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2 2 – TA J A N
98 — [Archives Augier de MONTGRENIER].
Manuscrit
.
Remarque sur toutes les pièces d'un fusil (…). (1768). 3 pp. bi-feuillet
in-folio, bords effrangés ;
joint
planche aquarellée (47, 5 x 37 cm),
cartouche et rocailles.
100/150 €
Mémoires décrivant et détaillant le mode d'entretien de chaque pièce d'un fusil
classique de l'Armée du Roy ; manuscrit dédié à Mr Augier, major du Royal
Infanterie : vis de noix, le chien et sa vis, "battries" et vis, bassinet, gachette, grand
ressort, canon, guidon, culasse, bayonnette et embouchoir, capucine, détente,
grenadière, baguette, etc. ;
Accompagnée
d'une planche représentant les
différentes parties "d'un fusil démonté avec la démonstration des noms desdites
parties, et passages des vis au corps de la platine intérieur et extérieur".
99 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
3 L.A.S. au comte de Castellane.
Marseille, 15-16-25 février 1821.
3-2-3 pp. in-4, adresse au verso avec
marques postales, cachet de cire rouge aux armes.
300/400 €
Très belle correspondance politique sur la composition de l’Assemblée un an
après l’assassinat du duc de Berry :
(…) Dans la composition de l’Assemblée,
la droite est décidément prédominante. Elle enlève et emporte le centre (…) Or
ladroite voudrait être dans le ministère ce qu’elle est dans l’Assemblée. Mr de
Serre est tout entier aux principes actuels, ainsi que Mr Pasquier ; mais ils ont
par-dessus Mr de Villèle et Mr de Corbière une supériorité qui déplait. On voudrait
ceux-ci prédominants, ils ne sont qu’accessoires. La privation de portefeuille les
rend presque subalternes. La composition de la police est une autre pierre
d’achopement. On a aucun respect pour Mr Mounier, point de confiance en Mr
d’Anglès. On voudrait donner ces deux places, au moins une, à des hommes d’une
entière confiance, tels que Bourienne, Benoit, Bertin, de Vaux. Mr de Richelieu ne
veut pas se séparer de Munier (…). Un autre piont d’humeur, c’est que le ministère
ne se déssine pas, ne se prononce pas ; il n’annonce rien, il ne promet rien (…).
On ne peut pas s’attacher à lui par la doctrine, on ne la connait pas (…).
Suit une
discussion sur les rumeurs courant dans les salons de la Capitale, chez Ternan,
Guizot, le général Foy, Manuel, Casimir Périer, le colonel Favier, Mme de Broglie,
etc. A propos de Latour-Maubourg et son ancienne implication dans le procès du
duc d’Enghien, à propos d’une commande du duc d’Orléans à Horace Vernet pour
peindre la bataille de Valmy. Sur la position du général Foy :
(…) Je me suppose
membre de cette Assemblée, au moment où Mr le général Foy a parlé de sa
glorieuse, à jamais glorieuse cocarde tricolore. Toute ma réponse eut été de
demander à ce général la cocarde qu’il portait. Il m’eut montré probablement sa
cocarde blanche (…).
A propos des discussions sur les municipalités et les
conseils généraux :
De Broglie est comme un fou sur ce dernier projet. Il voit
partout une petite aristocratie de village, des combinaisons de gentilhonnière qui
lui font horreur. Schleger est tout à fait de son avis ainsi qu’Auguste de Staël.
Quant à l’Assemblée, foncièrement, elle n’est pas contente (…). On croit que les
ennemis marchent, que tout marche ; on voudrait marcher aussi. Le ministère ne
voudrait pas marcher lui ; il voudrait auparavant savoir où il faut aller. Personne ne
le sait en France ; on ne s’en occupe même pas (…).
100 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
2 L.A.S. au comte de Castellane.
Marseille, 27 février & Randan, 3 avril 1821
. 3 pp. et 3 pp. ¼ in-4,
adresse au verso avec marques postales.
200/250 €
Intéressante correspondance sur la politique extérieure de la France au
moment de l’insurrection en Piémont et du Congrès de Laybach.
Février 1821 :
(…) Nous venons d’avoir a plus velle cacophonie à Londres et à Laybach. Tandis
qu’ici Mr Pasquier partant de son repos, écrivait à Mr de Case que la France ne
s’entremettrait en aucune manière dans les affaires de Naples, et que Mr de Case,
fort de cette communication, en fesait part au cabinet St-James ; celui-ci recevait
de Laybach la copie de deux notes de Mr de Caraman et de Mr de Blacas qui
assuraient les puissances, de l’intérêt de la France et de son désir de seconder
(…) les intentions des puissances (…). Il y a trois jours, Mr Pasquier a été trouver
le roi en lui témoignant sa surprise et offrant sa démission. Le roi ne l’a pas
acceptée ; le public prétend que le roi a ajouté « encor et encore ! » (…). Il ajoute
en p.s. : D’un côté, on est furieux de mon article des prêtres, de mes opinions et
de la citation de Guizot sur l’Assemblée de 1815,et de mes concessions sur les
gloires de la Révolution, d’un autre côté, on est furieux de ce que je dis des
diverses classes, du rétablissement de la noblesse. On annonce déjà des bochures
contre moi.
Il rapporte la rumeur d’une grossesse de la duchesse d’Angoulême.
Avril 1821 : Montlosier a transmis copie de son bulletin, concernant l’insurrection
inopinée du Piémont ;
(…) N’avez vous pas vu quelquefois des insensés se donner
de la tête contre les murs ? Les peuples me font aujourd’huy cette impression ;
partout, on dirait qu’ils aspirent à se décapiter ; la manie de ces grands corps est
de tracasser partout leurs souverains, c'est-à-dire de se défaire de leurs têtes
(…).
Il mentionne la position de Daru, Gouvion-St-Cyr, Mollien, de Case et
Talleyrand.
Notre situation peut être telle qu’elle ne nous permette en aucune
manière de nous immiscer dans des débats qui ne sont pas les notres. Mais le
beau-frère de notre Roi, l’oncle de Mr le Duc d’Angoulême abandonné de son
armée et fugitif dans ses états dans ses états auquel nous ne savons, ni n’osons
donner une marque d’intérêt ! C’est être descendu trop bas (…).
101 — François-Dominique de Reynaud de MONTLOSIER.
1755-1838.
Homme politique.
2 L.A.S. au comte de Castellane.
Clermont, 14 décembre 1822 et 1823.
4 pp. in-4 et 2 pp. bi-feuillet in-8,
adresse au verso avec cachet de cire noir armorié.
150/200 €
Longue lettre à propos du Corps expéditionnaire en Espagne ;
(…) Je suis
effrayé de la paix, c'est-à-dire de la continuité de station d’une Armée française
en présence des scandales de l’Espagne, attitude qui décèle de notre part, timidité,
impuissance. Je suis également effrayé de la guerre (…).
Il s’interroge sur sa
conduite, pensant que la fidélité de l’armée au pouvoir souverain n’est pas
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