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Une ténébreuse affaire

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[TRUMEAU].

Vie privée et criminelle d’Henri-Augustin Trumeau, marchand épicier

; contenant les particularités de sa jeunesse, ses

mauvaises inclinations, son insigne hypocrisie, et les détails des manœuvres abominables et des crimes atroces commis par ce scélérat envers la

jeune Rosalie, sa fille aînée ; suivie d’un dialogue entre Trumeau et Desrues aux Enfers. Avec gravures.

Paris, Bonneville, 1803

.

In-12, veau marbré, dos à nerfs orné, tranches rouges (

reliure postérieure

).

Rarissime édition originale, illustrée.

Elle a été publiée par François Bonneville, dessinateur, graveur, éditeur et marchand d’estampes actif entre la fin du XVIII

e

siècle et environ 1815.

Bonneville est également, à l’évidence, le graveur des planches. L’Inventaire du fonds français après 1800 cite, de sa main, un portrait de Trumeau.

Il a notamment gravé de nombreuses pièces pour les Portraits des personnages célèbres de la Révolution.

Sept très curieuses planches gravées à la manière noire, repliées hors texte : elles montrent les différentes étapes de la procédure, depuis le jour

de l’assassinat (Trumeau est dans son épicerie entouré de sa famille) jusqu’à l’arrivée de “Trumeau aux enfers”. On y voit aussi l’arrestation, les

funérailles, sa condamnation et son départ pour l’échaffaud dans une charrette.

En tête, on a monté deux portraits gravés des empoisonneurs : Trumeau et sa compagne, Françoise Chantal, attribuables également à François

Bonneville.

L’épicier Henri-Augustin Trumeau fut poursuivi et condamné pour avoir empoisonné sa fille Rosalie et sa nièce. Sa compagne, une couturière

nommée Françoise Chantal-Lavandière, fut poursuivie en même temps que lui. L’affaire, qui fit grand bruit, est évoquée par Balzac dans

Une

ténébreuse affaire

et dans les

Mémoires de Sanson

: “suivant les notes de mon père jusqu’au 19 mars 1803, je trouve à cette date l’exécution d’un

nommé Trumeau, épicier, qui (…) fut condamné à mort pour avoir empoisonné sa fille aînée et sa nièce, à l’aide d’arsenic. En marge de la

mention, mon père a écrit d’une main ferme et assurée ces mots terribles : Encore un Lesurques… Trumeau était innocent ! Il paraît, en effet, que

quelques années après le supplice de ce malheureux, dont l’accusation et l’opinion publique avaient voulu faire un second Desrues, on découvrit

le véritable coupable du crime pour lequel il avait été condamné” (Mémoires des Sanson, VI, 1863, pp. 122-123). Trumeau fut exécuté le 8 avril

1803.

Exemplaire de qualité.

Selon une note au crayon, il provient de la bibliothèque Leroux de Lincy (1865, nº 1091).

- On a relié à la fin : Acte d’accusation, dressé par le directeur du jury du canton de Paris, près le tribunal criminel du département de la Seine,

contre Henri-Augustin Trumau et Françoise-Chantal Lavandière. 4 pages in-folio, repliées.

Monglond (VI, 25) décrit à la date de 1803 deux ouvrages consacrés à la vie de Trumeau, qu’il attribue à André Charles Cailleau, ornés chacun

d’un seul portrait de l’assassin. Cette Vie privée et criminelle d’Henri-Augustin Trumeau non seulement diffère quant au texte, mais elle est

illustrée.

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