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CREVEL, René.

L’Esprit contre la Raison

. Edition ornée d’un portrait par Tchelitchew.

Marseille, Les Cahiers du

Sud, 1927

.

In-12 [202 x 140 mm] de 56 pp., (4) ff. le premier et le dernier blancs : broché.

Édition originale. Elle est illustrée d’un portrait de l’auteur en frontispice par Tchelitchew.

Tirage limité à 444 exemplaires.

Un des rares 14 premiers exemplaires sur Hollande de rives, paraphés par l’éditeur (n° VI).

Dans la constellation surréaliste, René Crevel occupe une place à part. Né en 1900, marqué par le

suicide de son père et par une santé défaillante qui l’obligea à de longs et pénibles séjours dans des

sanatoriums, il est l’auteur de livres singuliers et de pamphlets rageurs notamment, dit André Breton,

L’Esprit contre la Raison

et

Le Clavecin de Diderot

sans quoi il eût manqué une de ses plus belles volutes au

surréalisme”.

“Le livre n’est pas simplement un plaidoyer pour le surréalisme. […] Crevel se démarque de tous

ceux de sa génération qui ont choisi la voie royale de la littérature traditionnelle, les honneurs les

plus classiques, les places les plus payantes. D’emblée, il prévient qu’il a un faible pour le héros

stendhalien” (François Buot).

Exceptionnel envoi autographe signé sur le faux-titre :

à André Breton,

cette dédicace tardive

d’un livre vieilli

mais il est toujours

assez tôt pour

dire

qu’on est pour

et

L’ESPRIT CONTRE LA RAISON

les mêmes choses,

avec toute

mon amitié

René Crevel

Assurément le plus précieux des exemplaires de ce livre dans lequel on relève de nombreuses citations

tirées des ouvrages d’André Breton. La “dédicace tardive” témoigne aussi de la fidélité envers le chef

de file du mouvement surréaliste, à un moment où Crevel avait pris quelque distance avant d’adhérer

au Parti communiste par goût de l’action – pour mettre en pratique

l’esprit contre la raison

.

René Crevel devait se suicider le 18 juin 1935. Il n’était pas parvenu à réconcilier Breton et les

organisateurs du Congrès international des écrivains – notamment Ilya Ehrenbourg, chef de la

délégation soviétique, que Breton avait giflé.

Dans un article particulièrement fielleux, Marcel Jouhandeau accusa Breton d’être responsable

du suicide de Crevel. “Rien ne ressemble plus à un crime qu’un suicide”, jugeait-il, après avoir

rapporté les propos de René Crevel : “Quand je ne croirai plus en rien, ni en moi, ni en personne,

je croirai encore en Breton.” Ce dernier devait répliquer par un article émouvant et sobre intitulé :

Sur la mort de René Crevel

. La polémique, détestable, rend plus émouvante encore la dédicace à André

Breton.

Bords de la couverture très légèrement insolés ; petits accrocs à quelques témoins.

6 000 / 8 000 €

Une des

plus belles

volutes du

surréalisme