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PROVENANCE

1. Manuscrit copié et enluminé à Paris, sur des bases stylistiques. Si l’usage des Heures de la Vierge et l’Office des morts

reste celui assez universel de Rome, le calendrier offre des saints berruyers et tourangeaux, suggérant qu’il pourrait s’agir

d’un manuscrit réalisé par un artiste parisien œuvrant pour un commanditaire aux attaches dans le Val de Loire ou le Berry.

2. Mention manuscrite XVII

e

siècle à l’encre brune au verso de la garde I : « Marie Deschevert ». Une autre inscription

à l’encre est calligraphiée au recto de la garde I : « De Soppite » suivie des lettres C. R. S. V. et une date de 1661.

Il s’agit de

Marie Deschevert (Veuve de Pierre Soppite) et de Pierre Soppite

, sieur de Louveciennes, conseiller et

premier valet de chambre du roi. Un certain nombre de baux et d’archives sont consultables au Minutier central (Archives

nationales), MC/ET/XXIV – Minutes du notaire Jean II Chapellain. Pierre Soppite est gentilhomme ordinaire du roi sous

Louis XIV : il est cité dans Nicolas Besongne,

L’État de la France où l’on voit tous les princes, ducs et pairs, marêchaux

de France, et autres officiers de la couronne : les évêques, les cours qui jugent en dernier ressort, les gouverneurs des

provinces, les chevaliers des ordres, etc. Ensemble les noms des officiers de la maison du roi, et le quartier de leur service ;

avec leurs gages et privileges, et l’explication des fonctions de leurs charges...,

Paris, 1674, p. 121.

On trouve un « J. de Soppite » et la date de 1661 qui appose son ex-libris dans un « Recueil de prières », Paris,

Bibliothèque de l’Arsenal, MS 833, avec 20 miniatures.

3. Estampille avec armoiries au premier feuillet du calendrier, coin inférieur droit : « Ex-lib. D.D.L.R. de Saint-Victor ».

Cette estampille se trouve aussi sur un manuscrit de la BnF : Paris, BnF, NAF 1409 (acquis en 1822 pour la Bibliothèque

de la Chambre des députés et remis à Léopold Delisle en 1884). Il doit s’agir de la famille de Robert de Saint-Victor, et

plus particulièrement de

Louis Robert de Saint-Victor (1738-1822)

qui fut Conseiller du Roi, président en la Chambre

des comptes, aides et finances de Normandie, conseiller honoraire en la Grand’Chambre du Parlement de Rouen

.

Il fut

un grand collectionneur de tableaux, voir J. Herrick,

Louis Robert de Saint-Victor (1738-1822): A Case Study on Collecting

Paintings in France from the 1770s to the 1820s

... (Oxford, PhD, 2000). A noter, les deux manuscrits (les présentes

Heures et Paris, BnF, NAF 1409) contiennent le même paraphe trouvé dans les présentes Heures : « LeB » (?).

4. Inscription à l’encre : « B. Ouvrier » dans le coin supérieur gauche de la contregarde supérieure.

5.

Collection Cliquot de Reims,

vente du 24 avril 1843, lot no. 7 : « Preces Piae, in-4, mar. rouge, tr. dor (Ancienne

reliure). Superbe manuscrit sur peau de vélin, de la fin du XIV

e

siècle, écrit en lettres de forme... ». Voir

: Catalogue

d’une précieuse collection de livres anciens et rares... provenant de la bibliothèque de M.F. Clicquot, de Reims.

La vente

aura lieu le 22 avril 1843... par le ministère de Me Lenormand de Villeneuve commissaire-priseur, Paris, Techener, 1843.

6.

Alfred Bonnardot

(1808-1884), historien de Paris, auteur dramatique et essayiste et bibliophile, avec une note au

crayon à mine au recto de la garde II : «Acheté à la vente de Mr Clicquot de Rheims le 24 avril 1843 à la salle Silvestre...

no. 7 du catalogue. Signé A. Bonnardot. 39 av de la Grande Armée ». A. Bonnardot s’est constitué son ex-libris en

découpant de petites initiales ornées manuscrites pour épeler son nom (recto, garde III).

7. Collection

Robert Beauvillain,

avec sa vignette ex-libris collée sur le contreplat supérieur avec la mention :

« Et Beauvillain ? Toujours il vous aime », gravure signée « Ch. Jouas ». Ces lignes proviennent du dialogue entre les

personnages Marion et Saverny dans la pièce de Victor Hugo,

Marion de Lorme

(Acte I) ; Charles Jouas (1866-1942),

dessinateur et illustrateur, collabora de près avec, entre autres, Henri Beraldi.

BIBLIOGRAPHIE

Delisle, Léopold. « Le missel et pontifical d’Etienne Loypeau, évêque de Luçon », in

Bibliothèque de l’École des chartes,

1887 (48),

pp. 527-534.

Meiss, Millard.

French Painting in the Time of Jean de Berry. The Limbourgs and their Contemporaries

, London, 1974, pp. 351-352.

Sterling, Charles.

La peinture médiévale à Paris : 1300-1500

, t. 1, La Bibliothèque des Arts, 1987, p. 325 : « Maître d’Etienne Loypeau ».

Taburet-Delahaye, Elisabeth (ed.) et alia.

Paris 1400 : Les arts sous Charles VI

, Paris, 2004, pp. 279-280 (notice 171 : Pontifical-Missel

à l’usage de Luçon).