24
LENOIR, ALEXANDRE (1761-
1839).
ESSAI SUR L’HISTOIRE
DES ARTS EN EGYPTE POUVANT
SERVIR D’APPENDICE AU GRAND
OUVRAGE DE LA COMMISSION.
En français, manuscrit autographe avec de
nombreux béquets et corrections.
S.l.n.d. [France, après 1827, vers 1830]
35 000 / 45 000 €
In-folio, 5 tomes en 5 vol., 681 ff. numérotés
et écrits seulement au recto, sur papier,
écriture cursive régulière à l’encre brune,
nombreux béquets, papillons, inserts
et corrections (ratures et repentirs),
anciennement reliés en volumes séparées,
les différents cahiers demeurent cousus et le
dernier volume conserve sa reliure de demi-
toile avec pièce de titre « A. Lenoir. Galerie
égyptienne Histiore des arts et mythologie »
et pièce de tomaison « 5 », portrait gravé
lithographique de Charles de Lasteyrie
figurant Alexandre Lenoir (daté 1817 ?) avec la
légende suivante : « Le Chevalier Alexandre
Lenoir administrateur des monumens
de l’Eglise royale de St-Denis membre
de plusieurs sociétés savantes » (Papier
légèrement jauni ; quelques mouillures ;
feuillets se détachant, coutures défaites).
Dimensions : 335 x 220 mm.
Important manuscrit de travail du célèbre
archéologue.
Cette somme est inédite.
Médiéviste français, conservateur de
musée, Alexandre Lenoir est connu
pour avoir créé et administré le
Musée
des monuments français. Ce manuscrit
inédit est une véritable compilation
des connaissances égyptologiques de
l’époque. C’est à partir du « grand ouvrage
de la Commission » comme Lenoir
le désigne, c’est-à-dire la
Description
de l’Egypte…,
publiée dès 1809 sous
l’impulsion de l’expédition de Napoléon,
que Lenoir effectue des recherches
personnelles en Egyptologie. C’est sur
la base de cette publication (et avant la
parution de la deuxième édition) que Lenoir
a rédigé le présent manuscrit dans le but
« de servir d’appendice au grand ouvrage
de la Commission » qu’il considère comme
« se bornant à la description de l’Egypte
moderne, c’est-à-dire… à l’état actuel des
anciens monumens… ».
Nes’étantjamaisrenduenEgypte,Alexandre
Lenoir développe ses observations et
analyses personnelles à partir des travaux
d’autres savants, et en se rapportant aux
planches de la
Description de l’Egypte
, et
au « Musée de Charles X » [au Louvre] dont
les salles d’antiquités égyptiennes ont été
inaugurées en décembre 1827. Il est fait
mention du Musée de Charles X au tome
V, offrant ainsi un
terminus post quem
pour
ces volumes manuscrits.
Le manuscrit considérable de Lenoir
se divise en deux parties, d’une part
les tomes 1-3 (328 ff.) qui contiennent
l’Avertissement ; le Discours préliminaire ;
l’Antiquité des monumens égyptiens
prouvée par l’histoire ; Troisième époque.
Considérations générales. Prospérité de
l’Egypte ; d’autre part les tomes 4-5 (353 ff.)
qui comprennent des « Observations
supplémentaires
pour
servir
de
complément à l’ouvrage » et « Mœurs,
usages, religion, littérature ». Ce manuscrit
comporte de très nombreux béquets,
ajouts de texte et modifications suggérant
que l’ouvrage était destiné à l’impression
ou du moins devait faire l’objet d’une
publication à venir. Lenoir a écrit dans la
plupart des revues et journaux scientifiques
de son époque : cet essai sur l’histoire de
l’Egypte reprend différentes idées qu’il a
déjà développées dans des publications
antérieures (« Usage présumé de la grande
pyramide » ; « Examen du zodiaque
quadrangulaire de Denderah » etc.). Lenoir
annonce son plan dans l’introduction : « Ne
serait-il pas en effet une chose utile que de
rechercher l’origine des arts dans cette
antique terre d’Egypte, de se reporter par
de rigoureuses inductions, à la naissance
de l’architecture, de la sculpture, et enfin de
la peinture; d’observer la marche suivie par
les artistes égyptiens dans le premier, le
second et le troisième style; de considérer
les formes observées en Egypte dans les
arts du dessin; enfin, de prouver l’antiquité
des monumens égyptiens par l’histoire
même, et de rattacher ces monumens à
l’astronomie, à la mythologie, à l’agriculture
et à toutes les sciences morales, et
religieuses » (tome I). Signalons la section
dévolue aux « Caractères hiéroglyphiques
de l’inscription de Rosette » (tome V, pp.
314-251 [sic, pour 451]). Lenoir fait des
« observations sur la lecture proposée des
hiéroglyphes » par Champollion en 1822 et
donne son analyse toute personnelle.
bibliographie :
Poulot Dominique, « L’Égypte imaginaire
d’Alexandre Lenoir », in Chantal Grell,
dir.,
L’Égypte imaginaire de la Renaissance
à Champollion : actes du colloque,
Paris,
21-22 mai 1991
, Paris, 2001, 2 vol., II,
pp. 127-149. – Froissart, Jean-Luc.
Alexandre, Albert et Angéline Lenoir : une
dynastie en Amajeur (1761-1891)
, Paris, 2012.
– Bresc, G. et B. de Chancel-Bardelot (dir.).
Un musée révolutionnaire : le musée des
Monuments français d’Alexandre Lenoir
,
Paris, 2016. Catalogue de l’exposition
éponyme au musée du Louvre du 7 avril
au 4 juillet 2016.
99
origine(s)




