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Une icône de la subversion des images, annotée par André Breton
170
Man RAY.
Explosante fixe
.
Paris, Man Ray, sans date
[1934].
Photographie originale, tirage argentique (227 x 179 mm) avec cachet au verso et notes manuscrites à
l’encre verte de la main d’André Breton.
Précieux tirage original annoté au verso par André Breton.
Image iconique, elle a été d’abord reproduite dans le numéro 5 de la revue
Minotaure
en 1934, en
frontispice de l’article d’André Breton intitulé
La Beauté sera convulsive,
puis dans
L’Amour fou
(1937).
L’épreuve est sans doute celle qui a servi à l’imprimeur pour l’édition de
L’Amour fou,
étant annotée à
l’encre verte au verso par André Breton : “
Photo Man Ray. Pl. 1 – Explosante fixe. Page …
” Elle est en
effet la première planche du livre, page 17.
“The experience of « convulsive beauty », of something that shakes the subject’s self-possession, bringing
exultation through a kind of shock – an « explosante-fixe » – the experience of the manifestations of
Breton’s objective chance cannot but be illuminated by Freud’s « uncanny », where shock, mixed
with the sudden appearance of fate, engulfs the subject. […] The collapse of the distinction between
imagination and reality – an effect devoutly wished by surrealism, but one that Freud analyses as the
primitive belief in magic – animism, and narcissistic omnipotence are all potential triggers of that
metaphysical shudder that is the uncanny” (Rosalind Krauss in
L’Amour fou, photography & Surrealism,
Washington, The Corcoran Gallery of Art, 1985, avec reproduction à pleine page, p. 84).
Rarissime épreuve originale, parfaitement conservée.
Elle a été exposée en 2009 au Centre Georges Pompidou dans
La Subversion des images :
“Une
femme disparaît, bras levés au-dessus du corps, robe virevoltante et retroussée : l’instantané fige de
manière floue une sorte de transe, quand le photographe parvient à saisir la fraction de seconde où
la danseuse s’est immobilisée. Plus que toute autre, cette image incarne la conversion du hasard en
finalité esthétique : ainsi sera-t-elle choisie par André Breton pour expliciter le célèbre concept de
beauté convulsive. Elle sera, écrit-il dans
L’Amour fou
, « érotique-voilée, explosante-fixe, magique-
circonstancielle ou ne sera pas ».”
30 000 / 40 000
€
171
André BRETON.
Collage double face
.
Sans lieu ni date
[vers 1935].
Deux collages signés sur un feuillet in-12 (137 x 89 mm).
Joli collage double face original signé : d’un côté, un nu féminin avec un toucan et, de
l’autre, un nu féminin lisant avec collage de lettres.
André Breton avait été fasciné par les collages de Max Ernst : “Les premiers collages de Max Ernst,
d’une puissance de suggestion extraordinaire, ont été accueillis parmi nous comme une révélation”,
confessa-t-il.
“Breton a également produit une trentaine de collages picturaux […]. Ceux-ci, tout comme les lettres-
collages de l’après-guerre, sont souvent un mode de communication personnelle, notamment à sa
femme ou sa fille” (Henri Béhar,
Dictionnaire André Breton,
p. 240).
Le collage a appartenu à Paul Éluard : il a été exposé à Las Palmas en 1995 dans
El poeta como artista
.
2 000 / 3 000
€




