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alais
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oyal
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[CRUIKSHANK (G
eorge
)].
The Englishman’s Mentor. The picture of the Palais-Royal : describing its spectacles, gaming rooms, coffee
houses, restaurateurs, tabagies, reading rooms, milliners’ shop, gamesters, sharpers, mouchards, artistes, epi-
cures, courtesans, filles, and other remarkable objects in that high change of the fashionable dissipation and
vice of Paris. With characteristic sketches and anecdotes Of its Frequenters and Inhabitants.
Londres : pour William Hone, 1819. —
In-12, 149x93 : frontispice, xiii pp., pp. (9)-193, couverture de papier
marbré. Maroquin rouge, double filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné, dentelle dorée inté-
rieure, tête dorée, non rogné, couverture et dos conservés (
Henderson & Bisset
).
300 / 400€
Édition originale très rare de cette sorte de guide donnant l’historique et la description du Palais-Royal ainsi que tout ce que
l’on pouvait y trouver et y faire à l’époque.
Cet ouvrage est présenté dans la préface comme la traduction d’un texte d’un auteur français qui s’est lui-même inspiré pour
l’écrire du
Tableau de Paris
de Mercier. Il est également indiqué que l’auteur avait rapporté des scènes de libertinage dont
certaines très libres, si bien que le traducteur a été obligé d’adoucir les propos du texte pour qu’il puisse être présenté avec
décence au public britannique.
Cette édition se caractérise par son très beau frontispice dépliant en couleurs de l’illustrateur et caricaturiste britannique
George Cruikshank (1792-1878) représentant une caricature des personnages que l’on pouvait rencontrer au Palais-Royal.
Très bel exemplaire en reliure anglaise de la seconde moitié du XIX
e
siècle. Le relieur a conservé les couvertures d’origine
mais pas le catalogue des publications de William Hone, censé former les pages 195 à 200.
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CUISIN (J.-P.-R.).
Le Numéro 113 ou la Catastrophe du jeu. Histoire véritable.
Paris : Pigoreau, 1814. —
In-12, 158x96 : frontispice, (2 ff.), xj, 174pp. Demi-percale violine mouchetée à la
bradel, dos lisse (
reliure de la fin du XIX
e
siècle
).
500 / 600€
Édition originale très rare de ce roman de mœurs parisiennes, second ouvrage imprimé de l’ancien militaire J.P.R. Cuisin
(1777-1845?).
Le numéro 113 était un des lieux les plus célèbres du Palais-Royal, composé d’un restaurant au rez-de-chaussée, d’une salle
de jeu au premier et d’une maison de passe au second. Dumas a dit dans
La Femme au collier de velours
, à propos de cet
établissement, que « si l’enfer a un numéro, ce doit être le 113. »
L’auteur parle dans cette fiction du problème de l’addiction au jeu qu’il considère comme un véritable fléau : «On conviendra
qu’on ne sauroit jamais inspirer plus d’horreur pour cette funeste passion (le jeu), à ceux qui en sont atteints, que la peinture
même des malheurs qui ne manquent pas de marcher à sa suite et en sont inséparables. Le bouleversement des fortunes,
des idées religieuses ; l’altération de toutes les affections tendres et nobles ; le suicide même et tous les écarts les plus mons-
trueux de l’imagination de l’homme, sont les tristes fruits qu’il ne recueille que trop souvent de cette cruelle passion de jouer,
de cette fureur incurable de ne se complaire que dans des émotions toujours inquiétantes, et de se placer continuellement
dans l’alternative douloureuse d’une grande prospérité ou d’une ruine totale. »
On trouve dans le chapitre V une intéressante description du N° 113 à l’entrée duquel « voltigent une quantité de nymphes
qui en rendent les approches encore plus attrayantes » (p. 98). À propos de ces dernières, l’auteur dit plus loin : «Ces femmes,
la honte de leur sexe, dépourvues de toute pudeur, et qui trafiquent sur la volupté et le plaisir, n’en possédant aucuns des
véritables éléments, sont donc là comme les prêtresses du temple, ou plutôt comme des sirènes qui attirent de toutes parts
le navigateur » (p. 99).




