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Ravaillac monte sur l’échafaud : “Le feu mis à son bras tenant le couteau s’est écrié à Dieu et plusieurs
fois dit Jesus Maria, par apres tenaillé il a réiteré les cris et prieres faisant lesquelles plusieurs fois
admonesté à reconnoître la verité, n’a dit que comme au précedent (…), puis avec intervalle, le plus
fondu et huille jetté sur les playes où il avoit été tenaillé a continué fort hautement ses cris (…) dit-il,
n’y a que moy qui l’aye fait. Fait tirer les chevaux environ demie heure, par intervalle arrétez, enquis et
admonesté a perséveré en ses denégations, et le peuple de toutes qualitez qu’ils étoient proche et loin,
continué ses clameurs et temoignages de ressentimens du malheur de la perte du Roy, plusieurs mis
à tirer les cordes avec telle ardeur, que l’un de la noblesse qui étoit proche a fait mettre son cheval au
lieu de l’un de ceux qui étoit recrû, et enfin par une grande heure tiré sans être demembré, a rendu
l’esprit, et lors demembré le peuple de toutes qualités se sont jetté avec épées, couteaux, battons, et
autres choses qu’ils tenoient, à fraper, couper, dechirer, les membres ardemment mis en divers pièces,
ravis à l’executeur, les trainant qui çà qui là par les rües de tous côtez avec telle fureur que rien ne les a
pû arréter et ont eté brûléz en divers endroitz de la ville”…
L’affaire de Balthazar Flotte, comte de La Roche, est plus obscure, mais de moindre importance (48
pages du manuscrit). Ayant servi Henri IV, puis le duc de Savoie, La Roche trahit Louis XIII en faisant
assassiner un prêtre italien, agent secret du Roi : La Roche, “criminel de lèze Majesté”, fut condamné
à avoir la tête tranchée en place de Grève, “le corps et teste portéz à Montfaulcon”, et ses biens acquis
au Roi…
3 000 / 4 000
€
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[RÉCIDIVE]. REINACH (Joseph).
Les Récidivistes.
Paris, Charpentier, 1882
.
In-12, maroquin rouge janséniste, dos à nerfs, coupes filetées or, dentelle intérieure, tranches dorées
sur marbrures, couverture conservée (
Marius Michel
).
Édition originale.
Un des 25 exemplaires sur papier de Hollande, seul grand papier.
Envoi autographe signé de l’auteur adressé à son ami G. Simon.
Journaliste et homme politique, l’un des dreyfusards les plus actifs, Joseph Reinach (1856-1921)
dénonce la progression constante de la récidive, ce “fléau que la Révolution avait voulu détruire ; la plus
vaste gangrène criminelle dont la statistique historique ait jamais fait mention, bref, une marée dont il
faudrait s’occuper au plus vite avant qu’elle ne menace de devenir un déluge” (pp. 5-7). Il se positionne
aussi pour la relégation outre-mer de ces criminels, relégation que la loi du 27 mai 1885 promulguera.
Exemplaire en parfaite condition, relié par Marius Michel.
On joint :
- BOURSAUS (Ch.).
Théorie des peines de la récidive pour crimes et délits dans le système du code pénal et
des lois qui l’ont modifié et dans les lois militaires
. Paris, Arthur Rousseau, 1913
.
Plaquette in-8, brochée,
non coupée, chemise avec pièce de titre de basane rouge et titre en long frappé à l’or et étui modernes.
- JAMBOIS (Charles-Georges).
Code pratique de la relégation
. Paris, F. Pichon, 1886. In-12, broché,
non-rogné. Dos fendu avec feuillets fragiles.
200 / 300
€
287




