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N° 12 – Catalogue de vente du vendredi 20 avril 2018

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nonce de ce procès fut des plus dynamique et joua très certainement

en sa faveur sur le verdict : « […]

C’est Du Camp qui avertit son ami

de l’ouverture d’une instruction judiciaire, à la fin du mois de décembre

1856. Les lettres qui suivent montrent comment Flaubert mobilise les rela-

tions politiques de sa famille rouennaise, pendant que son avocat, maître

Senard, cherche des protections à la Cour impériale. Flaubert tente éga-

lement d’obtenir des recommandations auprès d’écrivains et de critiques

célèbres, Lamartine et Sainte-Beuve, qui ont apprécié son roman

[…]. »

(Yvan Leclerc,

Le Procès de Madame Bovary

, sur

www.bovary.fr

).

Voir la reproduction.

800 / 1000 €

75.

DELACROIX

(Eugène, 1798-1863, peintre français). Lettre

autographe signée, à un proche de Gustave Rouland, ministre de l’Ins-

truction publique.

Champrosay, le 10 nov[embre] 1858. 2 pages in-8

(très pâles mouillures).

Intéressant courrier qui nous montre un Delacroix soucieux de pro-

mouvoir un jeune peintre de son entourage. Il accuse réception d’un

courrier qui lui annonce l’attribution d’une indemnité accordée à sa

demande au peintre Vincent Joseph Ginovez, par le ministre de l’Ins-

truction publique. Il demande que ses remerciements soient transmis

audit ministre, «

dans l’impuissance où je me trouve de les lui offrir moi-

même en ce moment

», et y ajoute ses remerciements pour le destinataire,

«

pour la part que vous avez bien voulu prendre à ce bienfait

».

Le peintre séjourne alors dans sa villa de Champrosay à Draveil (Es-

sonne), proche de la forêt de Sénart. Vincent Joseph Ginovez était un

peintre originaire du Gers, comme Gustave de Lassalle-Bordes (1814

ou 1815 – Auch 1886), qui durant de longues années fût le principal

collaborateur de Delacroix à Paris.

Voir la reproduction.

400 / 500 €

76.

DUMAS

(Alexandre, 1802-1870 dit Alexandre Dumas père,

écrivain français). Ensemble de 2 lettres autographes signée et 2 billets

autographes signés.

[Vers 1843 et suivantes].

1.

Intéressante lettre autographe signée qui témoigne d’un sentiment

de quasi-repentir formulé par Alexandre Dumas, ou peut-être d’une

attitude de prudence face à une éventuelle censure, en vue de la publi-

cation [en revue ?] de son récit de voyage en Italie,

Le Corricolo

, paru

en 1843.

Une page in-12 (lég. traces de plis).

Il demande à son correspondant, qu’il suppose chargé de relire les deux

volumes du Corricolo, de «

retoucher quelques pages de la publication dans le

Siècle, retranchez je vous prie tout ce qui [sur?] le roi Ferdinand – le Roi Na-

sone pourrait faire peine à la reine. Je m’en rapporte à votre tact sur ce point

».

2.

Lettre autographe signée sollicitant une aide [probablement adres-

sée à Gustave Rouland] en faveur d’une femme de lettres, […]

jeune

et vieille amie à moi – jeune puisqu’elle n’a que trente ans, vieille puisque

je la connais depuis sa naissance

[…]. 1 page in-8 ; accompagnée de la

lettre adressée par ladite femme de lettres, madame A. R. de Beauvoir,

à Alexandre Dumas (

1 page in-8°

) : «

Mon cher Dumas, Les fins d’an-

nées sont bien dures pour nous autres femmes de lettres – connaissez-vous

quelqu’un au Ministère de l’Instruction publique ? Si oui, demandez donc,

je vous en conjure, quelque chose pour moi

[…] ».

3.

Billet autographe signé, proposant un rendez-vous au dramaturge

Armand Durantin (1818-1891).

1 page in-16, sur papier azuré.

4.

Billet autographe signé, à Rouland fils, «

Mon cher confrère en Saint-Hubert

»,

transmettant une requête d’un certain Collin.

1 page in-12, et enveloppe.

On joint : – Une curieuse lettre autographe signée «

Eugénie

» (2 pages

½ in-16°), qui demande à son correspondant d’écrire à Dumas, pour

74.

DELACROIX

(Eugène, 1798-1863, peintre français). Lettre

autographe signée, [à Gustave Rouland (1806-1878), ministre de

l’Instruction publique et des Cultes].

Le 5 juillet 1861. 1 page ½ in-4

(lég. trace d’un pli en 4, très lég. rouss.).

Importante lettre relative à la méthode de dessin de madame Cavé (née

Marie-Elisabeth Blavot, vers 1809 – vers 1883), artiste peintre, proche

amie d’Eugène Delacroix.

Le peintre accuse réception du courrier lui annonçant qu’il était appelé

à prendre part à une commission chargée de «

rechercher les avantages

de méthode de dessin de madame Cavé

», et remercie le ministre de cette

nomination. Il indique s’en trouver d’autant plus réjoui, que plusieurs

années plus tôt [vers 1850], dans le cadre d’une commission instituée

pour le même sujet, « 

la question n’a pas rencontré la solution qui me

semblait préférable et à laquelle je serais maintenant très heureux de prêter

mon concours

».

