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95. DERAIN (A.) – JACOB (M.).

Les Œuvres burlesques et mystiques de frère Matorel mort au couvent.

Paris

,

Henry

Kahnweiler

,

1911

, in-8°, maroquin havane, sur les plats, décors mosaïqués de pièces de maroquin noir et de traits

poussés à l’œser de même couleur s’inspirant de deux des bois de Derain pour le texte, dos lisse, couverture et dos, non

rogné, étui bordé de même peau havane (

M. Burkhart

).

ÉDITION ORIGINALE du second volet de la trilogie de

Saint Matorel.

Après la publication de

L’Enchanteur pourrissant

d’Apollinaire et Derain, Kahnweiler envisagea de demander au peintre

qu’il collabore avec Max Jacob (

1876

-

1944

), autre poète de « la bande à Picasso ». Faute d’être inspiré par un texte qu’il

jugeait pourtant remarquable, Derain déclina la proposition, et c’est Picasso qui donna, en

1910

, les illustrations du premier

Saint Matorel

. Toutefois, Derain accepta, deux ans plus tard, d’œuvrer au second

Saint Matorel

, ayant apparemment

trouvé l’alchimie qui lui avait fait défaut entre son art gravé et celui du poète.

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gravures sur bois originales d’André Derain (

1880

-

1954

).

L’iconographie reflète le parti pris esthétique de l’artiste : une rusticité liée à la gravure sur bois, la prépondérance du noir,

une simplification des formes et une technique raffinée.

Derain hésita un moment sur la manière de procéder, entre le bois et le burin sur cuivre ou sur acier. Une fois la technique

arrêtée, il entreprit un cycle inspiré des imagiers de la fin du Moyen Âge : almanachs, supplices, vanités et allégories

ésotériques.

Ce même souci chez Derain et Max Jacob d’apporter à des formes anciennes, fixées par la tradition, un regard neuf,

contribua beaucoup à la qualité de l’ouvrage.