’Empire lui a appris que l’éclat n’est pas le bonheur et qu’il n’y a de
véritable espérance que là où s’attache la reconnaissance et la réunion des
peuples. Votre ministère sera honoré et béni si vous parvenez à concilier toutes
parties autour du Trône et à empêcher qu’aucun d’eux ne domine en vainqueur.
Je n’ai pas eu une autre pensée pendant mon ministère. M. le duc, les âmes
élevées sont sincères ; je ne me dévois pas un mensonge lorsque je fis le serment
au roi de le servir. (…). Tout Paris a apprécié ma conduite dans la crise terrible
qui a ébranlé le trône ; il y avait quelque courage à se prononcer pour les
Bourbons avec l’entrée du roi dans sa Capitale. J’étais à la tête du gouvernement
de la France ; les dangers personnels n’ont pas refroidi mon dévouement pour le
roi (…). Il est facile aujourd’hui à un orateur de jetter du haut des tribunes de la
Chambre des larmes sur tout un ministre ; mais il est peu délicat d’outrager un
ministre absent ; et c’est montrer plus de passions que de jugement d’attaquer
après l’orage, le ministre qui l’a conjuré (…). La modération qu’on nous reproche
sera reproché au Roi. On fera des efforts soutenus pour le faire sortir de la ligne
que la Raison et les Lumières ont voulu tracer elle-même (…) Si le ministère
actuel se laisserait entrainer, l’influence finira par appartenir à l’exagération ; les
hommes passionnés ne sentent pas la portée des vagues qu’ils forment. Il y a des
vœux raisonnables, il est vrai, que nous n’avons pu satisfaire ; c’est que tous les
gouvernemens son soumis à la loi commune qui ne veut pas qu’on agisse contre
toutes les règles de la prudence, après tant de changement depuis 25 ans, dans
notre esprit public (…). Le roi ne retrouvera sur qu’un seul parti les éléments de
son ancienne puissance (…). Nous avons pensé qu’il n’y avait (qu’une chose à
faire) que de pacifier la France par des idées de sécurité, de pardon et de
tolérance, que l’oubli du passé ne pourrait être trop étendu, que les gages d’une
sécurité générale ne sauraient être trop multipliés (…).
46 — Joseph FOUCHE.
1759-1820.
Duc d’Otrante, Ministre de la
Police.
Minute autographe d’une lettre (à Mme Cochelet).
S.l.n.d.
2 pp.
in-4, ratures et corrections ; petit trou avec très léger manque.
500/700 €
Belle lettre adressée à Louise Cochelet, lectrice de la reine Hortense. Il est passé
sur le bord du lac de Constance et sur les bords de la Moldowa.
(…) Nous passons
agréablement notre temps. Nous entendons l’italien, l’allemand, la musique. Nous
faisons chaque jour une promenade en voiture et à pied (…). Ma femme pensait
que c’est à elle à choisir le lieu de notre réunion pour le printemps (…). Elle se
fait une fête parce que vous dépassez ensemble tous les honneurs de notre vie.
Ma femme est charmante (…). Sa voix est juste et plein de grâce. Ma fille embellit
chaque jour (…).
Fouché poursuit à propos de ses trois garçons et de leur
éducation ;
ils parlent presque toutes les langues vivantes (…). Je vous suis gré
de défendre Mr Kruder, c’est très bien. Il faut ne pas abandonner.
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