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les collections aristophil

PROVENANCE

- Jules Noilly (cuir ex-libris au verso d’une garde supérieure).

- Vente Beaussant-Lefèvre 27/05/2011, no 49.

- Collection Aristophil, (acquis à la vente précédente)

Ce lot est présenté conjointement par le Cabinet Chanoit et Madame

Sylvie Collignon.

Nous remercions Monsieur Alain Nicolas, expert près de la Cour

d’Appel de Paris pour son aimable autorisation à communiquer

l’ensemble des ses recherches sur cet objet.

ROPS ET POULET-MALASSIS : UNE ÉTROITE AMITIÉ NÉE DANS

L’ÉDITION ÉROTIQUE CLANDESTINE :

Auguste Poulet-Malassis (1825-1878), qui avait publié Les Fleurs du

mal en 1857, fit faillite en 1863 et se réfugia à Bruxelles où il poursuivit

son activité d’éditeur, faisant une large part aux livres érotiques. Pour

illustrer ces ouvrages, il entama une fructueuse collaboration avec le

graveur namurois Félicien Rops (1833-1898), ce « merle blanc » qui

menait une double vie en privé comme en art, entre conventions

bourgeoises et plaisirs, œuvres officielles et clandestines (Rops

laissa près d’un millier de gravures érotiques). Poulet-Malassis n’eut

à déplorer que l’inexactitude de Rops à respecter les délais fixés : «

C’est un garçon d’un très grand talent, mais qui ne travaille que par

coups de tête. Il a une très belle fortune et un amour immodéré de

la vie qui le détournent du travail » (Poulet-Malassis à Champfleury,

10 octobre 1865). Une forte amitié naquit entre eux, nourrie de leurs

goûts communs et de leurs affections communes. Ainsi, c’est par Pou-

let-Malassis que Rops devint l’ami de Baudelaire : les trois compères

se virent régulièrement, à Bruxelles, à Namur, ou dans le château de

Thozée. Au départ de Poulet-Malassis pour Paris, en 1869, Rops lui

écrivit : « Où diable voulez-vous que j’aille parler maintenant de toutes

les choses que nous aimons et que les bruxellois n’aiment pas ? ».