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1 2 – TA J A N
J’ai peut-être obtenu le droit, par le bien que j’ai fait ou que j’ai voulu faire à ma
Patrie de présenter à l’Assemblée nationales mes idées sur les circonstances
présentes (…). Si vous les croyés dignes d’être présentées à l’Assemblée, je vous
prie d’en faire la lecture (…).
57 — [L’ILLUSTRATION]. (René BASCHET).
1860-1949.
Directeur de l’Illustration de 1909 à 1944. Livre Album. 1891-1936.
Grand in-folio, 2 pp. de table et 138 pp. ; demi-chagrin brique à coins, dos
lisse (reliure de l’époque). Manques aux coiffes, larges épidermures.
500/800 €
Album des voyages entrepris par René Baschet tout au long de sa carrière de
journaliste puis comme directeur de l’Illustration entre 1891 et 1936, en France
et à travers l’Europe ; il est composé d’une importante réunion de papiers et
souvenirs collectés au cour de ses pérégrinations : factures (hôtel, transports,
fournitures, etc), cartons d’invitation et laissez-passer divers, cartes de visites de
différentes personnalités, coupures de journaux, et pour l’essentiel, une
remarquable collection de cartes postales et photographies touristiques des
différents lieux visités, adressés en retour pour la plupart par des correspondant
du directeur du Journal. Après les souvenirs pittoresques de la France des années
1900-1920, on remarquera les voyages à l’étranger, particulièrement ceux
effectués en Russie avant les événements révolutionnaires (1897), Allemagne
d’avant 1914, Espagne et Majorque en 1929, Suisse et Etats Unis dans les années
1930.
58 — [L’ILLUSTRATION]. (René BASCHET).
1860-1949.
Directeur de l’Illustration de 1909 à 1944.
Livre Album.
1900-1943.
Grand in-folio, 66 pp. montées sur onglet ; demi-chagrin brique à coins,
dos lisse (reliure de l’époque). Larges épidermures.
1500/2000 €
Remarquable correspondance autographe adressée à la famille Baschet, à Ludovic
en particulier à René Baschet, directeur de l’Illustration entre 1909 et 1944,
composé de plus d’une centaine de lettres réunies et contrecollées à la suite. Elle
contient la correspondance journalistique et de courtoisie de proches de la famille
avec : Adolphe BRISSON (1860-1925) journaliste gendre de Francisque Sarvey,
comme directeur des Annales politiques et littéraires ; sa femme Madeleine
BRISSON, connue sous le pseudonyme d’Yvonne Sarcey, qui fonda l’Université
des Annales, avec un aperçu de son engagement pendant la Grande Guerre ; le
fils Pierre BRISSON (1896-1964), journaliste ; Anne-Marie GINISTY-BRISSON ; et
de deux artistes, dont Marika Logothétis.
59 — Jean-Auguste-Dominique INGRES.
1780-1867.
Peintre.
L.S. « J. Ingres membre de l’Institut » (à Mgr Dubourg, évêque de
Montauban).
Paris, 11 janvier 1827.
2 pp. bi-feuillet in-4 ; légers défauts.
1000/1200 €
Très belle lettre du peintre, remerciant l’évêque d’avoir rétabli à sa place
primitive son tableau du
Vœu de Louis XIII
;
Si je n’avais pas su combien la vertu
et la vraie piété sont tolérantes, la lettre dont Votre Grandeur a daigné m’honorer
me l’aurait appris. Mon cœur a été si vivement touché des expressions de
bienveillance dont elle est remplie, qu’elles en ont effacé tout souvenir fâcheux
pour faire place à la plus sincère reconnaissance (…). C’est à moi, Monseigneur,
de regretter au milieu de mon bonheur, de n’avoir pas joui de celui de faire la
connaissance d’un aussi digne prélat, dont le rang élevé est encore au-dessous de
ses qualités personnelles (…). L’accueil que j’ai reçu de es compatriotes m’avait
tellement ému, que j’ai peut-être été trop sensible à des procédés dont les formes
dures cachaient la bonne intention et auxquels je n’étais pas préparé. Voilà pourquoi
j’ai pris pour de la malveillance ce qui n’était sans doute que l’effet d’un zèle un
peu outré (…).
