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234 MOMIGNY (Jérôme-Joseph de). Le Nouveau solfège, avec des accompagnements de piano, dans lequel le phrasé
est réduit en principes, à l’usage de la Maison impériale Napoléon, établie au château d’Écouen pour l’éducation des
filles des membres de la Légion d’honneur.
Paris, au magasin de musique de l’auteur,
s.d. [1808]. In-4, maroquin
rouge à long grain, roulettes et filets dorés, armoiries au centre, dos lisse orné d’aigles et de couronnes impériales
alternées, coupes ornées, roulette intérieure dorée, doublures et gardes de moire bleu ciel, tranches dorées (
Reliure
de l’époque
)
.
1 000 / 1 200
Édition originale de ce rarissime traité de solfège à l’usage des maîtres de musique de la maison impériale
d’Écouen, dédiée au grand chancelier de la Légion d’honneur, Bernard de la Ville-sur-Illon, comte de Lacépède, en
charge de l’institution.
Entièrement gravé sur métal, texte comme musique notée, et orné d’une vignette aux armes impériales sur le titre, il
contient une introduction théorique, un
Dialogue sur les éléments de la musique et sur les divers signes de convention
qui servent à l’écrire
, cent-dix leçons pour voix et piano, onze exercices de vocalisation et une
Méthode pour accorder
le piano
.
Né à Philippeville en Belgique, Jérôme-Joseph de Momigny (
1762
-
1842
) eut une maison d’édition à Paris de
1800
à
1828
, où il imprimait lui-même ses écrits. Auteur de sonates pour piano et de quatuors de violon, il était absorbé par
la volonté d’opérer une réforme profonde de la théorie musicale. En
1806
, il publia un
Cours complet d’harmonie et de
composition d’après une théorie neuve et générale de la musique
, dans lequel il expose ses théories sur le rythme et
le phrasé musical. Son système suscita de vives oppositions lors de sa présentation devant l’Académie, le
17
décembre
1808
.
Momigny fut aussi, avec Framery et Ginguené, l’un des rédacteurs des deux volumes de l’
Encyclopédie méthodique
de
Panckoucke consacrés à la musique. C’est dans cet ouvrage, à l’article
Solfège
, qu’il explique avec une sensible
amertume l’échec de son
Nouveau solfège
– dont la rareté est, peut-on présumer, une conséquence. Le comte de
Lacépède « fit mettre le
Solfège
de M. de Momigny au nombre des ouvrages qui devaient servir à l’enseignement des
filles des membres de la Légion-d’honneur. Cinquante exemplaires en furent pris à cet effet. Il fut convenu, en outre,
que les maîtresses de musique qui devaient être prochainement nommées, apprendraient de M. de Momigny lui-même
le moyen de se servir de cet ouvrage [...]. Par des causes inutiles à indiquer, la nomination de ces maîtresses n’eut pas
lieu, et la vérité ne fut point retirée du puits où M. de Momigny l’avoit placée, ce qui est vraiment très malheureux
pour lui, et surtout pour les progrès des lumières. »
Superbe exemplaire en maroquin rouge aux armes impériales de Napoléon I
er
.
Très belle condition en dépit de légères rousseurs.
Grove, XII, 475 – Encyclopédie méthodique : Musique, Paris, 1818, II, 379.
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