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2 4 – TA J A N
vous exposer. Et d’abord, j’ai pour pensée première et prédominante que la
Monarchie, la religion et la société sont en danger. La cause de ce danger est dans
une désaffection générale envers le roi, et le gouvernement (…). C’est assez d’avoir
été donné à la Vierge, nous ne voulons pas être donnés aux prêtres (…).La faction
qui règne veut continuer à régner. Ses voies sont savantes ; à beaucoup d’égards,
elles sont bien ordonnées. C’est par le Roi lui-même, mais comment l’aborder ; il est
circonvenu de prêtres et d’amis esclaves des prêtres (…). Au moment présent, Mr
le Duc d’Orléans est un danger. On le dit souvent ; eh bien, il faut en faire une
ressource. On dit que ce prince est un danger en ce que tous les mécontents se
grouppent en secret autour de lui (…). Mr le duc d’Orléans ressemble pour quelques
personnes à un enfant dénaturé qui attend la mort de son père. C’est cette position
de Mr le duc d’Orléan qui est fâcheuse ; c’est cette position qu’il faut changer au lieu
de le laisser mystérieusement au milieu des mécontens (…).
Montlosier confie ses
impressions (…).
La Maison d’Orléans placée hors du torrent et de la tempête
politique attendant les événemens, l’attitude de cette Maison accroissant le danger
et dans ce danger, n’offrant aucune ressource, si elle demeure fidèle, si elle s’érige
en faction, attendu que tout tourne à la République (…). Il faudrait que les membres
des deux Chambres réputés les plus exagérés dans les doctrines rétrogrades et
appartenant à l’ancienne noblesse ; c’est ce que vous avés aujourd’huy dans Mr de
Chateaubriand, dans Mr La Bourdonnaie, dans Mr de Lésardière, dans Mr Augustin
de Leyval, dans Mr de Beaumont (…).
106 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
Correspondance à divers.
1783-1837.
10 L.A.S. et 2 L.S., format in-4 et in-8, adresses.
400/500 €
Lettre à sa cousine (1783) ; quelques lettres de recommandation dont mentionnant
Barante, La Chauvinière ; à M. de Bonval, adressant son souvenir au duc et la
duchesse d’Orléans (1827) ; lettres de remerciements à Villemain, et à Tastu, pour un
article au Journal des débats ; à propos de la publication de son ouvrage, et réflexion
sur la politique, la liberté de presse ; à Mounier, secrétaire de sa Majesté, apportant
des corrections avec l’avis de M. de Talleyrand et de M. d’Hauterive, lorsqu’ils étaient
aux Relations extérieures ; au comte Castellane à propos de sa candidature, etc.
107 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
3 L.A.S. et manuscrit autographe.
1789,
1820, 1832, s.d.
1-2 pp. in-4, 2 pp. in-8, adresses ; 8 pp. in-folio, des
ratures et corrections.
200/300 €
Correspondance et manuscrit sur l’intérêt de Montlosier pour l’agriculture ; à
propos de l’envoi d’une grande quantité d’espèces de graines propres à ses
montagnes ; à Yvart, membre de l’Institut et professeur d’agriculture à Alfort, livrant
ses réflexions sur l’efficacité de l’agriculture en France, à propos de commande
de fromental et d’avoine ; à M. Le Coq sur l’emploi des engrais, l’invitant à venir
faire ses expériences sur ses terres à Randan.
Joint
le manuscrit d’un discours
A
Messieurs les membres de la Société royale d’Agriculture à Paris,
sur le manque
de fumier dans le pays, sur le « bien labourer » et l’utilisation d’engrais, faisant cas
de ses expériences dans son domaine de Randan.
108 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
Manuscrit autographe signé ;
De la
Religion et des Missionnaires.
Randan, 23 novembre 1824.
7 pp. in-4,
quelques ratures et corrections.
400/500 €
Important texte polémique du comte de Montlosier, attaquant la politique
religieuse de Charles X.
Le Conseil des ministres venait de présenter les
ordonnances sur la reconstitution des congrégations religieuses et introduisant la
condamnation du sacrilège dans la législation.