Le peintre remercie ainsi l’évêque d’avoir pris en considération
cette affaire ;
Plein de confiance en cotre prudence et en vos lumières, Monseigneur,
j’attendrai le moment que vous jugerez opportun pour satisfaire au juste désir que
je forme de voir mon tableau rétabli dans son état primitif, me bornant à vous
indiquer ici Mrs Gilibert et Debia, mes amis, et pratiquant eux-mêmes l’art de la
peinture, pour faire tout ce qui sera nécessaire à cet effet (…).
60 — Jean-Auguste-Dominique INGRES.
1780-1867.
Peintre.
L.A.S. (à Emerand Forestié,
imprimeur libraire à Montauban) ;
accompagnée d’une notice autographe.
Paris, 22 janvier 1844.
1 pp.
bi-feuillet in-8 et 2 pp. ½ bi-feuillet in-4.
1500/2 000 €
Avec une épreuve de son portrait, le peintre envoie une notice biographique inédite
sur son père, destinée à être insérée dans la
Biographie du Tarn-et-Garonne,
ouvrage en préparation par l’imprimeur Forestié. Ingres s’excuse de ne lui avoir
répondu plus tôt, étant si occupé, qu’il a peine à mettre à jour toutes ses affaires ;
(…) Je vous envoye une petite notice qui concerne mon père ; quant à moi, je n’ai
aucune biographie qui me regarde si ce n’est l’ouvrage de mes œuvres gravées (qui
est à l’Hôtel de ville de Montauban) par les soins de M. Maginot (…). En y ajoutant
les portraits de la princesse de Broglie, de Mme Moitessier, le Plafond de
l’Apothéose de l’Empereur, la Jeanne d’Arc et la Répetition de la Vierge à l’hostie,
mes derniers ouvrages, on aura à peu près le nombre de mes compositions. Je
joints à cette lettre une biographie de (mon) Père et une épreuve de mon portrait
que vous m’avez gracieusement demandée (…).
Joint la notice autographe inédite « sur M. Ingres Père », témoignage rare et
émouvant du grand peintre évoquant son père artiste ;
Joseph-Marie Ingres
naquit à Toulouse ; son père que j’ai vu dans mon enfance, était maitre tailleur ; il
vécut très âgé. Mon père entre très jeune élève à l’Académie de Toulouse dont il
eût pour maître, je crois, Mr Lucas, sculpteur célèbre (…). Il se fixa et se maria à
Montauban avec Anne Moulot ma mère. Il était très aimé et très apprécié de la
haute société de la ville et de Mgr de Breteuil évêque de Montauban dont il fit le
portrait en grand médaillon (…). Mon père était né avec un génie rare pour les
beaux arts ; je dis les ars, car il exerçait la peinture, la sculpture et même
l’architecture (…). Si M. Ingres Père avait eu le mêmes avantages qu’il donna à son
fils, de venir étudier à Paris chez le plus grand de nos maîtres, il eût été le premier
artiste de son temps. Mon père qui dessinait parfaitement, peignait aussi la
migniature (…). Il n’était embarrassé de rien ; il faisait en sculpture des terres
cuites, depuis les sphinx et les figures d’abbés et saints que l’on plaçait dans les
jardins, jusqu’aux statues colossales de la Liberté qu’il était forcé d’improviser dans
nos temples dans les fêtes des Décades de la République dans les horribles jours
de la Terreur (…). Il dessina la figure académique d’un fleuve au crayon rouge qu’il
envoya à Toulouse ; elle lui valut le titre de membre de cette Académie qui siégeait
au Capitole (…). Il m’amenait toujours avec lui dans ses petits voyages ; il me laissa
à Toulouse avant 93, puis y continua mes études d’art à l’Académie, et chez le
digne et grand artiste Roques, Vigan et Briant paysagiste qui, au milieu de cet
affreux vandalisme de 93, sauva tant d’objets d’art qu’il en forma le Musée dans
le couvent des Grands Augustins (…). Il m’inculqua le gout de la musique et me
fit apprendre à jouer du violon (……). En 1804, époque où je remportai à Paris,
le grand prix de Rome, ce bon père vint m’y voir ; il fut témoin de mes premiers
succès ; ce fut à cette époque que je peignis son portrait qui doit figurer un jour
dans le Musée Ingres (… …). Je suis heureux et reconnaissant des soins que
vous voulez bien prendre pour perpétuer sa mémoire.