Lorsque parut en 1850 la première méthode dessin de madame Cavé,

Delacroix en donna dans la

Revue des Deux Monde

s une critique fort

étendue et très élogieuse : […]

Mme Cavé, dont tout le monde connaît

les charmans tableaux, ne vient pas seulement prouver qu’elle a réfléchi

profondément sur les principes de l’art qu’elle pratique si bien : elle vient

encore rendre un immense service à tous ceux qui se destinent à la carrière

des arts […] Elle a incontestablement le premier des titres pour être écou-

tée ; elle parle de ce qu’elle connaît bien, et la manière piquante dont elle

présente la vérité ne sert qu’à la rendre plus claire.

[…]. (

Revue des Deux

Mondes

, 1850, p. 1139-1146). À l’issue des travaux de la commission

évoquée dans cette lettre, la méthode de madame Cavé fut adoptée

officiellement, dès 1862, à l’usage des Écoles normales primaires.

Voir les reproductions.

800 / 1000 €

qu’il démente les propos de mauvais goût («

mensonge… grossièreté…

»)

que lui a prêté – sans doute un journaliste – à son sujet, alors qu’elle

était de passage à Lyon, vraisemblablement pour un spectacle dont elle

affirme le grand succès.

– Une carte postale ancienne montrant la maison de Dumas à Puys

près Dieppe.

Voir la reproduction.

300 / 500 €

77.

FIRMIN DIDOT

(Ambroise, 1790-1876, helléniste érudit

et éditeur français). Lettre autographe signée, au ministre [des Cultes

et de l’Instruction publique, Gustave Rouland (1806-1878)].

Paris,

17 septembre 1858. Une page in-4 (2 petites déch. sans perte en marge,

lég. trace de plis).

Lettre destinée à accompagner l’envoi d’un ouvrage dont Ambroise

Firmin Didot fit hommage à Gustave Rouland, «

diverses dissertations

sur Joinville

» : il s’agit très certainement de l’importante étude rédigée

par Ambroise Firmin Didot, qui parut en première partie de l’édition

des

Mémoires de Jean, sire de Joinville

, donnée par Francisque Michel

et publiée chez Didot frères en 1858. L’éditeur déplore que l’on n’ait

«

rarement le temps à l’époque actuelle de lire et d’étudier ce monument si

remarquable

[…] », évoquant ensuite combien Saint Louis lui-même

estimait l’esprit de Joinville.

Dans un paragraphe placé en post-scriptum il évoque un exemplaire

d’Homère publié par Alde et imprimé sur vélin, lui appartenant, et

dont il vient d’apprendre qu’il fut pris à la Bibliothèque du Vatican

«

par droit de conquête

» et non restitué ; il exprime sa tristesse de devoir

s’en séparer, « […]

ma seule consolation est que j’aurai empêché qu’il ne

passât en Angleterre

[…].

Voir la reproduction.

80 / 150 €

78.

FLANDRIN

(Hippolyte, 1809-1864, peintre français).

Lettre autographe signée [à Gustave Rouland (1806-1878), ministre

de l’Instruction publique et des Cultes].

Paris ce 10 février 1861. 1 page

in-8, sur papier de deuil marqué à sec des initiales «HF ».

Hippolyte Flandrin sollicite du ministre l’avancement professionnel

d’un professeur de dessin au Lycée de Saint-Etienne, Brunet, ancien

élève de l’École des Beaux-Arts de Lyon, qu’il désigne comme «

mon

condisciple et mon ami

», et dont il souligne les mérites. Il termine

sur : «Ce serait pour moi une faveur personnelle dont je serais pro-

fondément reconnaissant », et signe «Hte Flandrin, peintre d’histoire,

membre de l’Institut ».

60 / 80 €

79.

FLAUBERT

(Gustave, 1821-1880, écrivain français). Lettre

autographe signée, [adressée à Gustave Rouland (1806-1878), mi-

nistre de l’Instruction publique et des Cultes].

[Fin décembre 1856]. 2

pages in-8, sur papier vergé azur (qq. petites taches claires).

Importante lettre par laquelle Gustave Flaubert sollicite le soutien de

Gustave Rouland, ministre de l’Instruction publique et des Cultes,

et originaire de Normandie comme lui-même, à l’occasion du procès

consécutif à la publication du roman

Madame Bovary

.

«

Je prends la hardiesse d’avoir recours à vous, pour une affaire toute per-

sonnelle qui m’attaque dans mon honneur et dans ma liberté

» : ainsi

s’ouvre la requête, que Flaubert adresse à Gustave Rouland non pas

en tant que ministre, «

mais à vous, Monsieur, comme compatriote et

comme lettré.

». En effet, proche de Baudelaire et d’Eugène Fromentin,

Gustave Rouland fut toujours attentif à la bohème littéraire parisienne

de son temps. En outre, normand d’origine comme l’était Flaubert,

Rouland ne pouvait être insensible à un tel « compatriotisme » :

prudent toutefois, il a annoté la missive : «

M. Flaubert fils est un de mes

compatriotes mais je ne le connais pas personnellement

».

Flaubert précise l’objet de l’accusation, «… accusé d’avoir, «

par un ro-

man publié dans la Revue de Paris, attenté aux bonnes mœurs et à la reli-

gion

», et se défend d’avoir eu de telles intentions. Il sollicite donc « dix

minutes d’audience pour vous expliquer ma position et tenter de vous

intéresser en ma faveur ». Le destinataire a fait répondre (annotation

de sa main) le 5 janvier qu’il acceptait de recevoir le romancier, après

avoir pris connaissance des faits.

Comme l’ont montré les historiens, la réactivité de Flaubert à l’an-

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