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136

194

AUDIARD (Michel).

Le Chant du départ.

Sans lieu ni date

[vers

1985].

Manuscrit autographe et tapuscrit de 212 feuillets.

Le dernier roman de Michel Audiard, resté inédit.

Précieux ensemble réunissant manuscrits autographes et

dactylogrammes abondamment corrigés par l'auteur, ainsi

que les épreuves de la couverture.

Version primitive du dernier roman de Michel Audiard, resté inédit,

Le Chant du départ.

Son écriture, tenue en secret, accapara Michel Audiard durant

les mois qui précédèrent sa disparition : “Ses dernières forces,

les ultimes gouttes d’acide de son talent, il les consacra à une

histoire sombre qui, singulièrement, résonne comme son

chant du cygne” (Durant). Une dernière fois, Michel Audiard

fait tomber le masque du dialoguiste narquois pour jeter un

regard désabusé sur son parcours :

Toutes les générations n’ont pas l’aubaine de pouvoir invoquer

des motifs historiques à leur déconfiture. Nous autres, oui.

Car il s’en est passé ! Indéniable ! Les dates sont là ... 1939

et la suite ... La drôle de guerre, la moins drôle, l'exode, la

honte, plus de beurre ... puis d'autres guerres, plus de pétrole

... une branlée interminable. Qu’espère-t-on de pire ? On en

voit pourtant qui complotent encore, fourbissent leurs armes,

réclament Pondichéry, Mahé, Chandernagor. Pauvres gens.

Moi je tourne des films. Ca gagne bien et ça ne fait de mal à

personne.

Le Paris qui sert de décor est celui des grandes affaires

criminelles qui jalonnèrent la vie de l’auteur, avec, comme point

de départ, la récente disparition de l’ennemi public numéro 1,

Jacques Mesrine :

Si je fréquente et mélancolise toujours Rive Gauche, je griffonne

et rature à présent de l’autre côté des ponts, tout là-bas au

diable derrière l’Etoile, une contrée perdue, cosmopolite à faire

peur : le 16

ème

arrondissement. C’est à connaître !

(...)

Les gens

que l’on croise entre les ambassades louches et les studios aux

volets perpétuellement clos, n’ont leurs semblables nulle part

ailleurs.

(...)

Les ombres des assassins qui nous précèdent dans

les rues finissent par créer entre nous d’étranges rapports, une

connivence farceuse. Mais qu’y faire ? Déménager ? Pour aller

où ? Aucun quartier n’est vraiment sûr. Et puis, je crains m’être

habitué aux ombres d’ici, et, parmi elles, à celle du Docteur

Petiot

(...)

De même que l’on perçoit le ricanement de Landru

dès les premiers rosiers de Gambais, à l’orée de la rue Lesueur

je sens pointer entre mes omoplates le regard acéré du bon

Docteur que j’imagine penché à son balcon, en blouse blanche,

espiègle et raccoleur.

On joint un ensemble d’ébauches autographes et autres

documents ayant trait à l’ultime roman de Michel Audiard :

-

Ebauche primitive.

Dactylogramme avec ajouts et

corrections autographes. 5 pages autographes et 58 pages

dactylographiées ou photocopiées, chemise de papier vert.

Le dossier réunit des manuscrits, des dactylogrammes et

des photocopies de manuscrits, avec ajouts et corrections

autographes. Il s’agit d’une version primitive du début du roman.

-

Version plus aboutie du même récit

. 212 ff. dont 136

dactylographiés avec ajouts et corrections autographes,

42 ff. de photocopies avec ajouts et correction autographes,

7 ff. photocopiés et 27 ff. autographes.

Tapuscrit comportant de nombreux ajouts et corrections

manuscrits. Les noms de deux personnages ont été modifiés,

comme l’indique une note autographe en tête :

Véra Varlope

au lieu de Alexia Stuyvesant. Sévère au lieu de Maxence

. Une

citation de Henri Calet figure pour la première fois en exergue :

Ne me remuez pas, je suis plein de larmes.

-

Version définitive.

Dactylogramme 1 f. autographe, 189 ff.

dactylographiés avec corrections autographes.

Le feuillet autographe en tête indique deux changements de

nom :

Etiennette Communal au lieu de Véra Varloge. Olympe

au lieu d’Adrienne.

- Ensemble d’ébauches et notes autographes.

Sans date [ca.

1979-1981]. 81 feuillets de formats divers.

Réunion de notes disparates dont la plupart semblent se

rattacher au

Chant du départ

. Certains feuillets sont à l’en

tête de différents hôtels (George V, Hôtel de la Trémoille, Hôtel

Normandy à Deauville, Le Grand Hôtel d’Enghien les Bains).

Un jour je ne me souviendrai plus de rien. Ce sera Tant mieux.

J’ai la mémoire en horreur

. (...)

Je n’aime pas les quartiers

chics, je m’y sens engoncé. Mais, d’un autre côté, je me sens

‘parvenu’ dans les quartiers pauvres

.”

“Les dernières cartouches. La dernière cartouche. Le titre de

ce livre ne reflète en aucune manière son contenu. Simplement

en commençant d’écrire je venais de prendre la décision

d’arrêter de fumer, je descendais donc au bistrot-tabac le

plus proche où j’achetais une cartouche de gaulois filtre me

promettant bien que ce serait la dernière. Je ne tiens jamais

mes promesses”

.

-

Epreuves de la couverture du roman

. Paris, Denoël, sans

date. Impression en couleurs de la première de couverture :

27 x 20 cm.

Epreuves “avant correction de photogravure” (annotation

manuscrite de l’imprimeur).

A l’évidence, le dernier roman de Michel Audiard était prêt

pour la publication au moment de son décès. Le titre définitif

retenu ici semble inconnu aux biographes du cinéaste.

3 000 / 4 000