Previous Page  224 / 366 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 224 / 366 Next Page
Page Background

223

178

Gisèle et Mario PRASSINOS.

Pièce de théâtre

.

Sans lieu, 1935.

Manuscrit autographe richement illustré de 28 ff., et (1) f. pour la liste des “Personnages du drame”

sous chemise de papier vert d’eau portant, à l’encre rouge : “Pièce écrite en collaboration par Gisèle

Prassinos et Jean Mario Prassinos en 1935.”

Manuscrit autographe d’une pièce de théâtre inédite, de la main de Mario Prassinos : il est

illustré d’une quarantaine de dessins surréalistes à l’encre et à l’aquarelle.

La pièce a été écrite en collaboration par Gisèle Prassinos – alors âgée de quinze ans – et son frère

Mario – âgé de dix-neuf.

Les Prassinos, famille italo-grecque installée à Constantinople, devaient fuir les persécutions et

se réfugier en France en 1922. Poète très précoce, Gisèle Prassinos n’avait que 14 ans quand son frère

adressa au groupe surréaliste ses premiers essais par le biais d’Henri Parisot. Certains parurent en revue

avant que soit publié chez GLM son premier recueil,

La Sauterelle arthritique,

en 1935, avec une note

de Paul Éluard et une photographie de Man Ray. La pièce de théâtre date de la même année.

La description du décor en tête de l’acte 1

er

donne le ton :

Un hangar d’avion. Au milieu de la paroi un gril sur lequel est posé un aquarium fermé, rempli

de pépins de mandarines. Au-dessus : une écumoire dans les trous de laquelle sont passés des

macaronis cuits. Des fils de fer sont tendus d’un bout à l’autre du hangar. Des linges multicolores

encore humides y sont suspendus à côté d’intestins de paon séchés qui serviront à faire de la musique.

Le cadavre d’un vieillard muni de quatre boutons de mérisier

[sic]

sert de table. Dans un plat

de faïence est posée une main cassée en angle droit dont les doigts sont collés entre eux par de

la cire de bougie. Des fils de laitons

[sic]

maintiennent sa position perpendiculaire. Pour décorer

le cadavre on a fait pousser sur sa peau d’innombrables boutons artificiels. Adossé à la table

un parapluie dont le pommeau est une tête de chat sèche à part les yeux qui sont encore humides.

Des petits enfants morts et gonflés à l’oxygène sont disposés autour du cadavre-table. Les intestins

du vieillard ont été sortis du ventre et tressés de manière à former un petit panier qui lui pend entre

les jambes.

La porte du hangar est grande ouverte. Le pied à la pantoufle violette oscille au bout d’un fil

de cuivre fraîchement astiqué. La maison a un air de fête

. […]”

La liste des personnages organise la répartition de la vingtaine de rôles entre Gisèle et son frère.

5 000 / 6 000