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littérature

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APOLLINAIRE GUILLAUME (1880-1918)

Lettre autographe signée avec dessin original

adressée à André DUPONT

Nîmes, 1

er

février 1915, 1 page in-4, sur papier à en-tête du

« Café Tortoni » à Nîmes, montée sur onglets. Chagrin noir

souple à la bradel, titre sur le premier plat dans un cadre et

sur le dos, étui bordé. (Loutrel).

10 000 / 15 000 €

Lettre sous forme d’un poème autographe signé de 18 vers accom-

pagné d’un très bel autoportrait d’Apollinaire en artilleur, on peut lire

« 38 » sur sa casquette. En février 1915, Apollinaire est artilleur au 38

e

régiment d’artillerie de campagne à Nîmes.

« […] Tant d’hommes sur le front meurent en ce moment Que c’est

un vrai plaisir de saigner seulement L’artillerie est l’art de mesurer

les angles L’équitation celui de bien serrer les sangles L’art du canon

est l’art de tout bien mesurer Avec l’astronomie on peut le comparer

Voilà tout le secret de la guerre où nous sommes. Le reste est dans

la joie et la vertu des hommes […]. »

Le

dessin à l’encre

est un des plus aboutis des dessins épistolaires du

poète. Il s’agit de la première des trois lettres qu’Apollinaire envoya à

André Dupont (1884 – 5 mars 1916) à Douaumont, Verdun lors d’une

tentative de reprise de fort). Guillaume Apollinaire l’évoque dans

Le

Flâneur des deux rives

: « La dernière fois qu’avant la guerre j’ai passé

rue Berton, c’était il y a bien longtemps déjà en la compagnie de

René Dalize, de Lucien Rolmer et d’André Dupont, tous trois morts

au champ d’honneur ». Avant de partir sur le front où il fut tué, André

Dupont avait confié ses poèmes à André Billy qui les publia dans

Apollinaire vivant

.