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[DUNCAN].
Isadora Duncan.
Soixante-douze planches par José Clara. Avec une
présentation de Georges-A. Denis.
Paris, aux Éditions Rieder, 1928.
Grand in-4 monté sur onglets [323 x 273 mm] de 10 pp. la dernière non chiffrée, (1) f.
d’achevé d’imprimer, 72 planches, (1) f. de table : maroquin tabac, dos lisse recouvert d’une
seconde bande de maroquin, encadrement de filets à froid sur les plats avec, enchâssé dans le
plat supérieur, une grande plaque d'ébène sculpté figurant une danseuse signée par Guino
[234 x 137 mm], encadrements intérieurs de maroquin tabac ornés de filets à froid, doublures et
gardes de soie brochée en trois tons, tranches dorées sur témoins, chemise, étui
(Creuzevault).
Première édition de ce bel album reproduisant les dessins orignaux de José Clara (1878-1958)
consacrés à la danseuse et chorégraphe Isadora Duncan (1878-1927).
Un des 4 exemplaires sur vergé de Montval fabriqué par Gaspard Maillol, signé par l’artiste
(nº 3), deuxième papier après un exemplaire unique sur Japon.
Il est enrichi du dessin original (plume et lavis d’encre) de la planche nº 8,
Bacchanale,
signé
par le sculpteur et dessinateur catalan
.
Remarquable bas relief en ébène, sculpté par Richard Guino, figurant Isadora
Duncan, enchâssé dans le plat supérieur de la reliure.
Sculpteur, peintre et décorateur, le Catalan Richard Guino (1890-1973) s’installa à
Montparnasse en 1910. Il assista Maillol et Maurice Denis pour créer des bas-reliefs. Ambroise
Vollard acheta ses œuvres et la galerie Hébrard, rue Royale, lui consacra trois expositions
personnelles entre 1919 et 1923. En 1973, la Cour de cassation l’a reconnu comme étant le
coauteur de l’œuvre sculpté qu’il réalisa avec Renoir de 1913 à 1918.
Relié en tête, on trouve le dessin original signé de Guino ayant servi de modèle.
À l’instigation d’Émile Chouanard, le Catalan mit au service de la reliure son talent
de sculpteur. Crauzat recense quatre plaques d’ébène et trois d’ivoire exécutées pour
son commanditaire. Il en vante la maîtrise technique et le rendu “d’une délicatesse extrême,
dont l’effet dans un encadrement de maroquin est vraiment saisissant”.
(
La Reliure française de 1900 à 1925
II, pp. 114-116.)
Envoi autographe signé sur le titre de Georges-A. Denis :
Heureux que cet ouvrage soit la propriété d’un bibliophile, et d’un artiste, aussi éminent que
l’est monsieur Chouanard
Paris, 5 janvier 1928.
On a également monté en tête une lettre adressée au même par Denis.
Propriétaire des Forges de Vulcain,
Emile Chouanard
avait réuni une remarquable collection
de livres illustrés de son temps dispersée en 1936.
6 000 / 8 000
€




