Previous Page  5 / 188 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 5 / 188 Next Page
Page Background

5

Parler d’Olivier Aaron, mon frère, qui nous a quitté l’année dernière est

une tâche facile et difficile.

Facile car Olivier avait une nature particulière, exceptionnelle. Il m’a

appris tant de choses, à regarder, à analyser, à comprendre...

Difficile car cela renvoi à un passé fait de plaisirs et de douleurs.

Son regard était universel : il connaissait l’architecture, aussi bien que la

peinture ou la mode.

Sa passion pour notre métier et pour la collection débuta très tôt. Il créa

avec deux amis un club d’amateurs de dessins : j’avais quatorze ans, il

en avait dix-sept.

Il se mit à acheter des dessins d’architectures et des décorations,

puis simultanément il établit le département tableaux dans la galerie

Didier Aaron avec une superbe exposition Hubert Robert. Sa passion

dévorante ne fit que s’amplifier, l’enfermant même dans un monde à

lui : collection de médailles, de porcelaines de Sèvres, de dessins, de

souvenirs historiques, de livres, passant sa vie à faire partager aux autres

cet appétit inouï.

Il écrivit deux livres, l’un fort touchant : se mettant en scène en expliquant

à son filleul sa collection de dessins du XVIIIème. L’autre qui fut primé :

le catalogue raisonné de Georges-Marie Pierre en collaboration avec

Nicolas Lesur.

Il était extraordinairement doué, avec une mémoire fabuleuse. Olivier

avait l’Œil.

Il me semble naturel et sain qu’aujourd’hui d’autres découvrent son

univers.

Hervé Aaron, le 3 septembre 2019