ALDE. Paris. BIBLIOTHÈQUE BERNARD BROCHIER.

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66. HUGO (V.). Les Burgraves, trilogie. Paris, E. Michaud, éditeur, 1843, in-8°, maroquin janséniste rouge, dos à nerfs,
filets doubles et roulette de grecques intérieurs dorés, couverture, tête dorée, non rogné (Chambolle-Duru).
ÉDITION ORIGINALE.
Il n’en a pas été tiré de grands papiers.
Ce drame historique romantique de Victor Hugo ( 1802-1885 ) se déroulant sur les bords du Rhin fut créé au Théâtre
français le 7 mars 1843.
Précieux exemplaire relié par Chambolle-Duru.
Ont été reliés dans le volume :
- une L.A.S. de Victor Hugo (1 p. in-8° à l’encre noire, datée du 21 mars 1843 (« très pressé »), adressée à l’acteur
Beauvallet, qui créa le rôle de Job, le burgrave de Heppenheff, lui indiquant une nouvelle coupure (pp. 149-150 de
l’édition), « non moins stupide que les autres». Hugo signe : « son bien dévoué ami et collaborateur » ;
- un billet autographe signé (1 p. in-12 à l’encre noire, non datée) de la tragédienne Rachel (1821-1858) dont les
incarnations des grandes héroïnes de Corneille, Racine… contribuèrent en ces mêmes années à remettre le théâtre
classique à la mode. Il est adressé à François Buloz (1803-1877), fondateur de La Revue des deux mondes et qui fut
administrateur de la Comédie-Française en 1847-1848 : elle lui demande une loge pour aller voir Les Burgraves une
seconde fois ;
- le portrait-charge de Hugo gravé à l’eau-forte par Laurent-Jan (1808-1877) illustrant les vers fameux :
« Hugo lorgnant les voûtes bleues / Au seigneur demande tout bas / Pourquoi les astres ont des queues / Quand
Les Burgraves n’en ont pas !». L’un et l’autre reviennent sur le prétendu échec des Burgraves (34 représentations),
qui furent créés le mois où le passage de la comète, dite la Grande Comète de mars (C1843/D1) – elle présentait une
queue double ! –, fut observable dans le ciel de France et fascina les foules.
Elle est monogrammée et numérotée au crayon (4/12 ) ;
- le cuivre original de cette eau-forte, lequel a été enchâssé au centre de la doublure du premier plat de la reliure ;
- le prospectus annonçant la publication de l’une des parodies auxquelles Les Burgraves donnèrent lieu : Les Buses-
Graves par M. Tortu Goth, pseudonyme de l’illustrateur et caricaturiste Bertall (1820-1882) : 4 pp. imprimées sur
papier jonquille et illustrées de vignettes par le même.
Dimensions : 225 x 138 mm.
Provenance : marquis Emmanuel du Bourg de Bozas ( Cat. I, 27-28 juin 1990, n° 186), avec son ex-libris.
Clouzot, p. 89 ; Talvart et Place, IX, 30-31, n° 48 A ; Carteret, I, p. 414 ; Vicaire, IV, 300-301 .
67. MÉRIMÉE (P.). Études sur l’histoire romaine. Paris, Victor Magen, 1844, 2 vol. in-8°, maroquin havane, jeux de filets
droits et courbes s’entrecroisant sur les plats, dos à nerfs ornés, doublure de maroquin citron sertie d’un jeu de filets
dorés, gardes de soie moirée chocolat, couverture et dos, tranches dorées sur témoins (M. Lortic ).
Édition en partie originale, dont il n’a pas été tiré de grands papiers.
Le tome Ier est la réédition de l’Essai sur la guerre sociale, paru en 1841, mais non mis dans le commerce. Le tome II
contient la Confession de Catilina en ÉDITION ORIGINALE.
Prosper Mérimée (1803-1870) fut aussi historien et archéologue et devint en 1834 l’un des premiers inspecteurs du service
des Monuments historiques. Lors de ses fréquents voyages d’inspection à travers la France, au cours desquels il est parfois
accompagné de son ami Eugène Viollet-le-Duc, il prit de nombreuses notes qu’il publia et qui nourrirent ses œuvres
d’histoire ou de fiction.
Cité par Carteret, l’exemplaire a été enrichi de :
- deux feuillets comportant en tout 3 dessins à l’encre sépia de la main de Mérimée. Ils représentent un profil
d’homme et un oiseau (tome I) et un profil d’homme (tome II) ;
- un feuillet volant offrant un quatrième dessin à l’encre noire (un autre profil d’homme) a été ajouté au tome Ier.
Dessinateur doué, Mérimée prenait de nombreux croquis au gré de ses déplacements : antiquités, paysages ruraux ou
urbains, mais aussi portraits ou scènes animalières. Quelques-uns de ses dessins apparaissent ainsi dans Les Chats de son
ami Champfleury (Rothschild, 1869).
Exemplaire revêtu d’une luxueuse reliure doublée de Marcellin Lortic (1852-1928).
Fils de Pierre Marcellin Lortic (1822-1892) qui avait été l’un des relieurs de Baudelaire, Marcellin fut son élève et lui
succéda avec son frère Paul en 1884, puis seul après 1891. Relieur et doreur, il exécutait lui-même les décors dont il donnait
les dessins. Il travailla pour les grands collectionneurs de son temps, parmi lesquels Descamps-Scrive.
Les volumes sont très frais et ont été reliés avec leurs fragiles couvertures imprimées sur papier beige.
Dimensions : 218 x 131 mm.
Provenances : Charles Delafosse (Cat. II , L’Œuvre de Prosper Mérimée, 8-13 novembre 1920, n° 863 (annonce
2 dessins)) ; Daniel Sicklès (Cat. II , 28-29 novembre 1989, n° 436).
Clouzot, p. 115 (« Assez rare ») ; Carteret, II, p. 148 ; […], Prosper Mérimée, Bibliothèque nationale, 1953, pp. 40 -105 ;
Fléty, p. 115.