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Cette vente offre à l’amateur l’occasion rare de s’immiscer dans

les coulisses de la création.

Le travail du peintre, comme celui de l’écrivain, passe nécessairement

par des doutes, des errements et des repentirs, avant de devenir

l’œuvre exposée, le livre publié.

Les fragments manuscrits, les épreuves corrigées et les esquisses

que nous présentons donnent à voir le long et difficile travail sans

lequel le génie n’est rien. Hugo griffonne ses idées sur des « copeaux

» ou croque un paysage. Proust et Balzac réécrivent inlassablement

leur texte, même après qu’il a été confié à l’imprimeur. Flaubert ne

se contente pas de recherches exhaustives sur l’histoire antique et

le cadre de Salammbô : il se documente de surcroît sur les œuvres

de ses prédécesseurs. Zola tâtonne et hésite dans la rédaction

d’un article sur son père, Baudelaire dit triturer encore ses Fleurs

du Mal, alors que Dumas rédige, rédige, mais ne modifie presque

rien. Delacroix esquisse à grands traits la composition de son chef

d’œuvre Le Sultan du Maroc, et Maupassant agrémente l’éventail

de son amante de deux quatrains de son cru. Tous cherchent le

mot idéal, le trait parfait.

Mais la collection que nous dispersons ici révèle également les

liens qui unissent ces auteurs et artistes à leurs contemporains :

Flaubert relit et corrige la pièce de son ami Maupassant, quand

Proust envoie ses félicitations à Odilon Albaret pour son mariage.

Huysmans offre ses livres à Lucien Descaves, Sand donne Lélia à

son « gamin d’Alfred » et Balzac fait don de Pierrette à sa mère.

Quant à Hugo, c’est la totalité de ses œuvres, et sa vie en prime,

qu’il met aux pieds de Juliette Drouet...

LITTÉRATURE FRANÇAISE

DES XIX

e

ET XX

e

SIÈCLES

CATALOGUE N° 23