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56. LE TASSE (Torcato Tasso, dit…).
Jérusalem délivrée…
À Paris
,
Chez Bossange et Masson
,
1813
, 2 vol. in-8°, veau
fauve, roulette aux palmettes à froid autour des plats, cartouche à froid au centre, dos à nerfs ornés d’un décor doré et
à froid, roulette intérieure dorée, tranches dorées (
Thouvenin
).
Édition établie sur celle de
1803
.
Une traduction appréciée qui fut parfois attribuée à Jean-Jacques Rousseau.
Elle fut donnée en
1774
par le juriste Charles-François Lebrun (
1739
-
1824
), qui exerça de hautes responsabilités dans
l’administration des finances de l’Empire et reçut le titre de duc de Plaisance en
1806
. Fin lettré, il composa de nombreuses
traductions, dont celles de
L’Illiade
(
1776
) et de
L’Odyssée
(
1809
), qui lui valurent d’être reçu à l’Académie des inscriptions
et belles-lettres en
1803
.
Un portrait du Tasse d’après Chasselat et
20
gravures d’après Jean-Jacques François Le Barbier (
1738
-
1826
), dit l’Aîné.
Le Barbier fit de nombreuses illustrations pour des œuvres telles que
Les Liaisons dangereuses
de Laclos (
1794
) ou
La Religieuse
de Diderot (
1804
)
…
D’après Portalis, sa manière était l’une des plus originales de son temps.
Actif à Paris de
1813
à sa mort en
1834
, Joseph Thouvenin travailla pour le duc d’Orléans, futur roi Louis-Philippe.
Sa clientèle comprenait en outre Charles Nodier, Armand Cigongne ou encore le prince de Talleyrand.
Dimensions :
206
x
125
mm.
57. MAISTRE (J. de).
Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence…
Paris
,
Librairie grecque, latine et française
.
Imprimerie de Cosson
,
1821
, 2 vol. in-8°, demi-veau bleu nuit glacé, dos à
faux-nerfs ornés, non rogné (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE posthume de l’ouvrage majeur de Joseph de Maistre (
1753
-
1821
).
Il est précédé d’une préface de Jacques Bins de Saint-Victor et suivi d’un
Éclaircissement sur les sacrifices.
Homme politique, philosophe et diplomate savoisien, Joseph de Maistre fut, en
1802
, envoyé par le roi de Savoie, Victor-
Emmanuel I
er
, comme ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg. Très lié aux princes Galitzine, il devint le proche
conseiller du tsar Alexandre I
er
(
1777
-
1825
).
Les Soirées de Saint-Pétersbourg
se présentent comme une suite de onze entretiens avec deux interlocuteurs, l’un français
et l’autre russe. Maistre y expose les fondements de ses conceptions politiques, essentiellement monarchiques et
théocratiques. Il est, avec le vicomte de Bonald (
1754
-
1840
), l’un des principaux théoriciens de la pensée contre-
révolutionnaire.
Un portrait de l’auteur lithographié par Villain d’après Bouillon.
Il manque souvent.
Relié à l’époque, l’exemplaire présente quelques habituels petits défauts, discrètes rousseurs, petites mouillures en marges
du t. I.
Dimensions :
210
x
134
mm.
Provenances :
Ant. Wolski, avec son ex-libris ; mention manuscrite à l’encre rouge sur l’un des feuillets de garde du tome
premier « Bibl. de Mr Gourau (?) » ; Alfred Clériceau, avec son ex-libris.
58. [BRILLAT-SAVARIN (A.)].
Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante…
Paris
,
Chez
A. Sautelet et C
ie
,
1826
, 2 vol. in-8°, demi-veau vert, dos à nerfs ornés d’un décor doré et de fleurons et palmettes à
froid, tranches marbrées (
reliure de l’époque
).
ÉDITION ORIGINALE de l’un des chefs-d’œuvre de la littérature gastronomique mondiale.
Il n’en a pas été tiré de grands papiers.
Une facétie de bon vivant devenue un classique.
Revenu en France après l’orage révolutionnaire, Anthelme Brillat-Savarin, magistrat né à Belley dans le Bugey en
1755
,
fréquente « les salons de la meilleure société [et] dîne souvent en ville et [c’est] en manière de plaisanterie qu’il compose
ce livre charmant » (Carteret). Publié anonymement, l’ouvrage fut imprimé à ses frais à
500
exemplaires seulement. Mort
en février
1826
, deux mois à peine après la parution de son livre, l’auteur n’eut pas le temps de jouir du succès de son
ouvrage ni de pouvoir imaginer qu’il lui vaudrait de passer à postérité. Balzac loua son style et affirma que depuis le
XVI
e
siècle, hormis La Bruyère et La Rochefoucauld, aucun prosateur n’avait su donner à la langue française un tel relief.
Toujours édité, il suscite aujourd’hui encore un grand intérêt. Ainsi, Roland Barthes écrit : « La langue de Brillat-Savarin
est, à la lettre, gourmande : gourmande des mots qu’elle manie et des mets auxquels elle se réfère. »
Exemplaire de premier tirage, en reliure de l’époque.
Petit accroc à la coiffe inférieure du tome premier. Dos uniformément plus clairs.
Dimensions :
199
x
125
mm.
Clouzot, p.
32
(« Assez rare et de plus en plus recherché ») ; Vicaire (G.),
Bibliographie gastronomique
, Rouquette,
1890
,
116
-
117
(« Tout le monde connaît la
Physiologie du goût
qui est devenue, pour ainsi dire, classique ») ; Carteret, I, pp.
146
-
147
; Oberlé (G.),
Les Fastes de Bacchus et Comus
, Belfond,
1989
, n°
144
(« Rare et très recherchée »).




