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[PRISONS].

Sentimens d’un vrai chrétien dans la captivité

.

1741

.

Manuscrit ; un volume in-4 de 215 pages, veau fauve, dos orné, armes dorées sur les plats dont on a

gratté les fleurs de lys et couronnes, tranches dorées (reliure de l’époque).

Manuscrit inédit, bien calligraphié, avec épître dédicataire “A Monseigneur le Duc d’Orléans, Premier

Prince du sang” (le titre a été biffé à la Révolution) ; il s’agit de Louis I

er

duc d’Orléans (1703-1752),

fils du Régent, dit “le Génovéfain”.

L’ouvrage se compose de 31 “considerations ou chapitres”, écrits dans l’optique chrétienne du péché, de

la prière, de la sublimation des souffrances et de la rédemption…

On lit ainsi dans la 3

e

considération, Description des miseres de la prison : “Quoique les prisons

ayent esté inventées ad custodiam et non ad pænam selon la plupart des docteurs, elle est cependant

un supplice plus cruel qu’on ne peut se l’imaginer, l’homme naturellement libre, ne se souffre privé

qu’avec peine d’un avantage qui lui est si précieux. Saint Paul obligé d’instruire de ses souffrances les

fideles, ne parle que de ses chaînes ; et comme s’il etoit accablé par leur pesanteur”… Et cependant

“cette prison si affreuse en général pour tous les honnestes gens, est cependant pour certains criminels

un lieu de délices, où ils s’y abandonnent à toutes sortes de licences, où Dieu est offensé à chaque

instant, où l’homme le plus raisonnable et le chrétien même se trouve sans cesse scandalisé”…

On relève d’autres chapitres sur la résignation et la patience du prisonnier, sur la prière du prisonnier,

“sur la crainte de mourir en prison”, sur la conversation et les divertissements des prisonniers, la

nécessité d’assister à la messe et aux prières publiques, et enfin “sur l’amende honnorable et la réparation

publique que l’on fait dans les prisons à Jésus-Christ dans le très St Sacrement de l’autel”.

Ex-libris manuscrits sur la page de garde d’E.A. Percheron, et du chanoine Jean-Baptiste Laborde de

Mont-de-Marsan (1860). Charnières et coiffes usagées, coins émoussés.

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[PRISONS].

27 lettres autographes signées de Bertrand Barthe

, adressées à M. Merlet, à Clérac

(Charente-Maritime) (et une à M. Martel, receveur à Sauveterre).

Maison d’arrêt de La Réole 1

er

juillet

1812-21 mai 1813

.

54 pages in-4, adresses.

Lettres d’un prisonnier incarcéré pour dettes [la prison pour dettes fut abolie en France en 1867].

Barthe demande à son correspondant d’intervenir auprès de son créancier, M. Dasque, expose

l’impossibilité de régler ses dettes tant qu’il ne travaille pas, évoque ses propres créances et sa femme,

toujours marchande à Sauveterre : “jetois les yeux je vous prie sur les malheurs que nous avons éprouvé

et de la part du gouvernement pour nous defendre inutilement sur ce malheureux moulain, on

commença pour nous faire executer et apres s’enparer d’une douzaine de cent francs dans la meme

année, on ouvrit dans la boutique à Rosan on emporta tout ce qu’on peut, il a falu s’endeter de depuis

pour entretenir en petite partie notre commerce ordinaire pour vivocher au milieu de cainq petis

enfans, l’ainsufisence manquant de cette manière avons tripoté toute l’année il faut dire jour et nuit a

dacheter du son pour faire moudre pour faire du pain de la farine que nous en sortions”… Etc.

- On joint 2 minutes autographes signées de Merlet.

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