(
…) C’est un fait que si la Révolution française s’était déclarée dix ans plus tôt, et
que j’y eusse figuré, c’eut été comme un démocrate, un impie, un franc vaurien. Il
serait peu intéressant, Monseigneur, de vous faire part des voies par lesquelles il
a plu à la providence de me ramener (…) On croit partout que les prêtres, prenant
avantage des dispositions politiques du feu Roi, des sentimens pieux de Monsieur,
de Mgr le duc et Mde la duchesse d’Angoulême, ainsi que du dévouement d’une
multitude de bons royalistes, ont formé dès les premiers moments de la
Restauration, sous des prétextes religieux, le projet d’envahir la France et de la
mettre sous leur domination. Pour parvenir à ce but, le plan a été d’abord de
s’emparer de l’éducation des classes pauvres au moyen des Frères de la Doctrine
chrétienne ; de s’emparer ensuite de l’éducation de la classe riche par l’introduction
exclusive et systématique des prêtres dans les collèges et dans toutes les partis de
l’enseignement ; ce double plan a été corroboré par le rappel, le retour et finalement
la prépondérance des Jésuites (…). Monseigneur, ces rumeurs ont-elles de la
réalité ? Je n’ai ni le devoir de m’en informer, ni le gout de le savoir. Mais voici ce
que je sais, et mon devoir est de vous le dire, c’est qu’elles ont la plus fâcheuse
publicité. Toute la France des Bourbons est dans la persuasion qu’elle est gouvernée
non par son Roi, par ses ministres, par des hommes d’Etat, mais comme
l’Angleterre des Stuarts, par des moines et par des prêtres (…). Les rédacteurs du
Drapeau blanc m’écrivent ici que leur opinion (…) est que dans les circonstances,
le gouvernement doit se faire jésuite afin que les jésuites ne se fassent pas
gouvernement (…). Je dois vous crier du haut de ma montagne, que vous allez
perdre le Roi, la religion et la France. J’y étais lorsqu’on dit un jour presque devant
moi à Louis 16, de se faire constitutionnel à l’effet de modérer la Constitution. On
lui dit ensuite de se faire révolutionnaire, et on lui mit le bonnet rouge (…). Dans
cet ensemble de circonstance qui donne à la monarchie française aujourd’huy la
plus singulière attitude, ma détermination n’est pas indécise (…). Je prévois que
mes combats ne sont pas finis (…). Ma volonté comme soldat du roi et comme
soldat de Jésus Christ, est de m’opposer au système de destruction qui se prépare
et de m’immoler, s’il le faut, pour le renverser (…).
109 — Hégésippe MOREAU.
1810-1838.
Ecrivain poète.
Manuscrit autographe et épreuves corrigées.
1833
. 8 pp. manuscrites
in-8, ratures et corrections ; 8 pp. imprimées avec corrections.
200/250 €
Manuscrit autographe d’une de ses fantaisies poétiques intitulées « Diogène »
suivis des « Noces de Cana » qui semble inédit à ses œuvres :
(…) J’ai promis
d’exploiter les trésors de nos fastes/A tous les jours de gloire, à tous les jours
néfastes (…) La Rime dont Boileau se plaignait à Molière,/ regimbe quelquefois
sous ma plume écolière (…).
Le manuscrit des deux poèmes est accompagné de
son épreuve imprimé, corrigé de la main du poète.
110 — [Reine BLANCHE de NAVARRE].
1333-1398
. Veuve de
PHILIPPE VI, sœur de Charles le Mauvais.
Pièce sur vélin.
Neaufle-le-Château, 14 mars 1382 (1383).
Vélin oblong (31.5 x 14 cm),
fragment de cachet de cire rouge.
500/700 €
Ordonnance de paiement de par la Reyne Blanche veuve du Roi de France Philippe
VI de Valois, mandant de solder
tous les deniers (…) pour les choses qui sont
neccessaires et convenables pour l’ouvrage d’un pont en la Tour de Gournay pour