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TA J A N – 2 3
solidement établie, que l’armée n’est pas prête, ayant encore à l’esprit le souvenir
de la guerre napoléonienne dans la péninsule ;
J’ai aversion pour la France de la
politique des prêtres. Cette aversion m’aveugle-t-elle sur l’Espagne ? Mais voilà
que le Journal des Débats, le plus jésuite, le plus fier ignorantin, le plus
missionnaire des journaux, m’apprend que la classe démocratique des curés et
des moines n’est amie d’aucun autre pouvoir que le sien et qu’elle penche vers
un républicanisme théocratique (…).
Il envoie à l’impression son dernier ouvrage ;
il est scandalisé sur la révocation du procureur du Roi Moulin ; mention de
Chazerat, d’Hauterives, Montmorency, Clermont-Tonnerre, Bayle, Vatimesnil,
Chabrol, Trincailly, Favart, Villèle, etc.
Joint
une lettre de début 1823 évoquant la famille de Castellane, poursuivant avec
la campagne d’Espagne ;
Sous un régime de prêtres, il est assez simple qu’il y ait
des troubles de prêtres. On veut nous y amener ; on craint un incendie et chaque
jour on porte du bois au feu (…).
102 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
2 L.A.S. au comte de Castellane.
Randan,
21 mai 1822 ; et Randan, 26 mai 1822.
3 et 2 pp. in-4, adresses au
verso avec marques postales.
200/300 €
Virulente lettre de Montlosier, défenseur du gallicanisme, conte la politique
religieuse :
(…) On pourrait faire une France religieuse, on veut faire une France
monastique. C’est par les prêtres qu’on veut dompter la France. On veut bien être
captivé, on ne veut pas être dompté (…) On fera partout de l’athéisme et de
l’impiété avec l’intention de faire du Christianism et de l’esprit religieux. Mr de
Sesmaisons, Mr de Latyl, Mr de Bonald, Mr Genoude, Mr l’AbBé de Lamennais
(homme d’un grand talent), sont de vrais boutefeux. Le Journal des Débats et ses
rédacteurs, excepté l’abbé de Feletz, dont des révolutionnaires déguisés (…).
Il
transcrit une lettre Mr de Ste-Suzanne.
(…) Voilà où nous en sommes pour l’amour
propre de ces messieurs, qui sous l’Empereur convenaient tous que la Révolution
les avait égarés, mais qui n’en veulent plus convenir sous Louis XVIII. Nous
sommes obligés d’abdiquer tous les principes même d’équités (…). Monsieur, je
vous assure que ce pays est fort malade. Franchement, je le crois perdu ; si ce
n’était par la folie des libéraux, ce serait par la nôtre (…).
Montlosier retranscrit
encore deux lettres qui lui indiquent notamment la contrariété de S.A.R. après la
publication de son dernier ouvrage, et concluant :
c’est un malheur que l’élection
de Paris ; elle fortifiera l’insolence de cette députation qui, se sachant ou se croyant
entouré de popularité, ira jusqu’au-delà des bornes (…).
103 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
L.A.S. à M. de Keratry,
membre de la
Chambre des Députés. Paris, 3 août 1826. 1 pp. bi-feuillet in-4, adresse
au verso.
150/200 €
Belle lettre sur le progrès ;
(…) C’est l’instinct des jeunes gens de croire que le monde
a commencé avec eux. Ils ne croient qu’au présent et à l’avenir. Les vieillards de leur
côté ont quelquefois le tort de donner trop d’importance au tems passé, c'est-à-dire
de ne tenir compte ni des événemens, ni du progrès nécessaire des choses (…).
104 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
L.A.S. à M. Agier, membre de la Chambre
des députés.
S.l., 17 mars 1827.
3 pp. bi-feuillet in-8, adresse au verso,
cachet de cire rouge.
200/250 €
Très belle lettre politique ;
Vous venez de faire une glorieuse campagne, nous vous
devons, ainsi que tous vos amis des complimens de félicitation pour vos efforts,
et aussi des complimens de condoléances pour votre peu de succès. Vous avez
trompé beaucoup de monde et fait perdre beaucoup de paris (…). J’ai écrit une
longue lettre à Chateaubriand, il vous la montrera probablement. Comme il n’est
pas facile de l’aller trouver à sa Barrière d’Enfer, je vous dirai que ma lettre roule
sur les points suivans (…).
Il critique l’action du gouvernement de son « comité
de conscience » composé de l’abbé Thouin, Mac-Carthy, deux jésuites, les
cardinaux La Fare, Latil, Clermont-Tonnerre, l’abbé Frayssinous ; auquel est joint
un « comité de conscience » avec Messieurs de Bonald et Vitrole, avec les avis de
Beugnot, de Lévis, Berryer, Billecoq ;
Tout cela ressortissant et sous la direction
d’un conseil particulier établi à Rome (…).
Montlosier cite encore Royer-Collard,
Hyde de Neuville, Sébastiani.
Le dix-huitième siècle, en attaquant la religion et les
prêtres par le mépris, a travaillé à les anéantir ; le siècle présent, en cherchant à
les rehausser outre mesure, travaille à la même fin.
Il poursuit avec une analyse
politique et ses réflexions des principaux événements du début de la Révolution,
concluant :
Méfiez-vous des hommes qui ne croient point aux prêtres parce qu’ils
ne croient point à Dieu. Méfiez-vous aussi de ceux qui ne croient à Dieu que par
les prêtres (…).
105 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
2 L.A.S. au comte de Castellane.
Clermont,
26 mars 1827 et Randane, 12 avril 1827.
4 pp. in-4 et 4 pp. in-8.
200/250 €
(…) Si vous voulés tout à fait me ramener à vos opinions et que je paraisse digne
de ce soin, il ne faut pas seulement me parler des Jésuites auxquels je renonce
volontiers, ne les regardant que comme un des symptômes du mal entre beaucoup
d’autres. Il faut encore effacer de ma tête une certaine suite de pensées que je vais
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