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279 ROSTAND (Edmond). Cyrano de Bergerac.
Paris, Eugène Fasquelle, 1898.
In-8, maroquin bleu, double portique
à enroulements mosaïqué de maroquin chamois orné de fleurs stylisées en maroquin rouge et vert serties de
filets dorés – allusion à la fameuse scène du balcon –, portrait en médaillon de Cyrano sur le premier plat,
mosaïqué en six tons de maroquin, au milieu d’épées et de gerbes de fleurs dorées, dos orné d’un fer d’épée et
de fleurs entrecroisées répété,
doublure de maroquin framboise
ornée en encadrement de fers emblématiques
dorés, gardes de moire rouge, doubles gardes, tranches dorées sur témoins, couverture, étui bordé (
Raparlier
[et
Meunier]).
15 000 / 20 000
Édition originale.
Un des
50
exemplaires de tête sur japon (n°
21
), seul grand papier, avec la fragile couverture verte de papier moiré.
Le
28
décembre
1897
, la comédie héroïque de Rostand devient le plus grand succès théâtral depuis
Hernani
. Un succès
sans précédent : quarante rappels ! La pièce sera jouée
400
fois jusqu’en
1900
et Coquelin, présenté à l’auteur l’année
précédente par Sarah Bernhardt, reprendra le rôle jusqu’à sa mort, soit
950
fois. Rostand est élu à l’Académie française
en
1901
: il y est reçu à trente-trois ans, soit le plus jeune académicien d’alors.
Précieux et très bel exemplaire enrichi d’une magnifique illustration originale exécutée par Louis Morin
(
1855
-
1938
), un des artistes les plus représentatifs de l’époque, qui l’a orné de
14
aquarelles originales, dont
6
à
pleine page accompagnées de sa signature complète, les autres de son monogramme.
Splendide reliure mosaïquée et doublée réalisée par Raparlier et terminée par Meunier pour Maurice Méric,
un des grands bibliophiles de l’époque, dont cette note autographe au crayon figure sur une garde : « couvert et doublé
par P. R. Raparlier †, terminé et orné par Meunier pour moi. »
En effet, cette reliure n’a pu être achevée par Paul-Romain Raparlier, décédé en
1900
. Charles Meunier a réalisé, à la
demande du bibliophile, un décor tout à fait caractéristique de son style, typiquement Art Nouveau. En signe de deuil,
c’est à froid qu’il a apposé la signature de son confrère au bord de la doublure.
De la bibliothèque Maurice Méric, avec ex-libris.
Certainement un des plus beaux exemplaires, et des plus richement reliés et illustrés, de cette pièce mythique.




