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LASCARIS, Constantin

Erotemata

(grec et latin), et autres textes

Venise, Alde Manuce, 8 mars 1495

In-4 (206 x 147mm)

120 000 / 180 000 CHF

80 000 / 120 000

PREMIER LIVRE IMPRIME PAR ALDE MANUCE. BEL EXEMPLAIRE

LUXUEUSEMENT RELIE PAR SIMIER POUR ANTOINE-AUGUSTIN

RENOUARD, LE CELEBRE BIBLIOGRAPHE D’ALDE. RARE

COLLATION : a-r

8

s

4

A-C

8

D

2

: 166 feuillets. Caractères grecs Gk1:125 gravés par Francesco Griffo d’après

l’écriture d’Immanuel Rhusotas, et romains R1:108. 24 lignes à la page. 2 bandeaux gravés sur bois à décor

floral et 2 initiales également gravées sur bois dont l’une en grec

CONTENU : a1r titre, a1v préface d’Alde Manuce en latin, a2v texte de Lascaris avec en a3r sa traduction

par Johannes Crastonus en regard, s4v colophon :

Finis Compendi octo orationis partium

daté 28 février 1494 ;

A1r seconde préface, A2r alphabet grec et texte d’Alde :

De divisione litterarum graecarum

, A8v abréviations

grecques, B1v-4r

Pater noster

,

Ave Maria

,

Salve Regina

et

In principio erat Verbum

en grec et latin, B4r pseudo-

Pythagore :

Carmina aurea

(grec et traduction latine), B7r Phocylide :

Moralia

(grec et traduction latine), C8v

second colophon daté 8 mars 1495, D1r

errata

, D2r Emanuel Moschopoulos (vers 1265-1316) :

Erotemata

(grec)

RELIURE SIGNEE DE SIMIER. Maroquin bleu nuit à grain long, roulettes d’encadrement dorées et

estampée à froid sur les plats, dos à nerfs à motif de feuillage doré, gardes de soie beige, doubles gardes

de peau de vélin, tranches dorées

PROVENANCE : Johannes Baglionus (?) ex-libris manuscrit contemporain de l’impression au titre et en

A2r, partiellement effacé – Antoine-Augustin Renouard,

Catalogue de la bibliothèque d’un amateur

, II, 1819,

p. 9 et avec cette citation tirée de Renouard (I, p. 3) : « Le Lascaris est une des plus rares éditions de cet habile

imprimeur » -- H. G. B., marque de provenance anglaise du XIXe siècle avec un prix de 4 guinées et cette

mention au crayon : « I never saw a fine copy, it is wanting in most collections » -- Christie’s Londres, 3 mai 1995

REFERENCES : HC *9924 ; Goff L-68 ;

BMC

V, 552 ; Proctor 92-102 (XIV) ; Lowry (1979) pp. 224-225 ;

Ahmanson-Murphy 1

Pâles rousseurs au titre, restauration aux derniers feuillets sans atteinte au texte

Premier livre imprimé par Alde Manuce et acte de naissance de son atelier. Premier

emploi par Alde des fameux caractères grecs de Francesco Griffo. Quatrième édition

de la grammaire de Lascaris publiée pour la première fois à Milan en 1480, corrigée

par l’auteur et traduite par Johannes Crastonus. Edition originale de la préface d’Alde.

Edition princeps des fragments de Phocylide et du pseudo-Pythagore.

Le Grec Constantin Lascaris (1434-1501) arriva en Occident lors de la chute de

Constantinople. Après un séjour en Crète, il devint précepteur de la fille de Francesco

Sforza, à Milan, où il publia ces

Erotemata

. Il voyagea ensuite à Rome où il fit partie de

l’entourage du cardinal Bessarion, le grand passeur de témoin des textes de l’Antiquité

grecque vers la jeune Renaissance. Puis, il se rendit à Naples et à Messine, où à la

demande du pape Pie II, il occupa la chaire de grec.

Alde se vit confier un manuscrit corrigé et augmenté, à Messine, par Lascaris lui-même

pour deux de ses étudiants, Pietro Bembo et Angelo Gabriele. La préface d’Alde,

particulièrement utile au lecteur de son temps, présente les difficultés qu’il pourra

éprouver dans sa lecture du texte imprimé en grec. Il explique les diphtongues,

les ligatures et les abréviations employées par les Grecs à la fin du Moyen Age.

Alde Manuce propose ainsi un véritable manifeste grammatical de l’humanisme,

prenant Dieu à témoin du service qu’il entend rendre au monde lettré en dédiant sa vie

à la publication des textes du patrimoine culturel de l’Antiquité grecque. Alde vendait

ce livre 4

marcelli

, soit un tiers de ducat, comme le précise l’unique exemplaire de son

catalogue de 1498 conservé à la Bibliothèque nationale de France.

La reliure de Simier, futur relieur du roi Louis XVIII, dénote, par le luxe de son décor,

par ses gardes de soie et de peau de vélin, l’attachement que Renouard portait à cette

édition déjà reconnue depuis longtemps à l’époque comme un jalon majeur dans la vie

de l’imprimeur vénitien et dans l’histoire du livre en Occident.

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